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Un peu tout le monde a prédit une série combien corsée entre les Canadiens de Montréal et les Rangers de New York.
Avec raison, d'ailleurs, puisque les deux équipes, sans être des jumelles identiques, ont plusieurs points en commun.

Or les Canadiens, haut la main, ont gagné les quatre dernières périodes de cette série; la prolongation du match No 2 et les trois périodes de l'affrontement de dimanche au Madison Square Garden, où les Rangers ont quasiment oublié de s'inviter.
Comme si le but de Tomas Plekanec, à 17,3 secondes de la fin, vendredi, avait eu pour effet de les paralyser.
L'équipe d'Alain Vigneault n'a pas réagi depuis. Ou si peu.
Depuis, elle est envahie par le doute. Les Canadiens sont désormais bien installés dans la tête des Rangers.
Si c'était leur but, ils l'ont atteint.
Rien n'est encore joué, bien sûr, mais si l'on considère que Carey Price n'a pas encore eu à sortir des lapins de son chapeau, les Rangers auront besoin d'un sérieux coup de barre pour remettre les pendules à l'heure.
Dimanche, les Canadiens ont régné dans le château du roi Henrik.
Et Alexander Radulov, en troisième période, a réalisé un but qui tenait de la magie.
Sur Broadway, les meilleurs acteurs de la soirée n'ont pas été ceux que les spectateurs attendaient.
Le grand Weber
Mais si Plekanec, jusqu'à ce jour, a signé le but le plus important de la saison des Canadiens et si Radulov, après avoir écopé de deux punitions douteuses en deuxième période, vendredi, est en feu depuis, Shea Weber est passé à un autre niveau.
Non pas qu'il jouait mal avant, mais on a comme l'impression que le vétéran défenseur est en mission.
Depuis le début des séries, il est de toutes les actions.
Il laisse ses empreintes un peu partout sur la glace.
Son palmarès est éloquent; un but, une mention d'aide, 11 tirs au but et neuf mises en échec. Et dans le cas de Weber, ce n'est pas tant le nombre mais bien la puissance de ses mises en échec, qui importe.
Il cogne dur le monsieur. Parlez-en aux joueurs des Rangers pour voir.
Ce n'est pas tout. Il joue en moyenne près de 29 minutes par rencontre (28:35) et montre un différentiel de plus-3, lui qui, pour la première fois de la saison, n'a pas hésité à jeter les gants devant J.T. Miller dans le second match.
À chaque fois qu'il se pointe sur la glace, ses coéquipiers grandissent de six pouces d'un coup sec.
Bref, il joue du hockey à la fois solide et inspiré.
Une étincelle
Mais il ne faudrait pas enterrer les Rangers trop vite.
On se calme.
Ils sont à la recherche d'une étincelle, les Rangers.
Qui donc la provoquera ? Chris Kreider ? Il en est sûrement capable. Après avoir marqué 28 buts en saison régulière, Kreider a été limité à six tirs au but au cours des trois premiers matchs de cette série.
Il peut certainement en donner plus. Beaucoup plus. Et il n'est pas le seul.
Les Canadiens, certes, ont joué un grand match, dimanche, mais comment est-ce qu'une équipe aussi talentueuse que celle des Rangers n'a pu obtenir que 14 tirs au but au cours des 52 premières minutes de jeu ?
Franchement inexplicable.
Pour diverses raisons, les Rangers, à domicile, ont parfois les deux pieds dans la même bottine. Bizarre, en effet.
Oui, ils sont encore dans le coup.
Mais Broadway n'attend pas. Et pardonne rarement.
Si les Rangers ne sont pas les vedettes du prochain spectacle, ils risquent fort de quitter sous une pluie de huées.