Carey Price MTL

Une fin de saison décevante a souvent pour effet de provoquer des montées de lait parmi le public et les médias.
Des montées de lait et aussi des scénarios tantôt farfelus, tantôt créatifs dans le but de redresser la barre.

À Washington, ils sont de plus en plus nombreux à suggérer aux Capitals d'échanger l'homme qui tire plus vite que son ombre, Alexander Ovechkin, l'un des meilleurs joueurs de l'histoire à n'avoir jamais trempé les lèvres dans la Coupe Stanley.
Et à Montréal, si la majorité souhaite une entente de longue durée entre Carey Price et la direction des Canadiens, il s'en trouve pour dire que le moment est peut-être venu pour modifier la recette, quitte à échanger le gardien vedette de l'équipe.
Échanger Price ? Facile à dire.
Faut-il encore le remplacer.
Mais c'est là une option qui mérite réflexion.
Car s'il y a une chose que les présentes séries éliminatoires de la Coupe Sstanley sont en train de nous dire et nous redire, c'est qu'une équipe n'a pas toujours besoin de compter sur l'un des meilleurs gardiens du circuit pour espérer réaliser un long parcours.
Les Penguins de Pittsburgh misent sur le survenant, Marc-André Fleury, qui était considéré comme le gardien auxiliaire de l'équipe jusqu'au jour où Matt Murray s'est blessé alors que Craig Anderson, des Sénateurs d'Ottawa, et John Gibson, des Ducks d'Anaheim, n'appartiennent pas au top cinq du circuit.
Pekka Rinne ? Le gardien des Predators de Nashville, même s'il s'impose depuis le début des séries, n'a pas connu sa meilleure année, loin de là.
Dans les faits, les meilleurs gardiens de la dernière saison, Braden Holtby, des Capitals, Devan Dubnyk, du Wild du Minnesota, Sergei Bobrovsky, des Blue Jackets de Columbus et Price ne sont déjà plus dans le décor.

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Le culte du gardien
À Montréal, on entretient le culte du gardien de but depuis plusieurs années déjà. Sans doute parce que Patrick Roy a été le grand architecte des deux dernières championnats de la Coupe Stanley enlevées par les Canadiens en 1993 et 1986.
Depuis, les gardiens de but ont souvent campé le rôle de joueur numéro un chez les Canadiens.
On n'a qu'à penser, entre autres, à Jose Théodore, Cristobal Huet, Jaroslav Halak et, bien sûr, Carey Price.
Comme si le sort de l'équipe reposait uniquement sur les épaules du gardien.
Analysons froidement la situation: Price aura 30 ans en août et il coûtera un bras, peut-être même deux.
Est-ce que le directeur général des Canadiens Marc Bergevin pourrait se laisser tenter par une offre qui comporterait un bon gardien et un bon joueur de centre capable de corriger une lacune criante à Montréal ?
À cette question, Bergevin dirait sûrement non, merci.
Il a encore trop frais à la mémoire la spectaculaire dégringolade de son équipe, il y a deux ans, à la suite de la perte de son gardien étoile.
Bref, Bergevin, on s'en doute, est probablement incapable d'imaginer la vie sans Price.
L'équilibre
Reste que les Canadiens, quand bien même l'embauche à long terme de Price se veut leur priorité, n'ont rien à perdre à sonder le terrain, à prêter une oreille attentive aux offres toujours susceptibles de survenir.
La valeur marchande de Price ne sera jamais aussi élevée qu'à l'heure actuelle. Jamais.
Et les Canadiens en sont parfaitement conscients.
Price est parmi les deux ou trois meilleurs gardiens du circuit et, on s'entend, il a encore quelques excellentes saisons dans le système.
Un super gardien pendant encore trois ou quatre ans ou une méga-transaction qui permettrait aux Canadiens de mieux équilibrer ses forces ?
C'est le choix déchirant qui, certains matins, doit sûrement trotter dans la tête de Bergevin.
Et même si on connait déjà la réponse, la question mérite certainement qu'on s'y attarde.

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Un instant s.v.p.
Erik Karlsson fait des merveilles depuis le début des séries éliminatoires.
À l'heure actuelle, le capitaine des Sénateurs d'Ottawa est sans contredit le meilleur joueur du circuit.
Il fait tout bien sur la glace. Même un peu plus.
Il joue tellement bien qu'il y a des gens qui osent le comparer à Bobby Orr.
Là-dessus, je les invite à respirer par le nez.
Karlsson est un joueur d'exception, mais Orr est considéré par plusieurs comme le meilleur joueur de tous les temps.
Comparer Karlsson à Orr, c'est comme comparer un excellent joueur de centre à Mario Lemieux ou Wayne Gretzky.
Dans le sport, le jeu des comparaisons est inévitable.
Karlsson a atteint un niveau supérieur, mais le prochain Bobby Orr, aux dernières nouvelles, n'est pas encore de ce monde.