Le culte du gardien
À Montréal, on entretient le culte du gardien de but depuis plusieurs années déjà. Sans doute parce que Patrick Roy a été le grand architecte des deux dernières championnats de la Coupe Stanley enlevées par les Canadiens en 1993 et 1986.
Depuis, les gardiens de but ont souvent campé le rôle de joueur numéro un chez les Canadiens.
On n'a qu'à penser, entre autres, à Jose Théodore, Cristobal Huet, Jaroslav Halak et, bien sûr, Carey Price.
Comme si le sort de l'équipe reposait uniquement sur les épaules du gardien.
Analysons froidement la situation: Price aura 30 ans en août et il coûtera un bras, peut-être même deux.
Est-ce que le directeur général des Canadiens Marc Bergevin pourrait se laisser tenter par une offre qui comporterait un bon gardien et un bon joueur de centre capable de corriger une lacune criante à Montréal ?
À cette question, Bergevin dirait sûrement non, merci.
Il a encore trop frais à la mémoire la spectaculaire dégringolade de son équipe, il y a deux ans, à la suite de la perte de son gardien étoile.
Bref, Bergevin, on s'en doute, est probablement incapable d'imaginer la vie sans Price.
L'équilibre
Reste que les Canadiens, quand bien même l'embauche à long terme de Price se veut leur priorité, n'ont rien à perdre à sonder le terrain, à prêter une oreille attentive aux offres toujours susceptibles de survenir.
La valeur marchande de Price ne sera jamais aussi élevée qu'à l'heure actuelle. Jamais.
Et les Canadiens en sont parfaitement conscients.
Price est parmi les deux ou trois meilleurs gardiens du circuit et, on s'entend, il a encore quelques excellentes saisons dans le système.
Un super gardien pendant encore trois ou quatre ans ou une méga-transaction qui permettrait aux Canadiens de mieux équilibrer ses forces ?
C'est le choix déchirant qui, certains matins, doit sûrement trotter dans la tête de Bergevin.
Et même si on connait déjà la réponse, la question mérite certainement qu'on s'y attarde.