Markov_sad

Un mariage suivi d'un divorce.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Andrei Markov aura connu un été mouvementé.
Très mouvementé même.
Son divorce avec les Canadiens de Montréal, jeudi, était écrit dans le ciel ou presque.

Lorsque ses anciens employeurs, il y a à peine quelques jours, ont consenti un contrat d'un an au vétéran défenseur Mark Streit, un peu tout le monde en a déduit que Markov avait donné ses derniers coups de patin à Montréal.
On imaginait mal Markov et Streit dans la même équipe, d'autant que les deux joueurs étaient destinés à remplir sensiblement le même rôle.
Est-ce que Markov a ralenti ?
Absolument.
Était-il devenu vulnérable en défense ?
Aucun doute là-dessus.
Malgré tout, les Canadiens ont perdu un élément important, un joueur doté d'une vision de jeu exceptionnelle.
De tous les atouts de Markov, c'est celui-là qui manquera le plus cruellement aux Canadiens.
En supériorité numérique, notamment, Markov n'avait pas son égal pour repérer le joueur le mieux positionné pour diriger un tir au filet, comme s'il possédait un sixième sens.
Et des défenseurs, qui possèdent ce sixième sens, ne courent pas les amphithéâtres. Non monsieur.
Avec tout le respect que j'ai pour Mark Streit, il n'est pas Andrei Markov.
Il excelle en supériorité numérique certes, mais, à mon humble avis, il n'est pas aussi efficace que le Russe de 38 ans à 5 contre 5.
Markov était loin d'être parfait, mais il avait le don de bien faire paraître les défenseurs qui partageaient son unité. Et de relancer l'attaque.
Difficile à remplacer
Dans un monde idéal, Markov aurait joué une dernière saison avec les Canadiens avant de tirer sa révérence sous un tonnerre d'applaudissements.
Mais dans le sport comme ailleurs, le monde idéal relève bien souvent de l'utopie.
Insatisfait de l'allure des négociations avec les Canadiens, il a choisi de poursuivre sa carrière dans la KHL. C'est son droit.
Non, il ne sera pas facile à remplacer.
Certains diront qu'il n'a jamais gagné le trophée James Norris et, surtout, qu'il n'a jamais mené les Canadiens à la conquête de la Coupe Stanley.
Vrai, sauf que la Coupe Stanley n'a jamais été l'affaire d'un seul homme.
Pendant plusieurs années, Markov a été le meilleur défenseur d'une formation, qui n'avait tout simplement pas tous les outils et le talent requis pour gagner le précieux trophée.
Et quoi qu'on en dise, il a toujours donné sa pleine mesure, beau temps, mauvais temps.
Il n'a jamais affiché le « C » sur son chandail, mais, à sa manière, il aura été un excellent capitaine.
Et le stabilisateur de la défense de l'équipe.
Comme les autres
Il n'aura donc pu réaliser son dernier vœu, celui de terminer sa carrière dans le seul uniforme qu'il ait jamais porté dans la LNH.
Cela dit, il a été l'un des meilleurs défenseurs de l'histoire des Canadiens, lui qui, en saison régulière, a totalisé 572 points en 990 rencontres. Quelque part, il a sa place dans le top six avec Larry Robinson, Guy Lapointe, Serge Savard et Doug Harvey.
Mince consolation s'il en est une, il n'est pas le premier grand défenseur des Canadiens à vivre pareille situation.
Harvey, Robinson, Savard et Lapointe, tout comme lui, ont tous terminé leur carrière ailleurs qu'à Montréal.
De toute évidence, il aurait bien aimé être l'exception.