Tortorella Flyers

John Tortorella a le sentiment que la chose la plus importante qu'il doit changer en tant qu'entraîneur des Flyers de Philadelphie est la culture et le standard de ce qui est acceptable, sur la glace comme en dehors.

« Ce n'est pas une critique, a affirmé Tortorella, qui a été embauché vendredi. Mais si nous voulons progresser et devenir ceux que nous voulons être, une organisation que les gens considèrent comme le modèle à suivre, eh bien oui, la culture doit changer. »
Pour en arriver là, Tortorella a indiqué que la première chose sur laquelle il va travailler au début du camp d'entraînement sera d'améliorer le jeu de l'équipe sans la rondelle.
La saison dernière, les Flyers ont terminé avec le quatrième pire dossier de la LNH (25-46-11) et ont raté les séries éliminatoires de la Coupe Stanley pour la sixième fois au cours des 10 dernières saisons. Ils ont accordé en moyenne 3,59 buts par rencontre, le sixième total le plus élevé dans la ligue, ainsi que 34,0 tirs par match, quatrième plus haut total du circuit.
Et en ce qui concerne la culture à bâtir, faire en sorte que les joueurs adhèrent à sa vision qu'ils doivent être durs à affronter lorsqu'ils n'ont pas la rondelle représente la première étape.
« Je crois que l'un des attributs les plus importants d'un entraîneur-chef est de trouver et d'enseigner une structure lorsque son équipe n'a pas la rondelle, a expliqué Tortorella. C'est un élément très important si on veut gagner, et on peut le voir en séries en ce moment, quand on écoute certains des joueurs en parler. C'est un facteur essentiel pour définir qui nous voulons être, et je crois que ça met en place un standard, et ça fait de nous une équipe difficile à affronter.
« En fin de compte, je veux une équipe qui est dure. Je crois que nous devons faire en sorte que lorsque nous sortons de l'autobus pour entrer dans les amphithéâtres adverses sur la route, nous devons avoir l'air plus durs. Je veux les autres équipes se disent : "Vous savez quoi? Nous allons en avoir plein les bras ce soir." Tout ce qui découle de ça s'amorce par un enseignement sur la manière de jouer sans la rondelle. Nous allons tenter quelques expériences à mesure que nous allons implanter ça, et nous allons commencer à devenir ceux que nous voulons être. Le défi pour le personnel d'entraîneurs est de faire en sorte que les joueurs le fassent sur une base individuelle, puis qu'ils se rassemblent en équipe. Nous nous retrouvons alors avec un groupe d'hommes qui dégage une dureté et une confiance, qui se ressentent quand on entre dans le vestiaire. Nous devons nous endurcir, et ça va passer par plusieurs expériences différentes que nous allons tenter au début de notre camp. »
S'il veut se concentrer sur l'amélioration de la défensive, Tortorella veut tout de même que ses joueurs de talent jouent en fonction de leurs forces.
« Il faut que ça aille dans les deux sens, a-t-il noté. Montre-moi que tu es prêt à nous donner quelque chose quand tu n'as pas la rondelle. Je ne vais pas faire de toi un joueur de soutien, mais il faut que tu me montres à moi, mais de manière encore plus importante à tes coéquipiers, que tu es prêt à offrir autre chose que ta contribution offensive lorsque tu n'as pas la rondelle.
« Nous allons alors tenir quelque chose, et je pense que c'est ainsi que nous pouvons développer la bonne camaraderie dans une équipe de hockey, ainsi que la bonne attitude. Ça montre à quel point nous devons être durs. Ça commence avec nos joueurs de premier plan. »
Tortorella a ajouté qu'il avait déjà parlé à quelques-uns de ses nouveaux joueurs, et qu'il allait poursuivre ces conversations pendant la saison morte.
« Ma responsabilité première ici est d'écouter, de rencontrer les joueurs, de les comprendre un peu, et il faudra un peu de temps aux joueurs pour me comprendre », a mentionné Tortorella.
Les aptitudes de communicateur et l'expérience de Tortorella font partie des raisons qui ont fait en sorte qu'il s'est retrouvé au sommet de la liste des Flyers à la suite du congédiement de Mike Yeo le 3 mai.
Le directeur général Chuck Fletcher a confirmé qu'une firme de consultants externe avait été embauchée pour aider les Flyers à mettre en place le profil du candidat idéal pour leur poste d'entraîneur.
« Nous étions à la recherche d'un entraîneur d'expérience, un entraîneur respecté, préférablement quelqu'un avec une grande expérience derrière le banc dans la LNH, a énuméré Fletcher. Nous cherchions quelqu'un qui avait une longue feuille de route parsemée de succès. Nous voulions quelqu'un qui avait démontré être capable de mettre en place une structure afin de réduire le nombre de buts accordés, d'améliorer l'infériorité numérique, et de rendre la vie de nos gardiens plus facile. Nous cherchions quelqu'un qui avait montré par le passé pouvoir rendre les joueurs imputables à un certain standard de conduite, sur la glace comme en dehors. Nous cherchions quelqu'un qui a déjà montré être capable de développer les jeunes joueurs. Nous cherchions quelqu'un avec de très bonnes aptitudes de communicateur. »
Une liste initiale de 50 candidats a été réduite à 15 noms, puis à huit. Quatre candidats ont obtenu une deuxième entrevue, la dernière s'étant déroulée dimanche.
Après avoir consulté le directeur général adjoint Brent Flahr, l'adjoint spécial au DG Daniel Brière et le conseiller principal Dean Lombardi, Tortorella été le choix de Fletcher.
Tortorella a travaillé comme analyste pour ESPN cette saison, mais ses 673 victoires le placent au 14e rang de l'histoire de la LNH, et au deuxième rang parmi les entraîneurs nés aux États-Unis derrière Peter Laviolette (717). En 19 saisons avec le Lightning de Tampa Bay, les Rangers de New York, les Canucks de Vancouver et les Blue Jackets de Columbus, ses équipes ont participé aux séries éliminatoires à 12 reprises. Il a remporté le trophée Jack-Adams à titre d'entraîneur par excellence de la LNH à deux occasions, et a mené le Lightning à la conquête de la Coupe Stanley en 2004. Il a aussi aidé les Blue Jackets à remporter la première série de leur histoire en 2019, contre le Lightning.
Tortorella possède la réputation d'être un entraîneur exigeant, et il ne cherche pas à nier cette description. Fletcher a toutefois noté que c'est le message que Tortorella cherche à faire passer qui a le plus résonné chez lui.
« Je crois qu'il y a plusieurs entraîneurs exigeants dans la LNH, mais les joueurs vont ultimement répondre s'ils savent que vous êtes exigeant, mais que cette exigence provient du fait que vous vous souciez d'eux, a avancé Fletcher. Vous voulez ce qu'il y a de mieux pour eux, et vous n'êtes pas exigeant pour gonfler votre propre ego. Vous le faites pour rendre le joueur meilleur, pour rendre l'équipe meilleure. Personne ne personnifie mieux cette description que John Tortorella. »