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Nathan Walker est devenu le premier Australien à jouer dans la LNH, sans avoir pu suivre de près la plus grande ligue au monde quand il était jeune, encore moins de ses propres yeux dans son propre pays. 

Alors imaginez comment il se sent face à la venue de la LNH dans l’hémisphère Sud pour la première fois. Les Coyotes de l’Arizona et les Kings de Los Angeles s’affronteront pour deux matchs préparatoires au Rod Laver Arena de Melbourne, en Australie, samedi et dimanche, dans le cadre de la Série globale 2023 de la LNH. 

« Évidemment, en étant Australien, je pense que c’est fantastique pour le hockey, a dit Walker. Et j’espère que ça créera encore plus d’engouement pour ce sport. »

Walker a écrit une page d’histoire lorsqu’il a fait ses débuts avec les Capitals de Washington le 7 octobre 2017, marquant un but dans une victoire de 6-1 contre les Canadiens de Montréal au Capital One Arena de Washington. L’attaquant de 29 ans a inscrit 27 points (13 buts, 14 passes) en 111 matchs jusqu'ici dans la LNH avec les Capitals, les Oilers d’Edmonton et les Blues de St. Louis. Il a signé un nouveau contrat d'un an avec les Blues le 14 juillet dernier. 

L’objectif est qu’il y ait plus de joueurs comme Walker, de jeunes en Australie qui tombent en amour avec le hockey et qui partent à la conquête de leur rêve. Et l’objectif est aussi qu’ils soient capables de le faire plus facilement que Walker. 

Né à Cardiff, au pays de Galles, Walker est déménagé à Sydney avec sa famille alors qu’il était âgé de 2 ans. Son frère aîné Ryan et lui ont été attirés par le hockey en assistant à un match pour la première fois. Et disons que ça n’avait rien d’un match de la LNH. 

« Nous nous sommes rendus à un aréna et avons regardé un match d’une ligue de garage, a raconté Walker. Nous avons aimé ça et nous nous sommes dit que nous voudrions essayer ce sport. Depuis ce moment-là, nous aimons profondément le hockey. »

Walker a commencé à jouer au hockey en patins à roues alignées et sur glace vers l’âge de 5 ou 6 ans. Il a regardé les films des « Mighty Ducks » et « Mystery, Alaska », puis il a étudié les DVD de hockey qu’il s’était procurés lors d’une visite au Temple de la renommée du hockey alors qu’il se trouvait à Toronto pour un tournoi. Mais il ne pouvait pas vraiment regarder les matchs de la LNH. Ils n’étaient pas diffusés à la télévision en Australie à l’époque, et Internet était encore dans un stade plutôt embryonnaire. 

À 11 ans, il jouait dans trois divisions en même temps – U13, U15 et U18.

À 13 ans, il a dû s’exiler. 

« Il n’y avait pas suffisamment de hockey pour moi à la maison, et je ne sautais sur la glace que deux fois par semaine, a-t-il relevé. J’avais un entraîneur slovaque qui m’a dit que si je voulais tenter d’en faire une carrière, je devais partir de l’Australie et aller ailleurs. »

L’entraîneur a permis à Walker d’obtenir un camp d’essai à Vitkovice, en République tchèque. Walker s’y est rendu pour une semaine, il a participé au camp et il s’est taillé une place dans l’équipe. Il a passé les six années subséquentes dans ce pays d’Europe pour parfaire son développement et faire face à une compétition beaucoup plus féroce. 

La première année, il vivait avec une famille qui ne parlait pas anglais. De son côté, il ne parlait pas le tchèque, et Google Traduction n’était pas ce qu’il est aujourd’hui, alors la famille et lui communiquaient avec des gestes. 

« La première année a été difficile, a-t-il admis. Par la suite, j’ai vécu par moi-même dans un dortoir. »

Walker a également joué sept matchs pour les Ice Dogs de Sydney dans la Ligue de hockey sur glace semi-pro australienne (AIHL) – quatre en 2010, quand il avait 16 ans, et trois en 2011 – et il a représenté l’Australie dans les niveaux inférieurs du Championnat du monde de la FIHG en 2011 et 2012. 

Le tournoi du groupe A dans la deuxième division en 2011 était disputé au même aréna de Melbourne, aujourd’hui appelé le O’Brien Icehouse, où les Coyotes et les Kings s’entraîneront cette semaine. Il a inscrit six points (quatre buts, deux passes) en quatre matchs, et l’Australie a remporté la médaille d’or. 

Walker a atteint la meilleure ligue tchèque en 2011-12, devenant le premier Australien à jouer au hockey professionnel en Europe. Les Capitals de Washington l’ont invité à leur camp de développement l’été suivant cette saison. 

À mi-chemin de la saison 2012-13, il a joué en Amérique du Nord pour la première fois et récolté 27 points (sept buts, 20 passes) en 29 matchs avec les Phantoms de Youngstown, dans la Ligue de hockey des États-Unis (USHL). Les Capitals l’ont de nouveau invité à leur camp de développement, puis ils l’ont gardé au camp d’entraînement en lui offrant un essai.

Il a disputé deux rencontres préparatoires avec Washington, puis il a signé un contrat avec les Bears de Hershey, dans la Ligue américaine de hockey, où il a amassé 11 points (cinq buts, six aides) en 43 parties en 2013-14. Les Capitals ont fait de lui le premier Australien à être repêché dans la LNH en le sélectionnant en troisième ronde (89e au total) en 2014, à sa troisième et dernière année d’admissibilité.

Cette histoire en soi est exceptionnelle.

Mais Walker a rendu son histoire encore plus magique quand il a atteint la LNH. Son chandail est maintenant exposé au Temple de la renommée du hockey, où il a acheté ses DVD de hockey lorsqu’il était plus jeune.

Il a joué un match en séries éliminatoires de la Coupe Stanley quand les Capitals ont remporté le championnat en 2018 et il a signé son premier tour du chapeau dans la LNH avec les Blues dans un gain de 6-2 contre les Red Wings de Detroit le 9 décembre 2021. La saison dernière, il a passé toute la campagne dans la LNH pour la première fois et récolté 10 points (deux buts, huit passes) en 56 rencontres avec les Blues.

Le chemin de l’Australie jusqu’à la LNH – ou simplement de l’Australie jusqu’à un calibre supérieur de hockey – n’est pas nécessairement plus facile aujourd’hui. Kale Costa, un attaquant de 21 ans né à Sydney, en est à sa neuvième saison en République tchèque.

Mais au moins, les activités de la LNH sont plus faciles à suivre de nos jours grâce aux services de diffusion sur le web, aux médias sociaux et aux jeux vidéo. ESPN diffuse même des matchs de la LNH en Australie.

« Oui, absolument, a dit Walker. Internet a changé beaucoup de choses comparativement à quand j’étais petit. Tu as pratiquement tous les matchs à ta disposition, et les faits saillants aussi. Si tu vas dans un magasin de hockey en Australie, il y a du hockey à la télévision. La visibilité du hockey sur glace en Australie est beaucoup plus grande que lorsque j’étais jeune. »

La visite de la LNH générera encore plus de visibilité. Walker souhaite que les partisans australiens puissent vivre le hockey de la LNH en personne, qu’ils réalisent que le pays possède sa propre ligue de hockey et que plus de gens soient mordus de ce sport par la suite. Après tout, c’est ce qui lui est arrivé, et ce n’était qu’en assistant à un match de ligue de garage.

« Beaucoup de gens sont fébriles par rapport aux matchs, a-t-il ajouté. Plusieurs de mes amis ont des billets et vont aller à Melbourne, donc je pense que toute la communauté du hockey est enthousiaste. Ce sera une bonne chose si les gens qui ne connaissent pas beaucoup le hockey assistent aux matchs et deviennent des partisans à leur tour. »

Walker retourne à la maison durant chaque saison morte – quand c’est l’été dans l’hémisphère Nord et l’hiver dans l’hémisphère Sud. Il s’entraîne par lui-même dans un gymnase aménagé dans la cour arrière chez ses beaux-parents et il patine dans un aréna en banlieue de Sydney. De temps en temps, il se garde une heure qu’il passe seul sur la glace, où on est loin des installations de la LNH, alors qu’il n’y a même pas de baie vitrée.

Un jour, peut-être qu’il bouclera la boucle. Il passera peut-être de la LNH à l’AIHL pour servir d’inspiration aux jeunes qui rêveront d’être le prochain Nathan Walker.

« Je n’y ai pas beaucoup pensé, mais je pense que c’est assurément une possibilité au moment où je retournerai à la maison et que j’accrocherai mes patins, a-t-il mentionné. J’aimerais retourner là-bas et voir si je peux contribuer à développer le hockey un peu plus. Je ne dirais pas non à enfiler les patins à quelques reprises à la maison. »

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