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EDMONTON – La gestion du cadran. Les bons joueurs ont une sorte d’horloge interne pour bien gérer le temps. À la toute fin du match, Reilly Smith a usé d’une patience d’or même si les secondes s’égrenaient pour redonner vie aux Golden Knights dans cette série de deuxième tour face aux Oilers.

Smith a marqué le but vainqueur dans un gain de 4-3 alors qu’il ne restait que quatre dixièmes de seconde à jouer au match. Le numéro 19 des Golden Knights a récupéré une passe de William Karlsson dans l’enclave pour ensuite endormir Darnell Nurse et Connor McDavid avant de glisser la rondelle derrière Stuart Skinner grâce à une déviation de Leon Draisaitl.

Si la description du but gagnant s’étire sur quelques lignes, elle se passe à une grande vitesse en temps réel. Quand Smith a saisi la rondelle, il restait 2,3 secondes au cadran. Il n’a pas opté pour un tir immédiatement, préférant déborder les deux joueurs des Oilers et attirer Skinner vers lui. En un peu moins de deux secondes (1,9 s), il a fait mordre la poussière à trois rivaux. Quatre rivaux si on inclut Draisaitl qui a eu la malchance de rediriger son tir dans son propre filet.

« Je savais qu’il restait environ sept secondes quand Karlsson a foncé avec la rondelle en zone neutre et qu’il l’a lancé dans le fond du territoire, a expliqué Smith. Je voulais me diriger vers le filet. Quand j’ai vu la rondelle, je me doutais que j’avais une chance. J’espérais juste que j’étais pour avoir assez de temps pour sortir ma feinte. J’ai réussi mon coup. »

S’il y a eu une douche froide à l’intérieur de l’édifice, c’était tout le contraire sur le banc de l’équipe adverse. Pour les Golden Knights, ce but signifiait une renaissance dans cette série avec une première victoire après deux revers sur leur propre patinoire face aux Oilers.

« Je n’ai pas vu immédiatement que Reilly avait marqué, a expliqué le centre Nicolas Roy. Mais sur le banc, nous avons regardé les télévisions sous nos pieds. Reilly, lui, le savait qu’il venait d’inscrire le but gagnant. Nous ne voulions pas célébrer trop rapidement puisque nous devions aussi regarder l’horloge. Quand nous avons finalement vu la reprise et qu’il restait du temps, c’était tout un sentiment. »

Dans le vestiaire des Oilers après le match, Stuart Skinner a décortiqué ce but décisif.

« Karlsson a envoyé la rondelle devant le filet, ce que je savais qu’il ferait, a dit Skinner. Mais je pensais qu’il (Smith) allait tirer la rondelle immédiatement. Il n’avait pas beaucoup de temps. C’est pourquoi j’ai choisi de m’avancer vers lui. Je suis resté avec lui pour une autre demi-seconde, mais il m’a déjoué avec 0,4 s. C’est dévastateur. Ce sont des choses qui arrivent. Il y a des bonds favorables, il y a des bonds défavorables pour tout le monde. On va de l’avant. »

La résilience des Golden Knights

Reilly Smith et William Karlsson, les deux artisans du but spectaculaire dans la dernière seconde, ont mené l’attaque de leur équipe avec respectivement deux buts et un but et une passe. Les deux attaquants ont terminé avec des dossiers de +3.

Les Golden Knights n’ont jamais baissé les bras dans ce troisième match face aux Oilers. Ils ont rebondi après un retard de deux buts en première période, ils ont joué près de 54 minutes sans leur capitaine Mark Stone et ils ont rapidement répliqué au but égalisateur de Connor McDavid en troisième période.

« Nous avons des gagnants au sein de ce vestiaire, il n’y a aucun doute là-dessus, a affirmé Roy dans un corridor à l’extérieur du vestiaire de l’équipe adverse. Nous trouvons toujours des façons de gagner. Encore ce soir, nous avons fait face à de l’adversité, mais nous avons réussi à nous relever. Nous pouvons être fiers. »

Roy, qui a évité une suspension pour son geste contre Trent Frederic en prolongation du troisième match, a aussi eu son mot à dire dans ce gain. C’est lui qui a marqué le premier but de son équipe en première période en récupérant une rondelle libre devant Skinner qui nageait dans son cercle.

« Nous avions besoin de changer le rythme du match, a répliqué le centre originaire d’Amos. Quand tu joues à Edmonton et que tu perds 2-0 rapidement, les partisans deviennent encore plus bruyants. J’étais content de marquer pour calmer un peu la foule. Reilly a marqué un autre but rapidement. Les Oilers avaient gagné deux matchs dans notre édifice. Nous savions que c’était un match crucial ce soir et nous avons trouvé une façon de sortir avec la victoire. »

À l’image de Roy, Karlsson a également parlé d’une victoire cruciale pour son équipe lors de sa conférence de presse aux côtés de Smith.

« Nous devions l’emporter, nous en avions besoin, a noté Karlsson. Mais pour nous, il s’agit d’une première étape. Nous ne voulions pas perdre 3-0 dans cette série puisque c’est toujours difficile de revenir d’un aussi gros retard. Nous aurons encore besoin d’une victoire lors de la prochaine rencontre. »

Golden Knights vs Oilers | Match no 3 | Résumé

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 54

Les Golden Knights ont brisé l’ambiance de carnaval à l’intérieur du Rogers Arena en touchant la cible deux fois en l’espace de 54 secondes en première période. Nicolas Roy et Reilly Smith ont tour à tour déjoué Skinner.

Stone se blesse

Les Golden Knights ont perdu un membre important de leur équipe dès la première période. Le capitaine Mark Stone a quitté le match alors qu’il restait 6:20 à jouer lors du premier engagement.

Stone, qui n’a fait que six présences pour un temps de jeu de 5:54, a subi une blessure au haut du corps selon la version officielle des Knights. À sa troisième présence dans ce match, le numéro 61 a chuté sur la glace et encaissé un choc à son poignet gauche lors d’un contact avec Corey Perry alors qu’il se retrouvait déjà au sol. Perry a marqué son premier but du match quelques secondes après cet incident.

« C’est toujours horrible, tu ne veux jamais voir un coéquipier ne pas finir un match, surtout pas ton capitaine, a dit le défenseur Nicolas Hague. Il est un meneur pour nous sur la glace et à l’intérieur du vestiaire. C’est difficile. Je sais qu’il trouve ça difficile aussi. Nous pensions à lui pendant ce match. Il aurait aimé se battre avec nous. Heureusement, nous avons gagné ce qui rend les choses moins tristes. »

Avant la visite à Edmonton, Stone avait amassé huit points (quatre buts, quatre passes) à ses huit premiers matchs en séries. Il avait récolté quatre points (deux buts, deux passes) lors des deux revers des siens contre les Oilers à Vegas.

Un doublé de Perry

Corey Perry a 39 ans, mais il sait encore comment marquer des buts dans la LNH. Perry a inscrit les deux premiers buts des Oilers en première période. Il a déjoué Adin Hill d’un bon tir des poignets après une passe de Connor McDavid pour son premier filet de la rencontre. À la deuxième reprise, il a redirigé un tir de la pointe d’Evan Bouchard en supériorité numérique.

Perry a maintenant cinq buts en seulement neuf matchs depuis le début des séries.

Skinner : de l’inconstance

Avec la blessure à Calvin Pickard, Stuart Skinner a retrouvé le filet du gardien partant. Skinner a bloqué 20 des 24 tirs des Golden Knights. Les Oilers ont perdu pour un troisième match avec lui comme gardien. Si Skinner n’a pas encore connu le sentiment de la victoire en séries, Pickard a un dossier parfait de 6-0 ce printemps.

Il serait toutefois injuste de blâmer uniquement Skinner pour cette défaite. Oui, il a trop souvent paru instable devant son filet. Mais les Oilers ont aussi démontré trop d’inconstances dans ce match. En deuxième période, Leon Draisaitl a choisi le mauvais moment pour retraiter au banc des siens. Sur cette même séquence, William Karlsson a battu Skinner d’un tir entre les jambières après un trois contre deux en zone adverse.

« Il y avait assurément un peu de nervosité, mais ce n’était pas si pire, a affirmé Skinner. Je me suis retrouvé dans cette situation à quelques reprises. J’ai assez d’expérience en saison et en séries, je sais ce que sait. Mais c’est certain qu’il y a un peu de nervosité, car tu veux bien faire, tu veux gagner. Le hockey des séries, tout le monde est nerveux. »