Il a pris tout son sens au Centre Bell, jeudi, quand le destin a permis à Marc-André Fleury de signer la 500e victoire de sa carrière devant sa famille et ses amis, à quelques kilomètres de sa ville natale de Sorel.
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Imaginez : après 17 saisons et 900 matchs dans la LNH, le hasard a fait en sorte que le gardien québécois soit de passage à Montréal avec sa nouvelle équipe, les Blackhawks de Chicago, alors que cet immense plateau était à sa portée. C'est drôle comment la vie fait les choses.
Ça m'a aussi rappelé que Martin Brodeur avait égalé la marque de 551 victoires de Patrick Roy dans l'amphithéâtre montréalais en 2009. La vie est souvent bien faite. Et j'étais convaincu que Marc-André allait en profiter pour entrer dans l'histoire en devenant le troisième membre du club des 500.
Ç'a été une soirée extraordinaire. J'ai trouvé que la foule a été vraiment géniale en soulignant l'exploit en scandant son nom dans les dernières secondes du match et en se levant à la cloche finale pour l'applaudir malgré la défaite des Canadiens. C'est le genre d'évènement qui dépasse largement le résultat du match, qui est à la base de la grandeur du sport.
C'était un moment historique, et j'ai bien aimé la hauteur d'âme des amateurs. Surtout qu'on sait que la foule peut être assez hostile - Fleury en a d'ailleurs été la victime à plusieurs occasions en séries. C'est de bonne guerre dans un contexte de rivalité, mais tout le monde a enterré la hache de guerre pour souligner le brillant exploit d'un compatriote. C'était beau à voir.
Il est difficile de mettre cet accomplissement en perspective pour tenter de comprendre son ampleur. Les comparaisons entre les plateaux atteints par des gardiens et ceux des attaquants ou des défenseurs sont plutôt ardues. Si on part du fait qu'il a maintenu une moyenne de 29 victoires par saison au cours des 17 premières de sa carrière, c'est déjà assez impressionnant.
Et si l'on tente de comparer l'exploit en termes de rareté, on peut se tourner vers les meilleurs buteurs de l'histoire de la Ligue. Ils sont deux à avoir franchi le cap des 800 buts - Wayne Gretzky (894) et Gordie Howe (801).
Chez les gardiens, ils étaient deux à avoir enregistré au moins 500 victoires - Brodeur (691) et Roy (551). Jusqu'à ce que Fleury les rejoigne cette semaine. C'est à ce point énorme et ça méritait d'être fêté en grand.
En ce sens, la réaction de ses coéquipiers a été fort sympathique. Il n'a disputé que 18 rencontres dans l'uniforme des Blackhawks, mais on sentait déjà qu'il a gagné le cœur du vestiaire de l'équipe quand ils l'ont tous rejoint pour célébrer. Pour avoir joué avec lui pendant deux ans à Pittsburgh, ça ne me surprend pas du tout. Partout où il est passé, il rayonne sur le reste de l'équipe et son énergie est contagieuse.