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Choix de première ronde des Nordiques de Québec au Repêchage 1993 de la LNH, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est désormais propriétaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 31 filets de la Ligue.
Les bonnes choses arrivent aux bonnes personnes. Vous connaissez ce dicton?

Il a pris tout son sens au Centre Bell, jeudi, quand le destin a permis à Marc-André Fleury de signer la 500e victoire de sa carrière devant sa famille et ses amis, à quelques kilomètres de sa ville natale de Sorel.
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Imaginez : après 17 saisons et 900 matchs dans la LNH, le hasard a fait en sorte que le gardien québécois soit de passage à Montréal avec sa nouvelle équipe, les Blackhawks de Chicago, alors que cet immense plateau était à sa portée. C'est drôle comment la vie fait les choses.
Ça m'a aussi rappelé que Martin Brodeur avait égalé la marque de 551 victoires de Patrick Roy dans l'amphithéâtre montréalais en 2009. La vie est souvent bien faite. Et j'étais convaincu que Marc-André allait en profiter pour entrer dans l'histoire en devenant le troisième membre du club des 500.
Ç'a été une soirée extraordinaire. J'ai trouvé que la foule a été vraiment géniale en soulignant l'exploit en scandant son nom dans les dernières secondes du match et en se levant à la cloche finale pour l'applaudir malgré la défaite des Canadiens. C'est le genre d'évènement qui dépasse largement le résultat du match, qui est à la base de la grandeur du sport.
C'était un moment historique, et j'ai bien aimé la hauteur d'âme des amateurs. Surtout qu'on sait que la foule peut être assez hostile - Fleury en a d'ailleurs été la victime à plusieurs occasions en séries. C'est de bonne guerre dans un contexte de rivalité, mais tout le monde a enterré la hache de guerre pour souligner le brillant exploit d'un compatriote. C'était beau à voir.
Il est difficile de mettre cet accomplissement en perspective pour tenter de comprendre son ampleur. Les comparaisons entre les plateaux atteints par des gardiens et ceux des attaquants ou des défenseurs sont plutôt ardues. Si on part du fait qu'il a maintenu une moyenne de 29 victoires par saison au cours des 17 premières de sa carrière, c'est déjà assez impressionnant.
Et si l'on tente de comparer l'exploit en termes de rareté, on peut se tourner vers les meilleurs buteurs de l'histoire de la Ligue. Ils sont deux à avoir franchi le cap des 800 buts - Wayne Gretzky (894) et Gordie Howe (801).
Chez les gardiens, ils étaient deux à avoir enregistré au moins 500 victoires - Brodeur (691) et Roy (551). Jusqu'à ce que Fleury les rejoigne cette semaine. C'est à ce point énorme et ça méritait d'être fêté en grand.
En ce sens, la réaction de ses coéquipiers a été fort sympathique. Il n'a disputé que 18 rencontres dans l'uniforme des Blackhawks, mais on sentait déjà qu'il a gagné le cœur du vestiaire de l'équipe quand ils l'ont tous rejoint pour célébrer. Pour avoir joué avec lui pendant deux ans à Pittsburgh, ça ne me surprend pas du tout. Partout où il est passé, il rayonne sur le reste de l'équipe et son énergie est contagieuse.

Le Centre Bell rend hommage à Fleury

'Flower' gagne rapidement le respect de ses pairs. Il a été placé dans des situations difficiles au cours de sa carrière et il a toujours géré ça avec professionnalisme et classe. On n'a qu'à penser à sa dernière saison avec les Penguins ou bien à la transaction qui l'a fait passer des Golden Knights aux Hawks après une année à tout casser, qui lui a valu le premier trophée Vézina de sa carrière.
Même si la situation à Chicago lui était beaucoup moins favorable qu'à Vegas, il a décidé de se retrousser les manches et d'embarquer dans l'aventure. Il n'a pas connu un parcours facile en route vers cette 500e victoire et il n'a peut-être pas toujours été reconnu à sa juste valeur, mais il a toujours traversé les hauts et les bas avec beaucoup d'humilité. Les gens reconnaissent ça et on en a eu la preuve, jeudi.
Gare aux génies créatifs!
En terminant, je voulais aussi souligner toute la créativité du jeune Trevor Zegras. La recrue des Ducks d'Anaheim s'est totalement surpassée cette semaine en servant une passe magique par-dessus le filet à son coéquipier Sonny Milano, qui a complété le jeu avec brio.
D'entrée de jeu, la grande majorité des gardiens vous diront que les jeux les plus difficiles à défendre sont ceux qui proviennent de l'arrière du filet. Le fait de tourner la tête au jeu et de continuer la prise d'informations à deux endroits à la fois vient compliquer les choses. Imaginez quand des joueurs décident d'ajouter le « Michigan » et la passe par-dessus le filet à leur arsenal… ça devient complexe!
N'empêche, je trouve ça très cool et très audacieux de la part de Zegras. Je ne le connais pas personnellement, mais j'ai suivi son cheminement depuis le tournoi des moins de 18 ans et il semble afficher une grande confiance en ses moyens. Ça prend des jeux comme ça pour augmenter l'intérêt envers le sport.
Déjà, plusieurs jeunes tentent de reproduire la séquence. C'est vraiment bon pour le hockey.