Shesterkin Rangers badge Thibault

Choix de première ronde des Nordiques de Québec au Repêchage 1993 de la LNH, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est désormais propriétaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 31 filets de la Ligue.
Si des doutes subsistaient quant à la relève devant le filet des Rangers de New York après le départ à la retraite d'Henrik Lundqvist, ils devraient à peu près tous être dissipés à l'heure où vous lisez ces lignes.

Le dauphin de l'illustre gardien suédois est là, et il se nomme Igor Shesterkin.
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Depuis le début de la saison, le portier russe accomplit tout un travail devant la cage de la formation new-yorkaise et présente des statistiques qui en disent long sur son potentiel. En 16 matchs, il affiche une moyenne de buts alloués de 2,22 et un taux d'efficacité de ,933.
Surtout, il a remporté 11 des 16 matchs qu'il a disputés (11-3-2) et il est l'une des grandes raisons des succès des siens après la saison plutôt décevante qu'ils ont connu, l'an dernier. Je ne veux pas prêcher pour ma paroisse et donner trop de mérite aux gardiens, mais il est assez clair que le brio du jeune homme de 25 ans fait une grande différence.
La parité est notable dans la LNH, et il y a très peu de choses qui distinguent l'équipe qui trône au sommet du classement et celle qui occupe le 10e, voire le 15e rang. La différence se trouve dans les détails, et aussi devant le filet. Regardez le classement des meilleurs gardiens de la LNH et comparez-le au classement général si vous avez besoin d'une preuve!
Quand un gardien montre une efficacité similaire à celle de Shesterkin, ça facilite assurément les choses pour le reste de l'équipe. Et je ne suis pas le seul à l'affirmer, ses coéquipiers et l'entraîneur-chef Gerard Gallant lui lancent des fleurs assez régulièrement.
Le seul test qu'il lui reste à relever haut la main est de maintenir ce rythme pendant une saison complète, une réalité à laquelle il n'a pas encore été confronté au cours de sa carrière. Son sommet en carrière se situe à 39 matchs - dans la Ligue continentale russe (KHL) - tandis qu'il a été d'office pour 35 rencontres à sa première campagne complète avec les Rangers, l'an dernier.
Pour le moment, Gallant l'a envoyé dans la mêlée pour 16 des 20 matchs des Rangers. Il serait bien surprenant que cette tendance se maintienne sur une saison de 82 rencontres, à moins que le pilote veuille vraiment lui confier le filet pour 65 matchs. Ce serait tout un défi pour n'importe quel gardien.
On peut s'attendre à ce qu'il obtienne au total une cinquantaine de départs - un nombre un peu plus raisonnable - comme le fait son compatriote Andrei Vasilevskiy avec le Lightning de Tampa Bay. C'est là qu'on va voir sa résistance physique et sa capacité à gérer ses énergies à travers les hauts et les bas d'un calendrier pour le moins chargé.
S'il montre qu'il n'a pas de problème à y parvenir, alors on pourra parler de lui comme le digne successeur de Lundqvist.
Influence russe
Shesterkin est le plus récent prototype de gardien russe à débarquer dans la LNH et à y faire sa marque rapidement. Même s'il a un gabarit un peu moins imposant, son style est à l'image de celui d'un Vasilevskiy avec son athlétisme, son agilité et la coordination de ses mitaines et de ses jambières.
Ce sont des caractéristiques, des tendances, qui distinguent les jeunes gardiens russes des autres - on peut aussi penser à Ilya Sorokin, avec les Islanders, et à Ilya Samsonov, avec les Capitals. C'est un peu à l'image du style papillon qui permettait aux jeunes Québécois de percer dans la LNH au tournant des années 2000. Ne me demandez pas ce que les Russes font différemment au chapitre du développement, cependant, parce que je l'ignore. Mais j'aimerais bien le savoir!
Shersterkin et ses compatriotes sont tellement dominants dans leurs déplacements au sol. Le gardien des Rangers est toujours en contrôle de ses lames et de son centre de gravité. Il peut changer de direction comme bon lui semble, et tout se fait en symbiose avec le reste de son corps. De cette façon, il est rarement déporté et hors position. C'est dur de le prendre en défaut.

Et à l'image des gardiens de sa génération, cette grande maîtrise au sol et son énorme talent - il ne faut quand même pas en faire abstraction - lui permettent de travailler davantage en force et en explosion. Il est tellement fluide et agile qu'il évite tous les mouvements inutiles et maximise son efficacité.
Il illustre à merveille toute l'évolution qu'il y a eu à la position dans les dernières années, et c'est beau à voir aller.