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Le titre de cette chronique, c'est probablement la question que se posent Rod Brind'Amour et Don Waddell tous les jours depuis maintenant deux semaines. L'entraîneur et le directeur général des Hurricanes de la Caroline doivent commencer à espérer que quelqu'un lève la main avant qu'il ne soit trop tard.

Parce que depuis que
le gardien d'urgence David Ayres s'est dressé
devant les tirs des Maple Leafs de Toronto, le 22 février, les Hurricanes n'ont pas goûté à la victoire (0-3-1). Blessés tous les deux lors de cette rencontre, Petr Mrazek et James Reimer seront encore absents pour au moins une semaine.
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Dans une course aux séries aussi serrée que celle à laquelle nous assistons dans l'Est, le coup est dur à encaisser. Très dur. Rappelé du club-école de la Ligue américaine, le jeune Alex Nedeljkovic ne livre pas la marchandise, et ce n'est pas plus le cas de son homologue Anton Forsberg.
Depuis que Mrazek et Reimer sont tombés au combat, Nedeljkovic montre un dossier de 0-2-1, une moyenne de buts alloués de 3,45 et un taux d'efficacité de ,866 tandis que Forsberg affiche un rendement de 0-1-0, une moyenne de 4,41 et une efficacité de ,885.
C'est nettement insuffisant - surtout que l'attaque de l'équipe semble être tombée en panne au même moment, elle qui n'a inscrit que sept buts en quatre matchs.
Le résultat de tout ça s'observe au classement alors que les Hurricanes se retrouvent maintenant à trois points de la deuxième place de quatrième as détenue par les Islanders de New York, alors qu'ils occupaient cette position au lendemain de la surprenante victoire de Ayres contre les Leafs.
Heureusement que l'on assiste à une course de tortues pour les deux places de quatrième as, sans quoi ils seraient peut-être déjà largués, comme ils l'ont été dans la section Métropolitaine. La troupe de Brind'Amour est maintenant à neuf points de la troisième place de la section tandis qu'elle n'accusait que trois points de retard sur celle-ci, le 23 février.
Cette petite dégringolade était peut-être un peu prévisible avec la perte des deux gardiens, mais elle me surprend tout de même. Quand j'ai vu l'équipe se regrouper et fournir un effort défensif fort impressionnant en troisième période pour battre les Leafs avec Ayres devant le filet, je croyais que ç'allait être un catalyseur pour le reste de la saison. On parle quand même d'une équipe qui réagit très bien à l'adversité depuis l'année dernière.
Le coup était peut-être trop difficile à encaisser, cette fois. Surtout que Brett Pesce, l'un des meilleurs défenseurs de la formation, s'est quant à lui blessé pour le reste de la saison lors du même match. À ce stade-ci de la campagne, quand le jeu se resserre et que les équipes poussent pour une place en séries ou peaufinent leur jeu pour la « vraie saison », des pertes de cette importance peuvent être très coûteuses.
Avec la parité qui existe, les équipes doivent être « sur la coche » à toutes les positions pour espérer récolter les 97 ou 98 points qui pourraient leur permettre d'être du tournoi printanier. Quand le gardien ne maintient pas de hauts standards - une efficacité supérieure à ,910, au minimum - ça devient très difficile d'atteindre cette cible et c'est ce qu'on observe en Caroline et aussi ailleurs dans la LNH.
On n'a qu'à regarder ce qui se passe chez les Rangers de New York depuis la blessure d'Igor Shesterkin (3-3-0) ou chez les Canucks avec celle de Jacob Markstrom (1-4-0). C'est une position tellement névralgique et les équipes ont rarement beaucoup de profondeur à ce chapitre. Quand les blessures se mettent de la partie, ça peut devenir pénible.
Pas la faute du DG
Comme les blessures à Mrazek et à Reimer sont survenues à deux jours de la date limite des transactions, plusieurs observateurs s'attendaient à ce que Waddell procède à une transaction pour s'assurer des services d'un gardien un peu plus expérimenté que Nedeljkovic (deux matchs) et Forsberg (45 matchs).
Il a fort probablement jeté un œil sur le marché, mais a finalement pris le pari de confier la responsabilité à Nedeljkovic, qui est considéré comme le gardien d'avenir en Caroline. Pour une absence évaluée à trois semaines, c'est une décision qui se respecte.

Il ne faut pas oublier que tous les signes indiquaient que le portier de 24 ans pouvait prendre la relève à court terme. Le jeune homme a mené le club-école à la Coupe Calder et a été nommé meilleur gardien de la Ligue américaine de hockey, l'an dernier. L'organisation avait confiance en lui, mais ça n'a tout simplement pas fonctionné.
Certains diront qu'il aurait dû confier le filet à un gardien d'expérience, mais l'histoire nous a souvent démontré que les jeunes peuvent faire le travail. On n'a qu'à penser à Jordan Binnington, l'an dernier, à Cam Ward en 2006 ou bien à Patrick Roy en 1986. Waddell aurait bien pu avoir la main heureuse.
Il ne lui reste maintenant qu'à espérer que Nedeljkovic renverse la vapeur… ou que Mrazek regagne son poste le plus rapidement possible.