Halak Rask badge Thibault

Les Bruins de Boston l'ignoraient probablement quand ils ont accordé un contrat de deux saisons à Jaroslav Halak sur le marché des joueurs autonomes à l'été 2018, mais ils venaient de mettre la main sur l'ingrédient secret de la sauce du colonel.

Plus sérieusement, ils venaient de former l'un des meilleurs duos de gardiens de la Ligue. La situation actuelle profite grandement à Tuukka Rask et aux Bruins tandis qu'Halak y trouve assurément son compte en étant beaucoup plus occupé que la grande majorité des gardiens auxiliaires de la LNH.
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Les résultats sont tangibles : Rask a été au sommet de sa forme jusqu'à la toute fin des séries éliminatoires, l'an dernier, et il est en train de connaître sa meilleure saison depuis 2013-14, alors qu'il affiche une moyenne de buts alloués de 2,11 et un taux d'efficacité de ,930 en 33 matchs. Tout ça, à 32 ans.
Pendant ce temps, Halak maintient une moyenne de 2,36 et une efficacité de ,921 en 26 matchs - à 34 ans. Ça permet premièrement aux Bruins (35-11-12) d'avoir la possibilité de remporter chaque match, et deuxièmement, de compter sur un gardien frais et dispos chaque soir.
Avec la parité qui est à son plus haut depuis l'instauration du plafond salarial, chaque match est d'une importance capitale parce que les équipes doivent maintenant récolter tout près de 100 points pour aspirer à une place en séries - et on ne parle même pas de l'avantage de la glace!
Pour y arriver, tu dois pouvoir compter sur un duo composé de deux gardiens no 1 - 1A et 1B ou bien deux gardiens A-. Tu ne peux absolument pas te permettre d'avoir un auxiliaire qui montre une fiche bien inférieure à ,500.

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Les Bruins n'ont aucun problème à cet égard. Les gardiens font le travail et l'entraîneur Bruce Cassidy impose un système de jeu qui leur est favorable. La formation bostonnaise joue de manière très serrée défensivement et compte sur une bonne relance. C'est un environnement propice au succès des gardiens, et comme une roue qui tourne, les joueurs jouent en confiance devant eux.
Le partage quasi équitable des tâches devant le filet n'est donc pas un problème. Après avoir demandé une pause aux Bruins, l'an dernier, Rask a vu sa charge de travail être considérablement réduite. Il est passé de 54 matchs joués en 2017-18 - avec Anton Khudobin comme auxiliaire - à 46 à sa première campagne avec Halak. Il se dirige d'ailleurs vers un nombre de départs fort similaire cette année.
Il n'y a pas de chiffre magique parce que je suis d'avis que c'est personnel à chaque gardien, mais Rask a décidément trouvé ce qui fonctionne pour lui - il en avait même fait part en séries éliminatoires l'an dernier. C'est un équilibre difficile à établir entre jouer trop de matchs et s'épuiser physiquement et/ou mentalement, ou bien ne pas en jouer assez pour être en mesure de trouver son rythme.
C'est aussi un certain exercice d'humilité à faire pour un gardien no 1 habitué à être devant le filet pendant la grande majorité des matchs. C'est la nature humaine : personne ne veut voir son monopole être menacé par un « rival » qui fait un travail aussi bon que le sien. Mais ça éveille un sentiment de compétition qui permet à une équipe d'aller chercher le meilleur de ses gardiens tout en contrôlant leur charge de travail.
Quand le plan fait l'affaire de tout le monde, c'est le meilleur des deux mondes.
Une prolongation pour Halak?
Maintenant que les Bruins ont mis le doigt sur la formule idéale, ils doivent réfléchir fortement à la possibilité d'accorder une prolongation de contrat à Halak. Le gardien slovaque pourrait devenir joueur autonome sans compensation à la fin de la saison et commande un salaire annuel de 2,75 millions $.

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Même s'il demande une légère augmentation salariale, je suis certain que les dirigeants vont considérer sérieusement l'option de la lui accorder. Après tout, ils ne dépensent présentement que 9,75 millions $ pour leurs deux gardiens, ce qui est un excellent rapport qualité-prix - probablement l'un des meilleurs de la Ligue.
La troupe de Bruce Cassidy fera encore partie des équipes favorites l'an prochain puisqu'elle se renouvelle bien grâce au repêchage et aux transactions, alors je ne vois pas pourquoi Halak ne poursuivrait pas l'aventure à Boston.
J'ignore toutefois quels sont les plans de l'organisation à l'égard de l'espoir Daniel Vladar, qui affiche de très bonnes statistiques dans la Ligue américaine (1,90 - ,932). Le Tchèque de 22 ans s'approche de la LNH et il pourrait venir brouiller les cartes. Ce sera un dossier à suivre.