Kendall-Coyne-Schofield

Dans le cadre des textes de la série « Tête-à-tête avec… », nous nous entretenons avec des acteurs du monde du hockey afin d'en apprendre plus sur leur vie sur la glace et à l'extérieur. Cette édition met en vedette Kendall Coyne Schofield, médaillée d'or olympique et entraîneuse au développement des joueurs des Blackhawks de Chicago.

Les titres ne manquent pas afin de décrire Kendall Coyne Schofield. Championne olympique avec l'équipe américaine aux Jeux de Pyeongchang en 2018, six fois médaillée d'or des mondiaux de hockey féminin, entraîneuse au développement des joueurs des Blackhawks de Chicago, auteure d'une autobiographie…
Cet été, Coyne Schofield s'appropriera un autre titre : celui de mère. Le 1er mars, elle a annoncé via son compte Twitter qu'elle et son conjoint Michael Schofield, joueur de ligne offensive des Bears de Chicago, attendaient un premier enfant.
« De tous ces titres, c'est le plus spécial », a assuré Coyne Schofield.
« Nous sommes emballés par cette aventure devant nous. Je n'ai aucun doute que je pourrai retrouver un bon niveau de jeu après l'accouchement. Plusieurs l'ont fait avant moi, que ce soit au hockey ou dans un autre sport, et je m'inspire d'elles. En espérant que je puisse également servir d'exemple, puis montrer que tu peux être une mère et une athlète de haut niveau en même temps. »
Coyne Schofield n'a donc visiblement pas fini d'accomplir des objectifs sur la patinoire, mais cette quête est présentement mise de côté afin qu'elle puisse se concentrer sur le prochain chapitre de sa vie personnelle. LNH.com s'est entretenu avec Coyne Schofield sur la maternité, son emploi avec les Blackhawks et plus encore.
Tu as mentionné avoir discuté avec d'autres femmes qui ont eu un enfant, puis qui ont rechaussé les patins. As-tu eu de bons conseils?
Évidemment! J'en ai parlé avec Jocelyne Lamoureux-Davidson et Emily Matheson. Elles m'ont donné d'excellents conseils et du soutien. Depuis que j'ai fait l'annonce, tout le monde me soutient et est emballé. C'est rassurant qu'il n'y ait aucun doute des autres concernant mon retour au jeu.
Parfois, il peut être difficile de composer avec la perception de certaines personnes, lorsque la première question qui m'est posée est : « Vas-tu arrêter de jouer au hockey? ». Cette question peut parfois être frustrante, mais en même temps, mon but est de revenir au jeu et plusieurs coéquipières qui l'ont fait me disent « tu peux le faire toi aussi ». J'ai eu de très bons conseils de mes coéquipières qui ont vécu ces étapes.
Comment conjugues-tu cela avec ton emploi chez les Blackhawks?
Ça se passe bien. On m'a beaucoup soutenu. Mon patron, Mark Eaton (assistant au directeur général, responsable du développement des joueurs) et mon collègue Erik Condra (entraîneur au développement des joueurs) me soutiennent. Ils me disent, par exemple : « si tu ne te sens pas bien, fais-nous savoir ». Mais ce n'est pas dans mon ADN de prendre un jour de repos.
Ils ont eux-mêmes des enfants, donc ils savent bien comment seront mes prochains mois. Je leur ai posé des questions, mais rien n'a changé au travail.
À quel point as-tu appris de tes trois premières saisons avec les Blackhawks?
Ç'a été incroyable! Chaque jour, j'apprends quelque chose de nouveau, tout en gagnant en confiance et en connaissance du métier. Au développement des joueurs, nous sommes beaucoup sur la route. Il n'y a pas un modèle précis de tâches à faire chaque jour, c'est donc au fil du temps que j'ai compris quoi faire, comment faire, quand être en contact avec les espoirs, quand ne pas l'être, ce qu'ils aiment, ce que nous aimons. Évidemment, Mark Eaton m'offre du soutien dès que j'ai des questions. Puis Erik et moi travaillons très bien ensemble.
Étant donné que je ne peux pas jouer présentement, je peux être sur la route plus souvent. C'est plaisant! C'est incroyable de pouvoir développer des relations avec les espoirs. Un m'a écrit au début du mois : « félicitations, en espérant qu'il soit un futur hockeyeur vedette! ». Ça démontre la relation qui peut être développée avec les joueurs au fil des ans. Même si je suis là depuis trois saisons, je ne tiens pas cela pour acquis. C'est un aspect important du poste.
L'Association des joueuses de hockey professionnelles est sur le point de lancer une ligue professionnelle féminine. Quelles en sont tes impressions?
C'est très emballant. C'est attendu depuis longtemps, et ça peut finalement se réaliser grâce au processus de convention collective. Un processus qui n'est pas facile, mais qui est un pas de géant par rapport à ce que nous visualisions il y a quatre ans.
Si souvent, les athlètes féminines professionnelles se font donner une carte et se font dire de jouer cette carte, qu'elles l'aiment ou pas. Nous nous faisons souvent dire d'être reconnaissantes d'avoir la chance et un endroit pour jouer. Notre vision des quatre - et même des 40 - dernières années est d'être traitées équitablement, de manière professionnelle. C'est ce dont nous avions besoin depuis des années. Le processus de convention collective est peut-être long et difficile, mais il incarne le professionnalisme que nous demandions depuis longtemps.