Tête-à-tête avec… Jonathan Huberdeau

Dans le cadre des textes de la série « Tête-à-tête avec… », nous nous entretenons avec des acteurs du monde du hockey afin d'en apprendre plus sur leur vie sur la glace et à l'extérieur. Cette édition spéciale des séries éliminatoires de la Coupe Stanley met en vedette l'attaquant des Panthers de la Floride Jonathan Huberdeau, qui a terminé à égalité au deuxième rang de la LNH avec 115 points et mené la ligue avec 85 passes cette saison.
LAVAL -La saison morte rime toujours avec changement. Du côté des Panthers de la Floride, ça se traduit par un changement d'entraîneur, alors que Paul Maurice remplace Andrew Brunette un mois après que l'équipe eut été balayée par le Lightning de Tampa Bay en deuxième ronde des séries éliminatoires.

L'attaquant Jonathan Huberdeau se dit ravi à l'idée de jouer pour Maurice.
« Ce n'est jamais facile de dire au revoir à ton entraîneur, Brunette a fait de l'excellent travail cette année, a souligné Huberdeau. Mais l'ajout de Paul va être bénéfique, j'ai hâte de lui parler et de voir sa philosophie. Sa façon de diriger à Winnipeg (avec les Jets) était très bonne. Vous savez, il n'a pas été congédié, il a démissionné. J'ai hâte de lui parler et de voir ce qu'il a en tête. »
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Alors que s'entament les préparatifs pour apprendre un nouveau système et une nouvelle stratégie défensive, la préparation estivale de Huberdeau se met également en marche. Après avoir établi un record de concession pour les points en saison régulière, le Québécois passera une partie de l'été à jouer au hockey balle afin de conserver ses réflexes bien aiguisés, mais aussi pour garder la forme. Comme il l'a dit en souriant : « tu ne peux pas te laisser glisser, alors tu dois courir en tout temps ».
Huberdeau fréquentera les patinoires de hockey balle de la province à quelques reprises pour des matchs amicaux à 4-contre-4 et un ou deux petits tournois d'ici le camp d'entraînement en septembre. Ce sera un peu différent de la compétition à 5-contre-5 à laquelle il a assisté jeudi à la Place Bell, où les meilleurs joueurs de la Fédération internationale de hockey balle (ISBHF) s'affrontaient dans le cadre du Championnat du monde de hockey balle 2022. Ça faisait aussi contraste avec ce qu'il a connu en grandissant à Saint-Jérôme, dans les Laurentides.
« Chaque jeune joue au hockey dans la rue en grandissant, c'est tellement le fun. Ici, c'est évidemment plus organisé », a relaté Huberdeau, qui joue dans des ligues organisées de hockey balle depuis environ huit ans. « Quand j'étais jeune, nous n'avions pas ce genre de ligue. C'est bien de voir que ce sport prend de l'expansion au Québec, et je trouve que plus de jeunes devraient s'initier à ce sport. C'est très accessible. Il y a moins d'équipement, et la plupart des gens sont capables de courir. Le patin est un peu plus difficile. Je trouve que c'est vraiment un beau sport. Et je considère que c'est accessible pour beaucoup de gens. »
Ambassadeur pour la compagnie Knapper, qui fabrique de l'équipement de hockey balle, Huberdeau est dévoué à faire croître la popularité de ce sport, au Québec comme ailleurs. Jeudi, il discutait avec des partisans et signait des autographes - ce qui est très important pour lui - avant de se diriger vers le vestiaire de l'équipe masculine du Canada pour livrer un discours d'encouragement avant le match contre la Grèce.
LNH.com s'est ensuite entretenu avec Huberdeau pour discuter de divers sujets, dont l'arrivée de Maurice à la barre de son équipe et ses succès de la plus récente saison.
Paul Maurice a été nommé entraîneur des Panthers. Quelles sont tes impressions sur lui et sur ce qu'il peut apporter comme entraîneur?
« Il a évidemment beaucoup d'expérience. Je pense que ça va nous aider l'année prochaine. Tu as besoin de cette expérience. »
Il était derrière le banc du Canada au Championnat du monde 2014 de la FIHG quand tu faisais partie de l'équipe. Quels sont tes souvenirs de cette expérience?
« Il était entraîneur adjoint, mais je le trouvais plutôt calme. C'est un bon entraîneur qui peut très bien communiquer et offrir de bons discours motivateurs. Je vais lui poser des questions pour le connaître davantage. Nous voulons toujours avoir des échos, mais je n'ai entendu que de bonnes choses à propos de lui. »
À quel point est-il important de pouvoir compter sur un entraîneur expérimenté dans la LNH?
« C'est important, particulièrement pour une équipe comme la nôtre. Nous avons beaucoup de jeunes joueurs et nous avons beaucoup appris cette année. Nous avons un leadership apporté par des vétérans et nous conservons le même noyau, alors je pense qu'il peut nous aider et aider les entraîneurs adjoints également. Il a beaucoup d'expérience, ça paraît. Paul va faire comme il l'a fait dans le passé [avec d'autres équipes]. »
Ta saison est terminée depuis quelques semaines maintenant. Avec le recul, que penses-tu de la tournure des événements cette année?
« Nous avons évidemment connu une excellente année. Nous avons beaucoup appris. Ça ne s'est pas passé comme nous le voulions en séries, mais nous savons que nous pouvons être une équipe de séries. Cette année, nous avons fait les séries et remporté une ronde, ce que l'organisation n'était pas parvenue à faire depuis longtemps. Je pense que ça ne peut que nous aider. Nous allons revenir encore plus confiants l'année prochaine. […] Nous savons que nous pouvons nous qualifier pour les séries. Ensuite, nous devons porter attention à certains détails et être une meilleure équipe en matchs éliminatoires. »

On parle toujours d'un processus d'apprentissage, d'apprendre à faire face à l'adversité, un peu comme le Lightning de Tampa Bay l'a fait. À quel point était-ce important pour ton équipe, considérant que vous avez une jeune équipe, de participer aux séries, de gagner une ronde, de faire face à l'adversité et de maintenant vous préparer pour une nouvelle saison?
« J'ai l'impression que chaque équipe passe par là. Tampa a été balayé par Columbus, et a gagné [la Coupe Stanley] deux années de suite après. Parfois il faut qu'une situation du genre se produise pour gagner en confiance. Nous avons un peu joué sur les talons, ce qui fait en sorte que tu ne joues pas avec autant de confiance. Pour Tampa, ça se voit que les gars jouent avec de la confiance. […] Ils ont gagné deux titres de suite. Ils bloquent des lancers, ils font attention aux détails et [Andrei] Vasilevskiy est tout un gardien. Tout se joue sur les détails. C'est ce que nous devons faire. »
Sur le plan personnel, tu as connu la meilleure saison de ta carrière et tu as reçu quelques votes pour l'obtention du trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe. Que retiens-tu de ta saison?
« Ç'a été toute une année pour moi, je ne pourrais demander mieux. J'ai bien joué, j'ai été constant et j'ai été un bon leader. Mais le plus important, c'est d'avoir tiré des leçons en séries. Je n'ai pas joué mon meilleur hockey, mais c'est toujours plus difficile en séries et tu dois apprendre à composer avec ça. Quand tu entres en séries, tu dois t'attendre à ce que ça ne tourne pas toujours de ton côté. L'an prochain, je veux être un meilleur joueur. Je veux bâtir sur ce que j'ai fait cette année et poursuivre sur ma lancée en séries également. »