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Tout au long de la saison, les membres du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH.

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Aujourd'hui, on leur a posé la question suivante : Le LNH.com amorce lundi sa série de textes sur les courses aux différents trophées de la LNH. Si vous pouviez ajouter un honneur individuel qui n'existe pas en ce moment, quel serait-il et en l'honneur de qui serait-il nommé?

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com

Je comprends que la LNH ne décerne pas un trophée au meilleur passeur de la saison, car dans l'immense majorité des cas, le gagnant du trophée Art-Ross (meilleur pointeur) repartirait également avec ce prix. C'est en tout cas ce qui se serait produit avec Connor McDavid, Leon Draisaitl et Nikita Kucherov au cours des trois dernières saisons.
Mais pourquoi ne pourrait-on pas récompenser les meilleurs fabricants de jeux en remettant un trophée au joueur qui a récolté le plus de mentions d'aide primaires, c'est-à-dire la passe qui précède immédiatement le but d'un coéquipier? De cette façon, on élimine certaines passes amassées un peu par chance ou lorsqu'on a été le troisième joueur à toucher à la rondelle sur un but en avantage numérique, par exemple. À mon avis, on obtiendrait un portrait un peu différent des meilleurs passeurs.
Pour le plaisir, j'ai fait l'exercice pour les 10 dernières saisons, soit depuis 2011-12. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que McDavid aurait mis la main sur le trophée trois fois déjà, mais parmi les autres gagnants, on retrouverait notamment Jonathan Huberdeau et Draisaitl (39, 2019-20), Blake Wheeler (48, 2017-18), Evgeny Kuznetsov (43, 2015-16) et Daniel Sedin (35, 2014-15). En excluant Draisaitl et Sedin, on parle ici de joueurs qui ont remporté peu ou pas d'honneurs individuels dans la LNH jusqu'ici. Ç'aurait été plaisant de les voir être reconnus un peu plus.

Bref, je ne suis pas à la veille de m'attribuer le titre de président de la création de trophées de la LNH parce que je sais bien qu'une passe secondaire est tout aussi valable qu'une passe primaire, et qu'en accumuler plusieurs ne fait pas d'un joueur un moins bon passeur. Néanmoins, je trouvais intéressant de constater que ce trophée aurait récompensé certains joueurs évoluant quelque peu dans l'ombre de grandes vedettes. Quant au nom, pourquoi pas le trophée Adam Oates ou le trophée Stan-Mikita, deux membres du Temple de la renommée du hockey? Je vous laisse réfléchir là-dessus, car la LNH a compté des dizaines de grands fabricants de jeux.

Philippe Landry, pupitreur LNH.com

J'ai toujours considéré que le trophée Norris ne mettait pas suffisamment en valeur le véritable travail d'un défenseur. En ce sens qu'on récompense très souvent un arrière qui s'est illustré offensivement plutôt que de récompenser celui qui impose sa domination dans son territoire.
Je me suis attardé à une statistique en particulier, soit celle des tirs bloqués, une donnée qui n'est comptabilisée officiellement que depuis la saison 2005-06. En regardant les noms qui se trouvent dans le top-5 à ce chapitre chaque saison, on s'aperçoit qu'on parle ici de vrais défenseurs défensifs. Évidemment, je ne dis pas qu'il faudrait remettre le trophée Norris à celui qui bloque le plus de lancers dans une saison, car il y a bien d'autres éléments à prendre en considération.
Mais j'ai une admiration particulière pour ces joueurs qui se mettent à risque en se jetant devant les rondelles soir après soir. De véritables guerriers.
Si on remettait un trophée à celui qui stoppe le plus de caoutchouc sans être le gardien, on aurait vu des gars comme Alec Martinez, François Beauchemin, Dan Girardi et Anton Volchenkov être récompensés lors de la cérémonie de remise des trophées en fin de saison. On aurait surtout vu Kris Russell être roi et maître, lui qui a terminé au premier rang de la LNH à trois reprises et qui détient le record dans une seule saison avec 283 tirs bloqués.
Par ailleurs, les Canadiens auraient été largement représentés dans cette catégorie il y a quelques années, alors que Josh Gorges et Mike Komisarek ont pris la tête en 2011-12 et 2007-08, respectivement. Roman Hamrlik a également eu sa place dans le top-5 à trois occasions.

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

J'abonde dans le même sens que Philippe, mais je désire englober non seulement les tirs bloqués, mais le jeu défensif au complet, en particulier l'efficacité en désavantage numérique, le déploiement en zone défensive à la mise au jeu et le temps passé sur la glace lorsque son équipe détient l'avance.
C'est relativement passé sous l'anonymat, mais samedi lors du match des Oilers d'Edmonton, Russell est devenu le joueur avec le plus de tirs bloqués dans l'histoire de la LNH, lui qui en compte maintenant 2003 en carrière… et plusieurs ecchymoses qui viennent avec.
Chaque année, le trophée Norris va inévitablement à un défenseur évoluant sur le jeu de puissance et qui accumule les points. Pourtant, l'expression dit : l'attaque vend des billets, la défensive vous donne des championnats. Or, je trouve qu'on ne rend pas suffisamment hommage à ces piliers défensifs, ces experts du désavantage numérique et ces spécialistes du « allez vous amuser, je monte la garde derrière ».
Il serait le temps de le faire avec la création du « trophée Rod Langway ».

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

J'avoue avoir longtemps pensé à ajouter un trophée qui permettrait de distinguer les défenseurs offensifs des défenseurs à caractère résolument défensif. Qui s'opposerait à la création du « trophée Bobby Orr » pour récompenser le meilleur arrière offensif du circuit? J'ai toutefois opté pour une autre voie pour ma réponse.
On ne peut s'empêcher de remarquer que ce sont très souvent les mêmes joueurs qui repartent avec les principaux honneurs à la Cérémonie de remise des trophées, alors je cherchais une manière de récompenser un joueur différent.
Pourquoi ne pas créer un trophée qui récompenserait la plus belle surprise de la saison? Il serait remis à un joueur qui est sorti de nulle part, et qui a connu une saison magique. Le genre de joueur qui n'avait jamais affiché ce type de rendement, et dont personne ne tomberait en bas de sa chaise s'il ne devait pas le reproduire au cours des campagnes à venir.
Par exemple, le favori pour ce type d'honneur cette saison pourrait être Troy Terry. Il semblait incapable de s'établir dans la LNH au cours de ses trois premières campagnes, mais il a déjà établi un sommet en carrière avec 23 points en seulement 21 matchs cette année. Ses statistiques ne lui permettront pas de mettre la main sur les trophées Hart, Art-Ross ou Maurice Richard, mais il serait quand même intéressant de souligner son éclosion à la fin de la saison.
Pour ce qui est du nom à donner à ce trophée, ce ne sont pas les choix qui manquent… Le trophée Jim Carey? Le trophée Jonathan Cheechoo? Le trophée Wayne Babych? Le trophée Rob Brown? Le trophée Scott Bjugstad?