À mon tour, après John et Guillaume, de revenir sur un affrontement entre le Canda et les États-Unis, et de mon côté, je vais m'attarder sur la finale de l'édition 2004 du Championnat mondial junior.
Le Canada traversait alors une longue disette, avec six années sans médaille d'or. Après avoir remporté l'argent au cours des deux éditions précédentes, le Canada semblait en bonne voie pour finalement reprendre sa place au sommet du hockey junior alors qu'il menait 3-1 contre les Américains après deux périodes de jeu. Marc-André Fleury, qui avait été nommé meilleur gardien du tournoi l'année précédente, n'était qu'à 20 minutes de signer la victoire la plus importante de sa carrière, et d'ainsi prouver que les Penguins de Pittsburgh avaient eu raison de le sélectionner au tout premier rang du repêchage 2003 quelques mois plus tôt.
Les choses ne se sont toutefois pas passées comme Fleury et ses coéquipiers l'auraient souhaité. Patrick O'Sullivan a rapidement réduit l'écart à 3-2, puis Ryan Kesler a créé l'égalité quelques présences plus tard. Alors que tout était en place pour une fin de match enlevante, c'est plutôt l'un des buts les plus bizarres qu'il m'a été donné de voir à ce tournoi qui a décidé de l'issue de la rencontre.
Drew Stafford a tenté de rejoindre O'Sullivan avec une longue passe, mais le disque lui a échappé. Alors qu'O'Sullivan et le défenseur Brent Seabrook foncent pour reprendre la rondelle, Fleury sort de son filet et tente un dégagement. Le disque frappe son défenseur Braydon Coburn au haut du corps avant de pénétrer dans le filet.
Je vois encore Marc-André Fleury, étendu sur la glace la tête dans son filet après ce but. Jamais je ne m'étais senti aussi mal pour un joueur de hockey auparavant. Ce sentiment a été renforcé lorsque j'ai vu Fleury, les larmes aux yeux, l'air complètement abattu au cours des entrevues d'après-match.
La majeure partie des vedettes de cette équipe canadienne, menée par Sidney Crosby, Ryan Getzlaf, Dion Phaneuf et Mike Richards, allaient finalement mettre fin à la disette du pays l'année suivante avec la première conquête d'une séquence de cinq consécutives… c'est simplement dommage que Fleury n'ait pu ajouter cette distinction à son palmarès.