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MONTRÉAL - P.K. Subban ne veut pas présumer de l'accueil que les partisans des Canadiens vont lui réserver à son retour à Montréal, jeudi. Le défenseur vedette des Predators de Nashville ne cherche pas non plus à savoir quels sentiments ou émotions vont l'habiter quand il va fouler la surface glacée du Centre Bell, avant le match.

« Je ne veux pas anticiper de rien. Je vivrai le moment comme il se présentera », a-t-il déclaré mercredi devant une horde de journalistes au Centre Bell. « C'est comme un match des séries éliminatoires, vous ne savez pas ce qui va se passer au cours des deux premières minutes de jeu. J'ai hâte de renouer avec les amateurs pour lesquels je me suis toujours défoncé. Toute ma concentration sera toutefois portée sur les deux points de classement qui sont à notre portée.
« La chose que je souhaite le plus, c'est de revoir madame Béliveau », a-t-il renchéri.
Elise Béliveau, l'épouse du grand Jean Béliveau, assiste aux matchs des Canadiens sur une base régulière.
Il a beau dire, Subban s'attend dans son for intérieur de recevoir un accueil chaleureux de la salle comble au Centre Bell.
« C'est un privilège pour un joueur qui a été échangé par les Canadiens de continuer d'obtenir le soutien des amateurs », a-t-il élaboré au cours de l'exercice qui a été d'une durée d'une vingtaine de minutes. « Ça n'arrive pas à beaucoup de joueurs qui ont quitté Montréal. On n'organise pas nécessairement une conférence de presse pour leur retour. Je me considère très honoré et heureux de savoir que dans la Mecque du hockey les partisans sont derrière moi et qu'ils m'offrent leur soutien. C'est un grand sentiment », a-t-il renchéri, en disant qu'il demeure un ambassadeur pour la ville de Montréal et l'organisation des Canadiens.
Subban a d'ailleurs reçu une grande distinction mercredi en étant décoré pour service méritoire par le gouverneur général du Canada David Johnston pour sa contribution de 10 millions $ et son dévouement pour l'Hôpital pour enfants de Montréal.
« C'est le plus immense honneur qu'on ne m'ait jamais fait », a-t-il déclaré.
Plein la vue
Même s'il a tenté de faire accroire le contraire, « P.K le saltimbanque » tentera d'en mettre plein la vue pour cette grande première contre son ancienne équipe.
« C'est un match à l'étranger. Nous n'avons pas à donner un spectacle. L'important, ce sont les deux points de classement », a-t-il répondu à la question en faisant un clin d'œil.
« Il existe toujours un 'buzz' à Montréal. L'atmosphère est électrique dans le Centre Bell. C'est long une saison de 82 matchs », a ajouté l'excentrique personnage qui a dit que l'odeur des hot-dogs est ce qui lui manque le plus du Centre Bell. « C'est toujours plus stimulant quand il y a un match qui suscite plus de fébrilité. Le match de jeudi aura une plus grande importance que les autres. »
Subban, qui n'avait pas pu affronter le CH à Nashville au début de l'année 2017 parce qu'il était blessé, a assuré qu'il ne sera pas animé d'un esprit revanchard ou colérique plus de huit mois après l'échange qui l'a envoyé aux Predators, en juin 2016.
« Le mot revanche n'est pas approprié. Je ne garde pas de rancœur non plus. La seule chose qui me fâche, c'est de ne pas avoir pu respecter la promesse que j'avais faite aux partisans, à la ville, à l'organisation ainsi qu'à mes coéquipiers, selon laquelle nous ramènerions la Coupe Stanley à Montréal.
« Nous étions sur la bonne voie. Nous avons pris part à la finale d'association à deux reprises. Nous avons eu de bons parcours en séries éliminatoires. Mais l'organisation a décidé de procéder à des changements.
« Si vous êtes fâché d'avoir été échangé, c'est que vous faites le mauvais métier. Ça fait partie de l'aspect des affaires dans le sport professionnel. »
Rythme retrouvé
Subban a dit avoir trouvé son rythme de croisière chez les Predators après avoir été ralenti par les blessures, avant le début du camp d'entraînement et tout juste avant la période des Fêtes. En 47 matchs, il montre une fiche de huit buts et de 22 passes, en plus d'un différentiel de moins-6 en défense.
« Ç'a été difficile, mais ça s'est replacé depuis quelque temps. C'est beaucoup plus agréable. Quand vous retrouvez vos repères et votre niveau d'énergie, c'est le 'fun'. Plus l'équipe a du succès évidemment, c'est nettement mieux. »
Ayant gardé le contact avec d'anciens coéquipiers, Subban a dit être bien au fait de la baisse de régime que les Canadiens connaissent depuis quelques mois.
« C'est presque impossible pour moi de ne pas être au courant de ce qui se passe parce que j'ai tellement d'amis qui me tiennent informés. Dès qu'il se passe quelque chose, je reçois un message ou un appel téléphonique. »
Subban a commenté le congédiement de Michel Therrien comme entraîneur, en n'ayant que de bons mots à son endroit.
Plus tard, il a fait l'éloge de l'entraîneur des Predators Peter Laviolette en disant qu'il n'a pas essayé de le dénaturer comme joueur et comme personnalité.
« Il m'a dit de rester moi-même et c'est tout ce que je désirais entendre. Tout est positif, a-t-il dit. Peter est peut-être même plus énergique que moi. Il est dans le métier depuis longtemps et il a gagné la Coupe Stanley. Il a cette capacité d'adaptation aux joueurs de toutes les générations. Tous les joueurs de la LNH voudraient l'avoir comme entraîneur, je suis convaincu. »