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Pendant toute la semaine, LNH.com fera le portrait des cinq puissances de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) pour mettre la table pour le début des séries éliminatoires. Aujourd'hui, les Mooseheads d'Halifax.

Dans le vestiaire des Mooseheads d'Halifax, ça fait bien longtemps que les doutes quant à leur capacité de rivaliser avec les grandes puissances de la LHJMQ n'existent plus. À l'externe, il y a encore des sceptiques.
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Leurs 50 victoires, leur récolte de 107 points et le deuxième rang du classement général? C'est parce qu'ils jouaient dans la section des Maritimes, où une seule équipe - les Wildcats de Moncton - a maintenu une fiche supérieure à ,500. Les 140 points de Jordan Dumais? C'est aussi circonstanciel.
Les hommes de Sylvain Favreau sont tellement habitués à entendre ces arguments que ça ne leur fait plus un pli. Ce n'est qu'un bruit de fond dans ce qu'ils tentent d'accomplir.
« Ça m'est arrivé de me demander s'il fallait se sentir mal de gagner, a ironisé l'entraîneur. Chaque fois qu'on a affronté une équipe du Québec, on disait que c'était un test pour nous. On a passé une série de tests cette année, apparemment. Et on a eu du succès contre des équipes plus matures et plus avancées.
« J'imagine que les séries éliminatoires vont être nos examens finaux! À un moment donné, tout ça devient redondant. Nous, on fait notre petit bout de chemin et on continue d'avancer. »
Vérification faite, la formation des Maritimes a maintenu une fiche de 16-4-4 contre les équipes évoluant au Québec. Son rendement contre les quatre autres puissances du circuit - Québec, Sherbrooke, Gatineau et Victoriaville - se chiffre à 5-2-1 avec un différentiel de plus-5. Malgré ça, ils sont souvent négligés.
« Les équipes de notre section n'étaient pas aussi fortes cette année, mais ç'a été la section la plus dangereuse lors des deux années précédentes », a argué Dumais, l'espoir des Blue Jackets de Columbus. « On a tout vécu comme groupe. On a connu une bonne saison, mais ça n'a plus aucune importance maintenant. »
Les Mooseheads n'ont pas fait qu'avancer discrètement. Ils ont écrasé la compétition à l'attaque.
Ils ont marqué le plus haut total de buts dans la Ligue (335) pour flirter avec une moyenne de cinq buts par match (4,93). Dumais a aussi facilement décroché le titre de champion pointeur du circuit, loin devant ses coéquipiers Josh Lawrence (119) et Alexandre Doucet (115).
C'est d'ailleurs la première fois en 17 ans, depuis la saison 2005-06, qu'une équipe de la LHJMQ compte sur un trio de marqueurs de 100 points. Cette profondeur a de quoi faire peur.

LHJMQ-Series-Mooseheads

« Peu importe la profondeur, ça ne me dérange pas parce que j'aime ça être le meilleur », a lancé un Dumais manifestement en confiance. « Mais j'aime avoir des gars autour de moi, ça aide d'avoir de la profondeur. Doucet et Lawrence sont de grosses acquisitions et on ne joue pas souvent sur le même trio.
« Ça nous donne plusieurs options, ça nous rend encore plus menaçants et ça enlève un peu de pression de sur mes épaules d'être le gars qui doit produire. »
Priorité : jeu défensif
Pression ou pas, Dumais fait ce qu'il fait de mieux depuis la saison dernière. Après avoir vu Joshua Roy (119) le devancer par 10 points dans la course au meilleur pointeur l'an dernier, le petit attaquant n'a laissé aucune chance à ses adversaires avec ses 54 buts et 140 points, cette fois.
« Jordan a reçu le même message que le reste de l'équipe : il devait améliorer son jeu sans la rondelle, a expliqué Favreau. Il a beaucoup progressé en couverture défensive. Quand tu joues de la bonne manière et que tu as du succès, la rondelle se retrouve plus souvent sur ta palette.
« Et si la rondelle se retrouve sur la palette de Jordan Dumais, ça devient encore plus dangereux. C'est un peu ça l'équation qui explique l'explosion dans son cas. »
C'est à se demander quelle équipe sera en mesure de freiner le natif de L'Île-Bizard. Il n'a été blanchi de la feuille de match qu'à 10 reprises cette saison, malgré le fait que le plan de match de ses adversaires devait tourner, en grande partie, autour de lui.
« Je fais juste jouer ma gamemême s'il y a une cible sur mon dos, a-t-il conclu. J'ai confiance en ma game. C'est le fun qu'on mette une cible sur moi, ça veut dire qu'un de mes coéquipiers n'en a pas. Je trouve des moyens de contourner toute cette couverture. Et d'habitude, ça marche. »
Là-dessus, personne ne le remettra en question.
Photo: Trevor MacMillan/LHJMQ