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Enfilez votre tuxedo, messieurs.
Et votre plus belle robe, mesdames.
L'heure est à la remise de mes Oscars, cuvée 2015-16.
La saison régulière tire à sa fin et je saisis l'occasion pour saluer quelques-uns des premiers de classe d'une saison, qui a été tout, sauf banale.

L'année en cours aura certes été celle de grands ténors tels Patrick Kane, des Blackhawks de Chicago, Alexander Ovechkin, des Capitals de Washington, un accro au trophée Maurice Richard, et de son coéquipier et gardien de but Braden Holtby pour ne nommer que ceux-là.
Elle a aussi été celle d'un grand absent, Carey Price des Canadiens de Montréal, qui, blessé, a raté la majeure partie de l'année. Rarement un absent aura fait autant jaser.
Cela dit, installez-vous confortablement. Et si vous avez des objections, n'hésitez surtout pas à vous manifester. Et à chahuter si le cœur vous en dit.
Mais abstenez-vous, je vous prie, de me lancer des tomates: mon tuxedo est flambant neuf et il m'a coûté un bras. Je vous remercie d'avance.
L'enveloppe s'il vous plait ...
TROPHÉE HART
Sidney Crosby, des Penguins de Pittsburgh, a réalisé une remontée combien spectaculaire dans la colonne des meilleurs marqueurs après avoir connu le pire départ de sa carrière. Braden Holtby est le Carey Price de 2015-16, mais Patrick Kane est un incontournable. Il mérite amplement le trophée Hart. Il est le seul joueur de la LNH à afficher 100 points et le premier joueur des Blackhawks à atteindre ce plateau depuis Jeremy Roenick en 1993-94. À pareille date, l'an passé, ils étaient nombreux à considérer Carey Price comme le joueur numéro un de la ligue. Aujourd'hui, ce titre revient à Citizen Kane.
TROPHÉE CALDER
En début de campagne, un peu tout le monde, avec raison d'ailleurs, prévoyait une lutte de tous les instants entre Connor McDavid des Oilers d'Edmonton et Jack Eichel des Sabres de Buffalo. Une blessure a considérablement abrégé la saison de McDavid et si Eichel n'a pas déçu, loin de là, Artemi Panarin, des Blackhawks, est mon choix.
Et certainement celui de la majorité.
Un transfuge de la KHL, Panarin, à 24 ans, est le plus expérimenté des candidats. N'empêche qu'il a eu le mérite d'apprivoiser rapidement son nouvel environnement. Dans la LNH, rien n'est jamais gagné d'avance pour une recrue. Le Russe domine tous les joueurs-recrues du circuit avec 72 points. Certains diront qu'il a la chance de jouer aux côtés de Patrick Kane. Le contraire est également vrai. Panarin, rappelons-le, a contribué 24 points à la séquence de 26 matchs de suite avec au moins un point de son coéquipier, séquence réalisée plus tôt, cette année.
TROPHÉE NORRIS
Erik Karlsson, des Sénateurs d'Ottawa. D'accord, il n'est pas le meilleur défenseur défensif du circuit, mais il est certainement parmi les plus complets. Comment peut-on lever le nez sur un défenseur, qui, vraisemblablement, terminera la saison parmi les cinq meilleurs marqueurs du circuit ? Non seulement cela, Karlsson mène la ligue au chapitre des mentions d'aide (64). Il joue en moyenne près de 30 minutes par rencontre, il a déjà contribué 25 points en supériorité numérique et il est probablement le quart-arrière par excellence du circuit. Chez les Sénateurs il fait tout, sauf conduire la surfaceuse entre les périodes.
TROPHÉE VEZINA
Braden Holtby, qui est devenu seulement le sixième gardien de but de l'histoire à atteindre le cap des 45 victoires au cours d'une même saison. Des objections ?
TROPHÉE SELKE
Si la tendance se maintient, il faudra peut-être songer à rebaptiser ce trophée en l'honneur de ... Patrice Bergeron.
Le joueur de centre des Bruins de Boston est mon choix, lui qui pourrait enlever cet honneur pour la troisième année de suite, la quatrième fois au cours des cinq dernières années, s'il vous plait.
Toujours aussi efficace contre les meilleurs centres de l'équipe rivale, Bergeron, offensivement, connait sa meilleure saison depuis 2006-07 alors qu'il avait accumulé 70 points. Il en totalise déjà 67, y compris 32 buts. Ce n'est pas tout. Il est encore parmi les meilleurs au chapitre des mises au jeu comme en témoigne son taux de réussite de 57 pour cent. Il est le cœur des Bruins, rien de moins.
TROPHÉE JACK ADAMS
Gerard Gallant, des Panthers de la Floride. Sous sa gouverne, les Panthers ont réalisé la plus grosse surprise de la saison. Levez la main ceux qui avaient prédit une telle saison à cette équipe, qui, l'an passé, a raté les séries éliminatoires pour une troisième année d'affilée.
TROPHÉE COUP DE CŒUR
Non, il n'y pas de trophée Coup de cœur. Mais s'il existait, je n'hésiterais pas à le remettre à l'increvable Jaromir Jagr, qui, à 44 ans, connait une année au-delà des espérances des plus optimistes. Voyons donc !
Qui l'aurait cru capable de récolter 62 points, dont 26 buts, à ses 75 premiers matchs ? Le joueur des Panthers de la Floride, c'est connu, s'entraine comme un forcené. Les résultats sont renversants. S'il l'on se fie à son dossier, Jagr est natif de la République Tchèque. Personnellement, j'ai des doutes. Quand je le regarde jouer certains soirs, j'ai plutôt l'impression qu'il nous arrive directement de la planète Mars.