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SAN JOSE - Pour l'équipe perdante de la Finale de la Coupe Stanley, peu importe quand arrive la fin de saison, c'est toujours soudain et surtout très difficile.
« Les matchs, les voyages, jouer tous les deux jours pour une longue période de temps et soudainement, quand ça se termine, vous ne le croyez pas, a indiqué le capitaine des Sharks de San Jose Joe Pavelski. Ça ne devrait jamais se terminer, nous devrions continuer à jouer. »
Il n'y a cependant plus d'autre match pour ces Sharks.

Leur rêve de soulever la Coupe Stanley s'est éteint dimanche soir au SAP Center après la victoire ultime de 3-1 des Penguins de Pittsburgh lors du match numéro six.
« Voir la saison prendre fin, c'est comme frapper un mur », a avoué l'entraîneur-chef des Sharks Peter DeBoer, qui, pour la deuxième fois en cinq ans, se retrouvait à seulement deux petites victoires d'une conquête du précieux trophée.

Il était en effet derrière le banc des Devils du New Jersey en 2012 quand ils ont été vaincus par les Kings de Los Angeles en six matchs en grande finale.
« Tu travailles depuis septembre, tu disputes 106 matchs, tu voyages des milliers de kilomètres. Nous avons un groupe de joueurs spécial, mais une seule équipe peut l'emporter. »
Les Sharks, qui disputaient une première Finale de la Coupe Stanley en 25 ans d'histoire, espéraient bien être la formation gagnante.
Ils ont cependant vu les joueurs des Penguins lancer leurs gants dans les airs, se féliciter au milieu de tout cet équipement, se donner l'accolade pour finalement se retrouver tous sur la patinoire devant leur filet.
De leur côté, les joueurs des Sharks, épuisés, se retrouvaient appuyés sur leur bâton ou assis sur leur banc en regardant passivement les joueurs des Penguins célébrer leur triomphe.
Ils ont attendu patiemment avant la traditionnelle poignée de main qui marque la fin de chaque série de fin de saison.
« Finalement, nous avons combattu pendant deux semaines pour atteindre la victoire ultime et réaliser un si vieux rêve », a révélé le défenseur Brent Burns des Sharks, alors que l'on entendait filtrer le vacarme qui se dégageait du vestiaire des vainqueurs, si contrastant avec le silence de celui des Sharks. « Cela a été très serré. Ce fut du hockey dur. Les deux équipes se respectaient et c'est une des belles choses au hockey. Vous jouez contre des joueurs pendant deux semaines et à la fin, c'est bon de les regarder droit dans les yeux et de les féliciter. Il est préférable d'être du côté des gagnants cependant. »
Cette traditionnelle poignée de main est le signal d'une autre tâche à accomplir, d'une autre série ou tout simplement de débuter la saison morte.
Pour les Penguins, c'est le début d'une expérience agréable qui a débuté avec la présentation de la Coupe Stanley par le commissaire de la LNH Gary Bettman et qui marque également le début de festivités qui se dérouleront tout l'été.
Pour les Sharks, c'est maintenant le temps de faire l'autopsie de cette saison 2015-16, la meilleure de l'histoire de l'équipe, mais qui n'a malheureusement pas été assez bonne pour mériter les grands honneurs.
« C'est fort malheureux », a mentionné Joe Thornton, qui a disputé 18 campagnes dans la LNH sans jamais atteindre la finale avant cette année. « C'est malheureux, point final. Après avoir battu toutes ces bonnes équipes dans l'Association de l'Ouest, nous pensions avoir l'équipe pour gagner. Je vis un moment très pénible. »
Chaque joueur des Sharks sait fort bien que l'équipe a échappé une belle opportunité. Les vétérans de l'équipe : Thornton, Pavelski, Logan Couture et Patrick Marleau possédaient tous le même rêve.
Chaque joueur voulait écrire une page d'histoire, voir son nom gravé sur ce trophée, qui fait pleurer des hommes durs qui s'aspergent de champagne et qui sont unis par un fort lien qui ne sera jamais brisé.
« Thornton est tellement important pour nous, a avoué Burns. Il en a tellement fait pour nous. Il est difficile de ne pas atteindre le sommet pour lui et avec lui. C'est très difficile. »
Ce sera différent pour chaque joueur cet été, la douleur disparaîtra lentement et de beaux souvenirs feront surface pour ces Sharks.
Un jour, ils pourront réaliser ce qu'ils ont accompli cette année et se souvenir du bruit assourdissant dans leur amphithéâtre, et ce, même après la défaite de dimanche.
« Ce fut tout un parcours », a dit Burns en tirant sur sa longue barbe des séries et cherchant les mots pour décrire cette épopée que peu de gens peuvent comprendre.
« Cela a été fort agréable même si je ne sais même pas quel jour nous sommes. Je sais que nous sommes en juin, mais peu importe la date, nous avons un groupe très spécial ici. Parfois, vous perdez dès la première ronde ou la deuxième et c'est quand même difficile, puis vous avez la chance d'aller jusqu'au bout. Cela a été fort agréable. »
Mais maintenant, le plaisir est terminé. Il a pris fin à 19 h 46, heure locale. La douleur qui suivra pour les Sharks sera fort pénible.
« Cela va nous frapper de plein fouet dans quelques jours et ce sera fort pénible », a révélé Burns.