Samuel Harvey badge Lepage

Des 33 joueurs qui prendront part au camp de sélection de Hockey Canada à compter de mardi à Sainte Catharines, en Ontario, un seul n'appartient encore à aucune équipe de la LNH. Pas parce qu'il est trop jeune, mais bien parce que toutes les formations ont levé le nez sur lui à deux reprises.
Avec la saison qu'il connaît jusqu'à maintenant et la possibilité de faire partie de la formation nationale au Championnat mondial junior qui se présente désormais à lui, disons que le gardien Samuel Harvey est probablement en train de semer le doute dans la tête de certains dirigeants ou du moins de leur sonner une cloche.
Rien n'est encore joué - le portier des Huskies de Rouyn-Noranda devra décrocher l'un des deux postes disponibles au sein de l'équipe nationale dans une lutte à quatre - mais il entend bien saisir l'occasion.

La compétition sera féroce puisque l'Almatois de 19 ans bataillera avec Carter Hart, le partant de la formation l'an dernier, Michael DiPietro, le plus récent gagnant de la Coupe Memorial, et Colton Point, un choix de cinquième ronde des Stars de Dallas en 2016.
S'il est à peu près certain que Hart sera de retour, le poste de second est assurément prenable.
« Nous allons tous partir sur un pied d'égalité, a-t-il déclaré en entrevue avec LNH.com. À partir de là, tout va être analysé selon les mêmes critères et ce seront les deux meilleurs qui vont avoir la chance de participer au tournoi.
« Oui, ce sont des gardiens qui ont de l'expérience dans des camps de la LNH ou dans d'autres aspects, mais moi je m'en vais là-bas avec la mentalité que je n'ai pas volé ma place. Je pense que je la mérite. »
Et comment.
Le Québécois a amorcé la saison en force en demeurant invaincu à ses 13 premiers départs (10-0-3) et affiche maintenant un dossier de 15-4-4, une moyenne de buts alloués de 2,40 et un taux d'efficacité de ,921. Des succès qu'il attribue en grande partie à la confiance qu'il démontre devant son filet.
« La confiance vient avec l'expérience, a-t-il avancé. J'en suis à ma quatrième année dans la ligue et ça paraît. Aussi, notre élimination au deuxième tour l'an dernier n'était pas notre objectif, mais après deux grosses années de hockey assez intense, ç'a fait du bien. Nous avons pu nous reposer pendant l'été.
« Je pense que mon entraînement estival a aussi été très intense et optimal. J'étais fin prêt en arrivant au camp à tête reposée pour amorcer une grosse saison. »
Son rendement lui a permis de décrocher une invitation à la Série Canada-Russie, une sorte d'audition en vue du camp de sélection. Encore là, il était considéré comme un négligé.
« J'ai approché les deux matchs comme un match de saison, a-t-il expliqué. Je pense que ce qui fait mon succès en ce moment, c'est que j'accorde la même valeur à chaque match, à chaque entraînement. C'était un gros évènement, mais je ne me suis pas mis de pression avec ça. »
Il a été brillant en cédant une fois sur 26 tirs lors du premier match, forçant ainsi les dirigeants de l'équipe à lui accorder une deuxième audition lors du second affrontement face aux Russes. Il n'a pas déçu là non plus en accordant deux buts sur 33 lancers dans un revers de 2-1 et a ensuite scellé l'issue de la série en frustrant les cinq tireurs à lui faire face en tirs de barrage.
C'est à partir de ce moment que son nom a commencé à circuler comme un candidat potentiel même s'il n'a pas une feuille de route aussi remplie que les gardiens des autres ligues canadiennes.
Même approche
Harvey a tout de même l'expérience d'une conquête de la Coupe du Président et d'une participation à la Coupe Memorial, lui qui était le substitut de Chase Marchand lorsque les Huskies ont raflé les grands honneurs du circuit québécois en 2016.
Il sait donc un peu à quoi s'attendre au camp de sélection même s'il s'agira seulement de sa deuxième présence dans le giron de Hockey Canada - il a aussi participé au Championnat mondial des moins de 17 ans.
« Ce sont des expériences qui m'aident dans les gros évènements, a-t-il affirmé. Le hockey, ça restera la même affaire sur la patinoire. Mais avec les médias, il va y avoir beaucoup d'activités autour de la patinoire. Je sais à quoi m'attendre là-bas. C'est sûr que c'est bon pour moi, ce que j'ai vécu il y a deux ans. »
\*Les invités au camp de sélection joueront deux matchs contre les étoiles du circuit universitaire canadien, les 13 et 14 décembre, et affronteront le Danemark en match préparatoire le 15. Le Canada amorcera le Championnat mondial junior en croisant le fer avec la Finlande, le 26 décembre, à Buffalo.