Rinne

NASHVILLE - Pekka Rinne semblait être en retenue.
Assis sur une chaise, tout juste à l'intérieur du tunnel qui se trouve derrière le banc des Predators de Nashville, il fixait le mur, alors que ses rêves de Coupe Stanley s'étaient évaporés en à peine une demi-période de jeu. Tout comme les partisans entassés dans le Bridgestone Arena pour le match no 7 de la série de deuxième ronde de l'Association de l'Ouest jeudi, il était en plein désarroi, se demandant comment tout avait pu dérailler aussi rapidement.

Le gardien no 1 des Predators a été remplacé par son auxiliaire Juuse Saros après 10:41 de jeu après avoir accordé deux mauvais buts du côté rapproché, le premier au défenseur des Jets de Winnipeg Tyler Myers et le deuxième à l'attaquant Paul Stastny. Les Jets allaient surfer sur ce momentum obtenu tôt dans la rencontre pour finalement l'emporter 5-1 contre les Predators, ce qui leur permettait de remporter la série quatre de sept 4-3.

Ce gain a propulsé les Jets en troisième ronde pour la première fois de leur histoire. Ils affronteront les Golden Knights de Vegas dans le match no 1 de la finale de l'Association de l'Ouest au Bell MTS Place à Winnipeg samedi (19 h (HE), NBC, CBC, TVAS).
Rinne est finaliste au trophée Vézina remis au meilleur gardien de la LNH et il se trouvera à Las Vegas pour la Cérémonie des trophées 2018 de la LNH le 20 juin. Il s'agira d'une visite douce-amère pour le cerbère finlandais de 35 ans, qui aurait aimé faire en sorte qui lui et ses coéquipiers des Predators se présentent à Vegas pour la prochaine ronde.
Au lieu de cela, alors que les Predators étaient les hôtes d'un match no 7 pour la première fois de leur histoire, ces espoirs se sont évaporés très rapidement.
« Je me sens évidemment très responsable du fait que notre saison a pris fin à ce moment, a laissé tomber Rinne, qui a réalisé cinq arrêts. C'est difficile. C'est dur à avaler. Difficile à comprendre. »
Rinne a connu une saison régulière fantastique (42-13-4, moyenne de buts alloués de 2,31, pourcentage d'arrêts de ,927, huit blanchissages), mais il a admis avoir offert un rendement inconstant en séries éliminatoires.
« Je ne peux mettre le doigt sur une chose en particulier », a affirmé Rinne, qui a conservé un dossier ordinaire de 7-6 au cours du tournoi printanier. « Je me sentais bien et je n'étais pas blessé, j'étais en pleine santé, mais j'ai tout de même connu des hauts et des bas tout au long des séries.
« C'était de plus le moment le plus important de la saison. C'est un sentiment terrible de laisser tomber ses coéquipiers, et c'est ce qui s'est produit ce soir. »
Mais tous ceux qui placeraient la totalité du blâme sur les épaules de Rinne feraient erreur.
Lorsque le défenseur des Predators P.K. Subban a touché la cible à 15:54 de la première période pour réduire l'écart à 2-1, l'énergie qui avait été siphonnée de la foule est revenue. Nashville a cependant généré très peu de chances de marquer au cours des 24:06 suivantes et a finalement retraité au vestiaire en déficit 3-1 après que l'attaquant des Jets Mark Scheifele a touché la cible à 17:50 de la période médiane.
Les buts inscrit au troisième tiers par Stastny et Scheifele ont scellé la victoire des Jets, qui ont simplement été la meilleure équipe dans le match ultime. C'est également l'avis de Subban, qui a qualifié ce revers de « défaite d'équipe » et qui s'en est pris à ceux qui pointaient exclusivement Rinne du doigt.
« Écoutez, tous ceux qui veulent le critiquer, ils ne savent pas de quoi ils parlent, a assuré Subban. Je me fiche qu'ils aient joué dans la LNH ou non. [Rinne] est le pilier de notre équipe, et il est l'une des principales raisons qui expliquent notre présence ici.
« Est-ce que nous aurions tous pu faire mieux aujourd'hui? Bien sûr! Nous n'en avons pas fait assez. Par moments, on aurait dit que toute leur équipe fonctionnait à plein régime, et pas nous. En fin de compte, tout le monde aurait pu faire mieux, aurait pu en donner plus.
« J'en ai marre des gens qui veulent toujours parler de lui. Il est le pilier de cette équipe. Quand vous parlez des meilleurs gardiens de la ligue, il fait partie du groupe avec (Carey) Price, (Andrei) Vasilevskiy, (Connor Hellebucyk). Une équipe est chanceuse de miser sur un gardien comme eux.

« Nous devons aborder cela d'un point de vue d'équipe. Nous devons nous améliorer en tant qu'équipe. Il faudra analyser cela, nous reposer et songer à l'an prochain et à la manière dont nous allons remporter le championnat. »
Pour ce faire, les Predators devront faire mieux au Bridgestone Arena. Bien qu'ils aient compilé un dossier de 28-9-4 à domicile en saison régulière, ils n'ont pu faire mieux qu'une fiche de 3-4 à Nashville en séries éliminatoires de la Coupe Stanley, notamment de 1-3 contre les Jets.
Alors que la réalité de la défaite s'imposait tranquillement aux joueurs des Predators, l'entraîneur Peter Laviolette s'est amené dans le vestiaire et a posé un geste éloquent.
Il a donné une accolade à Rinne.
« C'est difficile, a souligné Laviolette. Ce n'est pas la seule responsabilité de Pekks. Il a été victime de deux mauvais bonds, et nos options pour changer le cours du match sont limitées.
« Cette défaite est la responsabilité de chacun d'entre nous. Nous voulions que cette série ait lieu afin que nous puissions aller de l'avant. Nous avons rencontré une bonne équipe, et ce sont eux qui vont passer à la prochaine ronde. »
Les Predators ont remporté le trophée des Présidents pour avoir amassé le plus grand nombre de points au cours de la saison régulière (117). Laviolette affirme que cela ne veut plus rien dire en ce moment.

« (Les Jets) forment une bonne équipe de hockey, a-t-il rappelé. Ils sont jeunes et capables. Ils font partie des quatre dernières équipes, et vous savez que tout peut arriver lorsque vous atteignez le carré d'as, et encore plus lorsque vous êtes l'une des deux dernières formations en lice. »