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NASHVILLE - Pourquoi maintenant?
Cette question a fait partie des pensées du gardien Pekka Rinne alors qu'il était assis sur le banc des Predators de Nashville jeudi, après avoir été retiré du match, victime de trois buts sur neuf lancers contre les Penguins de Pittsburgh en première période du match no 5 de la Finale de la Coupe Stanley.

C'est le genre de pensée qu'il a évacué de son esprit afin de se préparer pour le match no 6 dimanche (20 h (HE); TVA Sports, NBC, CBC, SN). Les Predators tirent de l'arrière 3-2 dans cette série quatre de sept. Ils sont toutefois de retour à domicile au Bridgestone Arena, où ils ont conservé une fiche de 9-1 en séries éliminatoires de la Coupe Stanley et où Rinne montre une fiche de 2-0 avec une moyenne de buts alloués de 1,01 et un pourcentage d'arrêts de ,962 en Finale.
« C'est notre chance, a affirmé Rinne samedi, et je crois que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir afin de nous préparer le mieux possible pour la saisir. »
Il faut placer cette déclaration dans un contexte plus large. Rinne a été sélectionné en huitième ronde (258e au total) au repêchage 2004 de la LNH. Il a passé trois saisons avec Milwaukee dans la Ligue américaine de hockey avant de graduer dans la LNH. Il a maintenant passé neuf saisons complètes à Nashville, plus que n'importe lequel de ses coéquipiers des Predators. Il a 34 ans et est entièrement dédié à cette équipe, à cette ville et en son rêve.
Jusqu'à la présente saison, il n'avait jamais atteint la finale de l'Association de l'Ouest, encore moins la Finale de la Coupe Stanley.
Le match no 5 n'était pas simplement le match no 5. Il s'agissait de son 82e match cette saison en tenant compte de la saison régulière et des séries éliminatoires. Il s'agissait de son 577e match en carrière dans la LNH et de son 746e en Amérique du Nord.
Il s'agissait de sa chance de prendre les devants 3-2 dans la série avant de revenir au Bridgestone Arena pour avoir la chance de remporter le championnat devant des dizaines de milliers de partisans, dans les estrades et sur la place sur Broadway et au-delà.
Et le match de Rinne n'a duré que 20 minutes.
« Vous jouez en finale, la plus grande scène de votre carrière, alors je n'étais évidemment pas heureux, a reconnu Rinne. Je ne prends toutefois jamais les choses de manière personnelle. Ce n'est pas à propos de moi. Cela concerne tout le monde. Je tente de ne pas le prendre de manière personnelle, car je me dis toujours que c'est pour réveiller l'équipe. Lorsque je ne fais pas le travail, il est évident qu'il vaut mieux envoyer l'autre gardien devant le filet. »
Il peut tout revoir au ralenti. Voici le capitaine des Penguins Sidney Crosby dès sa première présence, qui se faufile entre les défenseurs, qui fait pivoter son corps avant de tirer sur le poteau tout en provoquant une punition après 50 secondes de jeu.
Sur le jeu de puissance qui a suivi, le défenseur des Penguins Justin Schultz a décoché un tir de la pointe. L'attaquant des Predators Austin Watson a tenté de le bloquer, mais n'y est pas parvenu en plus de voiler la vue de Rinne dans sa tentative. La rondelle est passée entre les jambes de Watson puis entre les jambières de Rinne à 1:31.
L'attaquant des Penguins Bryan Rust a porté le pointage 2-0 à 6:43 sur une contre-attaque, lorsque son tir du revers haut a effleuré la mitaine de Rinne avant de toucher l'intérieur du poteau droit. Le centre des Penguins Evgeni Malkin a fait 3-0 avec 10,2 secondes à écouler à la période lorsque son tir de l'aile gauche a dévié sur la lame du bâton du défenseur des Predators Yannick Weber avant d'aboutir dans le coin supérieur droit du filet.
Et Rinne a eu 40 minutes pour penser à tous ces buts.
« Bien sûr que je me suis demandé "Pourquoi maintenant? Pourquoi les rondelles se mettent-elles à dévier sur nos joueurs?", ou quelque chose du genre, a avoué Rinne. Vous travaillez fort pour que la chance soit de votre côté. Lorsque les bonds vous sont défavorables, vous remettez parfois en question… »
Il n'a pas terminé sa phrase. Voulait-il dire sa foi envers les dieux du hockey? Son parcours semblable à celui de Sisyphe jusqu'ici?
« [Vous] avez des arrières pensées dans votre tête, a-t-il conclu. Mais c'est la vie. »
Rinne ne peut contrôler ses coéquipiers, qui doivent mieux jouer devant lui. Il ne peut contrôler les mauvais bonds, qui ont tendance à s'annuler, si le temps le permet. Tout ce qu'il peut contrôler, c'est la manière dont il va réagir à ce qui s'est passé.
La bonne nouvelle est qu'il a très mal joué au cours des matchs no 1 et 2 sur la route, accordant huit buts sur 36 lancers, avant d'être spectaculaire dans les matchs no 3 et 4 à domicile, cédant deux fois sur 52 lancers. Peut-être que cette tendance va se poursuivre.
Oui, la mauvaise nouvelle est qu'il devra y avoir un match no 7, et qu'il devra trouver une manière de gagner à Pittsburgh. Mais il doit d'abord trouver un moyen d'y retourner.
D'ici à ce que le match s'amorce dimanche, il aura eu presque trois jours pour récupérer, se reposer et faire le vide.
« En ce moment, je ne fais pas vraiment confiance au momentum, a révélé Rinne. Ils ont de toute évidence disputé un très bon match et ils nous ont bien battus, mais pour l'instant, il n'y a pas de favori. Nous allons jouer à domicile. Nous devons nous préparer pour cela. Il s'agit d'un seul match. Notre état d'esprit sera de nous occuper uniquement de ce match, et nous aurons toutes nos chances par la suite. »
Pourquoi pas?