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La saison n'est pas encore commencée qu'il est déjà temps de jeter un coup d'œil sur la prochaine cuvée d'espoirs admissibles au repêchage.

Le mois de juin 2020 est encore bien loin, mais au rythme où vont les choses, on ne s'en rendra pas compte et les prochaines vedettes de la LNH seront déjà assises dans les gradins du Centre Bell de Montréal les 26 et 27 juin à attendre d'être réclamées par une des 31 équipes du circuit.
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Avant le début de cette année charnière, où tous les yeux seront rivés sur l'attaquant Alexis Lafrenière, de l'Océanic de Rimouski, LNH.com a rencontré Dan Marr, le directeur du Bureau central de dépistage de la LNH.
Nous vous offrons donc une séance de questions-réponses avec le gourou des espoirs pour amorcer la longue route vers le repêchage de 2020.
Bonjour M. Marr. À tout seigneur tout honneur : à quel point est-ce que la position de favori qu'occupe Alexis Lafrenière est solide en ce début de saison?
Alexis a un historique plus fourni que ses rivaux. Il est sur un piédestal en ce moment et je dirais que sa position est assez solide. Ce sera aux autres joueurs de se dépasser et de le pousser à être meilleur s'il veut demeurer au sommet. À l'aube de la saison, je peux vous garantir qu'il est le meilleur. Mais il sera défié par les autres et ce sera intéressant à suivre.
En ce moment, à quoi ressemble l'écart entre Lafrenière et les autres?
Si le repêchage avait lieu aujourd'hui, il serait le premier choix dans 90 pour cent des cas. Mais nous ne repêchons pas aujourd'hui. Il y a beaucoup de hockey à disputer et à regarder, et la saison à venir ne sera facile pour aucun des joueurs les mieux classés. C'est pourquoi ils sont considérés comme les meilleurs, parce qu'ils savent comment gérer la pression qui vient avec le fait d'être un espoir de premier plan.
Alexis se comporte tellement bien, c'est un homme parmi les enfants dans cet aspect. Il ne joue pas la grosse tête. C'est un joueur d'équipe et il ne recherche pas l'attention. Ça vient ajouter à tout ce qu'il offre et ça contribue à en faire le meilleur joueur de cette cuvée.
Certaines équipes préfèrent repêcher un joueur de centre plutôt qu'un ailier. Lafrenière joue à l'aile pour le moment avec l'Océanic, le voyez-vous faire la transition au centre à sa troisième saison dans la LHJMQ?
Je n'accorde pas trop d'importance à la position du joueur et je demande à mon équipe de recruteurs de faire de même. À ce niveau, les entraîneurs aiment gagner. Parfois, les plus jeunes joueurs ne jouent pas à leur position naturelle parce que l'entraîneur préfère laisser la place à des vétérans. Ce que nous demandons aux joueurs et que nous écrivons sur nos différentes listes, c'est ce qu'ils considèrent comme leur position naturelle.
C'est assurément bon d'avoir la capacité de jouer à toutes les positions, mais l'équipe qui va le repêcher va l'utiliser à la position où elle juge qu'il sera le plus utile. Dans le cas d'Alexis, il pourrait probablement aider une équipe en défense (rires).
On aime souvent faire des comparaisons. Comment comparez-vous cette cuvée à celles des dernières années?
Si on commence au sommet, Lafrenière est un joueur qui a été solide au cours des deux dernières saisons et qui continue à se développer et à s'améliorer. Il sera prêt pour la LNH dès l'année suivant son repêchage comme l'ont été Jack Hughes (2019), Rasmus Dahlin (2018) et Nico Hischier (2017).

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Je dirais que cette cuvée a une bonne profondeur. Mais attention, la profondeur est une chose et la projection en est un autre. Lors des derniers encans, il y avait encore des joueurs appartenant à l'élite après les premiers choix. Cette année, il y a des joueurs de premier plan, mais je ne sais pas encore s'il y a beaucoup de joueurs élites.
Il y aura quand même beaucoup d'attaquants top-6 et de défenseurs top-4. Pour nous, c'est positif.
Je crois qu'il y aura plus de joueurs de premier plan qui émergeront de la LHJMQ cette année. Dans la Ligue de l'Ouest (WHL), il y aura de la profondeur, mais les meilleurs joueurs seront des défenseurs. Pour ce qui est de la Ligue de l'Ontario (OHL), ce sera similaire à l'année dernière.
Dans les dernières années, on a vu beaucoup de plus petits défenseurs agiles et mobiles être repêchés comme Quinn Hughes, Samuel Girard et Nicolas Beaudin. Voyez-vous cette tendance se poursuivre cette année?
C'est certain. Mais il ne faut pas perdre de vue le fait qu'il y aura toujours un attrait pour un joueur plus imposant qui a les mêmes habiletés. Quand on regarde la dernière Finale de la Coupe Stanley, il y a des gars plus imposants qui ont joué des rôles importants et qui ont livré la marchandise. On a pu voir au dernier repêchage que les équipes ont eu tendance à donner le bénéfice du doute aux joueurs un peu plus gros.
C'est un petit changement comparativement aux repêchages précédents, mais en fin de compte, les équipes vont sélectionner les bons joueurs. Donc si le gabarit n'est pas nécessairement une de tes forces, si tu possèdes le talent et les habiletés, la taille ne sera pas un facteur.
Après avoir produit 17 choix de repêchage l'an dernier, l'équipe des moins de 18 ans du Programme de développement de l'équipe nationale de USA Hockey (NTDP) sera sous les projecteurs. À quoi peut-on s'attendre de ce côté?
Ce seront des standards difficiles à égaler pour l'équipe de cette année. Nous verrons comment ça va se dérouler. Nous assisterons à une séance d'évaluation à la fin du mois de septembre et c'est à ce moment qu'on aura une meilleure idée de ce qui s'en vient. Même chose pour les joueurs issus de la USHL. Nous savons déjà que Dylan Holloway, un Canadien qui jouera à l'Université du Wisconsin, sera l'un des meilleurs joueurs à évoluer aux États-Unis.

Lucas Raymond Alexander Holtz WJSS

On assiste depuis quelques années à l'émergence de joueurs élites en provenance de la Suède et de la Finlande. La tendance se poursuivra cette année avec les deux attaquants suédois Alexander Holtz et Lucas Raymond. Qu'est-ce qui fait le succès de ces programmes?
Ces programmes produisent en effet de bons joueurs de hockey. Ils ont une vision différente du développement et ne brusquent pas les choses. C'est un aspect qui est parfois problématique en Amérique du Nord. Ils permettent à leurs joueurs de prendre de la maturité, d'apprendre de leurs erreurs et de s'améliorer. Il n'y a pas cette pression de franchir les étapes à toute vitesse pour arriver au fil d'arrivée.
Je pense que c'est bénéfique pour ces joueurs. Ils s'adaptent bien à ce programme, ils apprennent à jouer, ils comprennent le jeu et ce que ça implique d'être un athlète professionnel. C'est une approche plus patiente, qui a fait ses preuves. Ces jeunes sont dans un bon environnement pour développer leurs aptitudes et pour atteindre leur rêve, la LNH.