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Jacob Ingham voulait avoir le pouvoir d'influencer un match du tout au tout.
Il a donc décidé, à l'âge de huit ans, de délaisser son poste de joueur de centre et le titre de capitaine de son équipe novice pour faire la transition devant le filet.
Vrai qu'il n'y a pas meilleur endroit pour influencer un match. Mais il y a toujours deux côtés à une médaille... Ce sont les risques du métier.
Après une première saison très fructueuse (17-6-6 - 2,69 - ,907) avec les Steelheads de Mississauga dans la Ligue de hockey de l'Ontario (OHL), Ingham expérimente cette saison le revers de la médaille.

Il présente une fiche de 12-16-1, une moyenne de buts alloués de 3,72 et un taux d'efficacité de ,879 avec l'équipe qui a atteint la finale, il y a quelques mois à peine. Il faut préciser que les Steelheads connaissent de manière générale une campagne en dents de scie, eux qui présentent une fiche de 22-24-1.
Malgré ces difficultés, l'Ontarien de 17 ans est toujours considéré comme le troisième meilleur gardien disponible en Amérique du Nord par le Bureau central de dépistage de la LNH en vue du prochain repêchage.
Après tout, une saison ne fait pas une carrière.

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« Dans les moments difficiles, tu dois rester confiant, a philosophé Ingham. Parfois, tu as le sentiment que le monde va s'écrouler à cause de la façon dont se déroule notre saison, mais je suis assez content de voir où je me positionne au classement.
« Ce sera possiblement la pire saison de ma carrière. Je vais apprendre de ça et à l'avenir, je vais pouvoir regarder derrière et me dire que rien ne pourra être aussi difficile. »
Ce n'est cependant pas encore fini.
Ingham a l'occasion de renverser la vapeur dans le dernier droit de la campagne et il semble avoir repris du poil de la bête depuis le retour du congé des Fêtes. En plus, son entraîneur James Richmond est loin d'avoir perdu confiance en lui; il continue de l'envoyer dans la mêlée soir après soir.
« Il faut le faire jouer, a-t-il répondu lorsqu'on lui a demandé comment il gérait la situation avec Ingham. Je ne peux pas l'asseoir au bout du banc pour une longue période. Il est là, c'est un excellent gardien. Si un attaquant ou un défenseur a un mauvais match ou une mauvaise présence, je le renvoie sur la patinoire. Ce ne sont que des jeunes, ils vont passer au travers en jouant. »
Le profil de l'emploi
Lanceur d'élite au baseball mineur, Ingham a dû faire un choix entre le sport auquel son père avait excellé dans les rangs canadiens ou bien le hockey à sa première saison midget. Avec un gabarit de 6 pieds 4 pouces et 186 livres, l'un ou l'autre n'aurait pas été un mauvais choix.
Mais c'est en regardant d'abord Roberto Luongo et ensuite Carey Price qu'il a finalement décidé d'opter pour les patins plutôt que pour les crampons.
Ce n'est donc pas un hasard s'il y a quelques similitudes entre son style et celui de Price.
« Il est tellement bon, a vanté Ingham. J'essaie d'être aussi calme devant mon filet. Il arrive toujours à temps, il est toujours plus rapide que la rondelle. J'essaie de m'inspirer de sa patience et de travailler sur certains aspects pour améliorer mon jeu. »
Au-delà du style de jeu inspiré de celui de Price, c'est surtout la détermination d'Ingham qui marque ceux qui l'entourent. Malgré l'éprouvante saison qu'il connaît, le portier demeure positif et ne ménage pas les efforts pour revenir au sommet de son art.
« J'aime tout de lui, a dit Richmond. Il vient d'une bonne famille, ses coéquipiers l'adorent et il travaille sans arrêt. Il est toujours dans le gymnase. Il s'entraîne bien l'été, durant la saison et il est sérieux sur la glace. Il a le physique d'un gardien professionnel et il en sera tout un. »