Gourde Coleman Goodrow badge Laflamme

Le brio du trio de Yanni Gourde en séries éliminatoires fait la preuve par quatre que le Lightning de Tampa Bay doit moins faire dans la dentelle afin de connaître du succès quand ça compte le plus.

Gourde, Barclay Goodrow et Blake Coleman s'entendent comme larrons en foire depuis le début de la série contre les Blue Jackets de Columbus.

Gourde relègue aux oubliettes une saison régulière laborieuse, Coleman et Goodrow font très bien paraître le directeur général Julien BriseBois, qui les a acquis avant la date limite des transactions en février, et l'entraîneur Jon Cooper passe pour un génie pour avoir regroupé les trois joueurs au sein du même trio.

Cooper ne s'attribue toutefois pas de grand mérite pour la trouvaille.

« Ne me donnez pas de 'tapes' dans le dos pour ça. J'ai déjà formé plusieurs trios qui n'ont pas fonctionné », a-t-il lancé à l'issue du gain de 2-1 du Lightning dans le match no 4.

L'entraîneur a mentionné que l'idée a germé pendant l'arrêt des activités de plusieurs mois.

« Nous avons eu beaucoup de temps pour y penser, a-t-il glissé avec le sourire. Avec leur combativité, on voyait trois joueurs au style semblable. On a pensé que Yanni pouvait s'illustrer à la position de centre si on lui donnait deux ailiers faits sur mesure pour lui », a-t-il élaboré.

Gourde a saisi l'occasion, lui qui a connu plus de bas que de hauts à sa troisième saison complète dans la LNH, avec une récolte de 30 points (10 buts, 20 passes) en 70 matchs.

« J'ai connu de longues séquences sans but ou sans point, mais j'essayais de travailler fort tout le temps, a-t-il commenté. J'ai voulu adopter une mentalité différente à la reprise des activités. Je voulais afficher plus de sang-froid et faire plus de jeux avec la rondelle. Je peux également gagner des batailles pour l'obtention de la rondelle. De jouer avec ces deux-là me permet de pourchasser la rondelle à ma guise parce que je sais que je peux compter sur eux. »

On dit que qui se ressemble s'assemble. Ça s'applique parfaitement au trio, dont il faudra bien trouver un surnom. Gourde a tout de suite vu en Coleman et Goodrow des comparses fiables en défense qui ne tournent jamais les coins ronds.

L'acquisition des deux attaquants de soutien s'inscrivait dans la volonté d'ajouter du papier sablé à la formation.

« Nous voulons gagner en séries et, pour cela, nous jugions qu'il nous manquait des joueurs combatifs et tenaces afin d'être une équipe moins commode à affronter, a indiqué Cooper. Nous avions ciblé ces deux-là. C'étaient des joueurs dont nous avions besoin. »

Le secret de leurs succès ensemble : la simplicité.

« Nous gardons les choses simples. Nous envoyons la rondelle dans le fond du territoire adverse, nous demeurons continuellement les trois proches de celle-ci, et ça fonctionne », a commenté Gourde.

« Il y a beaucoup de prévisibilité dans notre jeu et ça fait que ça clique si bien entre nous, a avancé quant à lui Coleman. Nous savons à quoi nous attendre de chacun tous les matchs. Personnellement, je n'ai jamais été l'attaquant le plus actif en repli défensif de mon trio. Ce n'est pas que je n'essaie pas, mais ces deux-là survolent la patinoire et ils pourchassent la rondelle sans arrêt. C'est super de jouer avec eux. À mesure que les séries vont progresser, j'espère que nous continuerons d'être plus efficaces. »

Cooper ne se prive pas de les envoyer dans la mêlée pour les débuts de rencontres et de périodes.

« Nous retirons une grande fierté de commencer les matchs et les périodes, a dit Gourde. Nous voulons donner le ton. Nous savons ce que nous devons faire pour donner le ton, soit projeter le disque dans l'autre zone et utiliser notre principal atout qui est l'échec avant. »

Lundi, le trio dont il faudra bien lui trouver un surnom a donné le ton à la deuxième période, en obtenant les deux buts du Lightning.

« Il nous donne le ton. Ils sont sans peur, ils bourdonnent partout sur la glace. Leurs habitudes de travail sont impeccables, il n'y a pas de bouton 'off' sur leur interrupteur. Je suis content qu'ils soient finalement récompensés pour leurs efforts.

« En séries, vous souhaitez que votre soi-disant troisième trio fasse la différence, et c'est ce qu'ils font pour nous. Il reste beaucoup de hockey à jouer, mais nous ne serions pas dans une position semblable sans eux », a argué Cooper.