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Joel Quenneville est à deux victoires du plateau des 900 derrière le banc d'une équipe de la LNH.

L'entraîneur de 61 ans, qui en est à sa première saison avec les Panthers de la Floride, rejoindra Scotty Bowman (1244) au sein du club des 900 victoires quand il y parviendra. Ils seront les deux seuls entraîneurs à avoir réalisé cet exploit.
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« Nous sommes chanceux, nous avons dirigé à de bons endroits, a dit Quenneville. Ce qui est exceptionnel, c'est la vitesse à laquelle les années ont passé, surtout les 10 dernières. Je n'ai pas vu passer mes années à Chicago. »
Quenneville a commencé avec les Blues de St. Louis au milieu de la saison 1996-97. Il est demeuré là-bas jusqu'à la fin de la saison 2003-04, remportant 307 matchs. Il a été avec l'Avalanche du Colorado de 2005 à 2008 et a remporté 131 parties de plus.
Sa plus longue séquence de succès est survenue après, avec les Blackhawks de Chicago de 2008 à 2018.
Les Blackhawks ont remporté 452 matchs de saison régulière et soulevé la Coupe Stanley à trois reprises (2010, 2013, 2015) sous les ordres de Quenneville, qui a été congédié le 6 novembre 2019 après 15 matchs la saison dernière.
Quenneville a maintenant dirigé 15 rencontres derrière le banc des Panthers, qui montrent une fiche de 8-4-5.
« C'est incroyable de regarder en arrière et de voir des joueurs avec qui tu as joué, d'autres que tu as dirigés, alors que tu diriges leurs enfants maintenant ou que tu les affrontes, a affirmé Quenneville. C'est différent, mais c'est gratifiant comme entraîneur quand les choses se font de manière positive et que tu obtiens des résultats en voyant les joueurs s'améliorer et gagner en faisant les bonnes choses. C'est plaisant, mais les matchs et les saisons passent tellement vite, puis tu regardes l'âge de tes enfants et tu peines à y croire. »
Quenneville, qui était également invité au balado de la LNH The Rink cette semaine, a discuté de sa carrière, de la différence entre le hockey d'aujourd'hui et celui où il a fait ses débuts, de son nouveau défi avec les Panthers et de bien plus dans une entrevue avec LNH.com :
Comment as-tu changé au cours des 20 dernières années? Qu'est-ce qui a changé chez Joel Quenneville l'entraîneur depuis que tu as fait tes débuts avec les Blues de St. Louis lors de la saison 1996-97?
« Comme entraîneur, tu en apprends plus à propos de ton style, du jeu, de tes joueurs, et de la façon dont le hockey se joue. Toutes ces petites choses s'additionnent avec le temps. Je pense encore que j'essaie de garder les choses simples. Nous aimons avoir un environnement au sein duquel les joueurs ont du plaisir. Nous pensons qu'il faut instaurer une structure et faire en sorte que les joueurs méritent leur chance. Nous aimons qu'ils méritent plus de temps de glace en fonction de leurs performances. Ça n'a donc pas vraiment changé. Nous voulons être une équipe rapide. Tout le monde n'est pas aussi rapide qu'on le voudrait, mais c'est ainsi que nous voulons jouer. C'est de cette façon que notre équipe jouait quand j'ai commencé. Je pense que notre approche avec les joueurs et l'équipe est demeurée sensiblement la même. Le plaisir vient en gagnant et en s'améliorant. Quand ça survient, tu prends beaucoup de plaisir à faire ton travail. »
Lors de la saison 1999-2000, tes Blues ont terminé avec 51 victoires et 114 points, mais vous vous êtes inclinés en première ronde contre les Sharks de San Jose. Est-ce que c'est la première véritable leçon crève-coeur que tous les entraîneurs doivent apprendre? À quelle vitesse parvient-on à passer à autre chose?
« Je ne sais pas si c'est plus satisfaisant de perdre en troisième ronde ou au deuxième tour. C'est toujours décevant et tu tires des leçons au fil du temps. Mais c'était le genre de saison où la rondelle se retrouvait dans notre filet de toutes les façons imaginables. À San Jose, dans le match no 7, nous avons eu nos chances. Je me souviens de l'année (2003) lors de laquelle nous avons perdu contre Vancouver alors que nous menions la série 3-1. Ce qui est survenu, c'est que tout le monde est tombé malade pour le match no 5 et nous avons été incapables de retrouver notre rythme. Il y a aussi eu un affrontement contre le Colorado en finale d'association (2001) après que Peter Forsberg se soit blessé dans le match no 7 contre Los Angeles, et nous avons été incapables de les vaincre. Ce sont des souvenirs qui me viennent en tête quand je pense aux déceptions vécues à St. Louis. Nous avons eu de belles victoires également, mais les défaites crève-cœur sont ce dont tu te souviens le plus. Puis, quand tu regardes les séries que tu as gagnées, tu te dis que tu as été chanceux et que beaucoup de choses ont tourné en ta faveur. Au final, quand tu gagnes, c'est que tout a bien été et c'est ce qui fait en sorte que c'est si difficile, mais si gratifiant de gagner un championnat. »
Beaucoup de gens t'associent aux Blackhawks de Chicago en raison de tes succès et de ton long passage là-bas. Gardes-tu une place spéciale dans ton cœur pour les Blues de St. Louis et leurs partisans puisque c'est là que tu as entamé ta carrière d'entraîneur?
« Nous avons eu de belles années. J'ai eu beaucoup de plaisir et j'ai plein de bons souvenirs. J'ai été privilégié de diriger de grands joueurs. Nous avons misé sur de grandes équipes. Quand je suis arrivé avec l'équipe, Brett Hull était là, Al MacInnis, Chris Pronger, Pierre Turgeon, Grant Fuhr. Et Bergy (Marc Bergevin), travailler avec lui était toujours mémorable. Plusieurs joueurs au sein de cette équipe étaient exceptionnels et beaucoup d'entre eux sont encore dans le hockey aujourd'hui. Maintenant, avec le recul, nous les avons affrontés pendant plusieurs années avec Chicago et c'est presque comme si nous avions perdu l'âme d'être un Blues. Ils étaient nos principaux rivaux et c'était très compétitif. La saison dernière, c'était différent, car je suivais la saison avec du recul, n'étant pas avec une équipe, donc c'était génial de les voir gagner. Ç'a été plaisant de les voir achever le travail de cette façon. Ils sont peut-être les champions de la Coupe Stanley les plus surprenants de l'histoire. »

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À quel défi as-tu fait face chez les Panthers en voulant instaurer ta philosophie et ta culture là-bas? Comment ça s'est déroulé? Aimes-tu la façon dont les joueurs adhèrent à ton plan?
« Ça se passe bien avec tout le monde. Au cours des dernières années, ils ont fait un pas en avant pour devenir une équipe compétitive et trouver une façon d'être des séries éliminatoires sur une base régulière. Cette constance est ce que nous tentons d'implanter. Bien jouer avec et sans la rondelle, être un bon professionnel, être constant sur le plan mental durant tout le match et jouer de la bonne manière en fonction du score. Ce sont des éléments dont tu dois tenir compte quand l'issue du match est à l'enjeu, que tu veux être sur la glace et que tu dois trouver une façon de faire les bonnes choses. C'est ce que nous tentons d'améliorer, et je pense que nous voyons des progrès, mais c'est quelque chose qui se développe tous les jours et durant toute l'année. Si nous tirons de la fierté de bien faire les petites choses, ça fera de nous une meilleure équipe. Nous savons que nous devons remporter les matchs serrés, et c'est ce que nous voulons améliorer.
« Les statistiques de Sergei Bobrovsky ne sont pas très reluisantes en ce moment, et je ne sais pas à quel point la responsabilité lui revient ou si c'est en raison de la façon dont l'équipe joue devant lui. Mais nous ne sous-estimons pas le défi que ça représente pour un gardien de jouer avec une nouvelle équipe, un nouveau système de jeu et de nouveaux défenseurs.

« Je regarde ses chiffres, et peu importe ce qu'ils démontrent, je pense qu'il a été très bon pour nous. Il a été une belle addition pour notre équipe. Il cadre bien avec nous, il a été bien accueilli et il est très compétitif. Il doit apprendre à composer avec les défenseurs devant lui et il apprend d'eux également. En tant que groupe, nous pouvons être meilleurs et plus prévisibles devant lui. Il est plus à l'aise pour contrôler la rondelle, et les gars sont de plus en plus à l'aise avec lui. Nous devons être meilleurs autour de son filet. Ça profitera à lui et à nous aussi. Mais je pense que notre défensive s'est améliorée cette année. Offensivement, nous sommes plus impliqués avec la rondelle, nous jouons plus un style de possession. Défensivement, en unité de cinq, nous avons été meilleurs dans notre propre territoire, mais ce sera un défi tous les jours. Je pense que la défensive sera de plus en plus à l'aise avec Bob, et vice-versa. Il s'agit d'une nouvelle situation et il y a des attentes, mais je le félicite pour la façon dont il a composé avec tout ça jusqu'ici. »
Aaron Ekblad te rappelle-t-il un joueur en particulier que tu as dirigé?
« Il y a beaucoup de bons éléments dans son jeu. Je suis impressionné par le rythme de son jeu. Quand tu le regardes, tu vois qu'il a de la vitesse. Sa vitesse est trompeuse quand il est en possession de la rondelle et qu'il se porte en attaque. Il a un bon gabarit et il possède un tir vif. Il est capable de bien défendre et de créer des jeux. Je pense qu'il a tous les atouts et il apporte différents éléments importants au sein de l'équipe. Il joue des minutes importantes contre les meilleurs joueurs adverses, et j'aime sa constance. Il veut faire partie d'un environnement gagnant, et nous avons hâte de le voir devenir meilleur au fil du temps, mais je ne peux pas le comparer à un joueur précis. »

Aleksander Barkov te rappelle-t-il Jonathan Toews?
« Non, je pense qu'il est un joueur différent. Je vois Taser (Toews) comme un joueur hargneux et efficace en échec-avant. Barky aime un peu plus contrôler la rondelle. Il est peut-être plus offensif que Jonny. Cela dit, ils jouent le même genre de minutes dans des situations importantes et ils peuvent tous les deux accomplir beaucoup de tâches pour l'équipe. Ils sont bons dans les deux sens de la patinoire. Ça contredit un peu ce que je viens de dire, mais ils le font tout de même différemment. Il faut toutefois apprécier leur leadership. Les deux sont des meneurs à leur façon et ils montrent l'exemple avec leur rendement sur la patinoire. »
Comme entraîneur vétéran, à quoi penses-tu quand tu vois les joueurs d'aujourd'hui tenter de marquer des buts spectaculaires comme ceux d'Andrei Svechnikov et de Matthew Tkachuk?
« Je pense que tout le monde veut faire partie des jeux de l'année maintenant. Comme entraîneur, tu regardes ça et tu dis : "Ce jeu-là, tu peux te le mettre où je pense." Mais maintenant, les joueurs arrivent à marquer de tels buts, et tu te dis : "Wow! On ne devrait pas pouvoir marquer de cette façon!" À la fin de l'entraînement, c'est correct, tu peux faire ce que tu veux, mais en ce moment, les joueurs le font au beau milieu d'un match et ça fonctionne parfois. Tout le monde veut le faire. Au cours des dernières semaines, je pense que nous avons créé un monstre. Je vais me mêler de mes affaires à ce sujet (rires). »

CGY@CAR: Svechnikov marque de l'arrière du filet!!!