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À l'approche de la date limite des transactions, les Blackhawks de Chicago se retrouvent dans une situation délicate et inhabituelle, alors que leur place en séries éliminatoires de la Coupe Stanley est sérieusement en péril. Ils devraient donc être vendeurs d'ici la date limite des transactions dans la LNH, mais est-ce que ce sera le cas?
La troupe de Joel Quenneville (56 points) se trouve actuellement à 12 points de la deuxième place de quatrième as occupée par le Wild du Minnesota (68 points). Rien pour aider sa cause, Chicago a disputé un match de plus que le Wild. Avec 24 parties à jouer, la pente risque d'être très abrupte à remonter.

Logiquement, les Blackhawks devraient donc être vendeurs à la date butoir, n'est-ce pas? Or, le problème est qu'ils ne misent pas vraiment sur des éléments qui pourraient servir de joueurs de location et dont ils pourraient se départir avant le 26 février.
Si vous étiez dans les souliers du directeur général de l'équipe Stan Bowman, que feriez-vous? Voici quelques éléments de réponse qui pourraient guider votre réflexion.
La relève des Blackhawks se porte bien
Évidemment, Patrick Kane (28 ans), Jonathan Toews (28 ans), Duncan Keith (33 ans) et Brent Seabrook (32 ans) font toujours partie du groupe de leaders. Mais l'équipe de la Ville des vents semble arriver à la croisée des chemins, alors que plusieurs beaux espoirs sont en train d'éclore et prendre de plus en plus de place.
Parmi les jeunes joueurs les plus prometteurs qui évoluent déjà dans la LNH, on retrouve Alex DeBrincat, Nick Schmaltz, Ryan Hartman, Connor Murphy et Gustav Forsling (qui a été renvoyé dans la Ligue américaine). Les deux premiers de ce lot sont déjà dans le top-3 des meilleurs pointeurs de l'équipe.
Schmaltz, qui a été repêché 20e au total au repêchage 2014 de la LNH, connaît une excellente deuxième saison dans la LNH. Le jeune centre de 21 ans a récolté 39 points, dont 15 buts, en 54 matchs.
DeBrincat, lui, a connu un mois de novembre remarquable, avec une récolte de 10 buts, 4 passes, en 13 matchs. Depuis ce temps, il a considérablement ralenti cependant. À sa première saison dans la LNH, l'ailier droit de 20 ans, 39e choix au total lors du repêchage 2016, revendique 38 points en 58 matchs, dont 21 buts.

Hartman (30e choix au total en 2013) a inscrit 22 points en 52 matchs. Murphy, un défenseur (20e choix en 2011), compte 15 points en 52 matchs, tandis que Forsling avait amassé 13 points en 41 matchs, avant son renvoi dans les mineures.
Chez les juniors, le plus bel espoir de Chicago se nomme Henri Jokiharju, un défenseur de 18 ans qui a été sélectionné au 29e rang lors de l'encan 2017. Il a marqué 56 points en 49 matchs cette année avec les Winterhawks de Portland dans la Ligue de hockey de l'Ouest.
Donc, côté relève, les Blackhawks semblent en bonne posture.
Les quatre gros morceaux du casse-tête
Si Chicago rate la danse du printemps, il s'agira de la deuxième fois seulement depuis leur arrivée dans la LNH que Toews et Kane manquent les séries. La première fois, c'était en 2007-08, à leur saison recrue. Pour Keith et Seabrook, ce serait la quatrième fois, eux qui ont raté le rendez-vous printanier à leurs trois premières saisons.
Côté salarial, le quatuor engloutit 33,4 millions $ de la masse salariale de l'équipe, soit 45 pour cent du plafond salarial de 75 millions de dollars. Sur la patinoire, les quatre compagnons comptent 133 points en 228 matchs, ce qui n'est pas très glorieux.
Heureusement pour Quenneville, Kane connaît encore une fois une bonne campagne et domine ses coéquipiers avec 53 points en 58 rencontres. À l'opposé, Toews (37 points), Keith (26 points) et Seabrook (17 points) sont tous en voie de connaître leur pire campagne depuis belle lurette - même que le capitaine pourrait connaître sa pire saison en carrière, lui qui n'a jamais récolté moins de 54 points.
Kane et Toews (10,5 millions $ par année chacun) sont sous contrat jusqu'en 2023-24, tout comme Keith (5,5 millions $ par année), tandis que Seabrook écoule présentement la deuxième année de son entente de huit ans (6,875 millions $ par année).
Les joueurs susceptibles de partir
Bowman a déjà été clair à ce sujet : son quatuor, qui a permis aux Blackhawks de remporter trois Coupes Stanley, n'ira nulle part. Donc, si le DG veut se départir de certains éléments pour regarnir sa banque de choix au repêchage, qui pourrait-il sacrifier ?
Les joueurs les plus alléchants sont probablement Artem Anisimov, Brandon Saad et Michal Kempny.
En tête de liste, on retrouve le joueur de centre russe de 29 ans. Anisimov compte 21 points en 48 matchs et gruge 4,55 millions $ sur l'enveloppe salariale (5 millions $ en salaire réel). Il pourrait aider une équipe en quête de profondeur et son salaire ne représente pas un trop gros obstacle.
À 6 millions $ sur la masse salariale et avec seulement 24 points en 58 rencontres, Saad risque d'être un peu plus compliqué à échanger, surtout qu'il a encore trois autres années à son contrat au terme de la présente campagne. Il ne faut toutefois pas oublier que ce dernier n'a que 25 ans et qu'avant cette saison, il avait connu trois campagnes consécutives de plus de 50 points. Le potentiel est donc là.
Puis, il y a Kempny, un défenseur méconnu, mais qui fait du bon boulot à la ligne bleue des Blackhawks. Il présente d'ailleurs le meilleur différentiel de son équipe avec un beau plus-11, son plus proche rival (Murphy) étant à plus-4. Dans un rôle de soutien, le Tchèque de 27 ans serait parfait, surtout qu'il ne coûte pas cher avec les 900 000 $ qu'il empoche. Il ne rapporterait probablement pas beaucoup, mais qui sait.
Bref, il sera intéressant de voir quelle avenue prendront les Blackhawks, qui se retrouvent en territoire inconnu pour la première fois depuis longtemps.