Alexis-Lafreniere-badge-Lepage

L'an 1 du parcours d'Alexis Lafrenière dans la LHJMQ n'est pas encore complètement terminé, mais déjà, on peut affirmer avec certitude que le jeune phénomène de l'Océanic de Rimouski s'en tire assez bien.
Assez bien, comme dans : 80 points, dont 42 buts, en 60 rencontres. À 16 ans.

Mais faut-il s'en étonner? L'ailier gauche était quand même comparé - à tort ou à raison - à Sidney Crosby et à Vincent Lecavalier avant même d'avoir posé le pied sur une des patinoires du circuit junior québécois.
Les attentes étaient élevées, mais Lafrenière n'a pas trop semblé s'en préoccuper. Il est devenu le septième joueur de 16 ans à terminer au premier rang des pointeurs de son équipe et le premier à inscrire au moins 40 buts à son âge depuis Crosby (54 en 2003-04).
Non seulement le natif de Saint-Eustache a-t-il touché la cible à 42 reprises - égalant le total de Lecavalier à sa première saison junior - mais ce qui est d'autant plus impressionnant, c'est que 35 de ses buts ont été marqués à égalité numérique.
« Je ne sais pas si je suis surpris, a déclaré l'entraîneur et directeur général de l'Océanic, Serge Beausoleil. Nous avions des attentes, nous savions que c'était un joueur intelligent et passionné. Cependant, c'est sûr qu'il a surpassé tout ça en nous donnant une saison de 80 points à 16 ans.
« Il a impressionné spécialement en deuxième moitié de saison alors que tout se corse et que l'intensité monte d'un ou deux crans. Opposé aux meilleurs duos adverses, il a continué à nous donner du hockey de qualité avec énormément de régularité. C'est ce qui est à souligner dans tout ça. »
Vérification faite, la jeune sensation a même augmenté la cadence en deuxième moitié de saison. Il a enregistré 45 points (25 buts, 20 aides) à ses 30 derniers matchs contre 35 (17 buts, 18 aides) à ses 30 premiers.
Tout cela alors que le candidat incontournable au titre de recrue de l'année apprenait à naviguer à travers les aléas d'une aussi longue saison pour la toute première fois de sa carrière.
« Je pense que j'ai assez bien géré ça, a expliqué Lafrenière. C'est sûr que tu le ressens un peu à la fin de la saison, mais il faut juste que tu sois prêt mentalement. C'est une longue saison contrairement au midget AAA, il faut que tu te reposes chaque fois que tu en as la chance. »
Le rendement étincelant du numéro 11 combiné au brio du gardien recrue Colton Ellis et à l'encadrement fourni par les vétérans de la jeune équipe ont permis à l'Océanic de décrocher le titre de la section Est et de terminer au troisième rang du classement général, contre toute attente.
Les troupiers de Beausoleil amorceront donc les séries de la Coupe du Président parmi les équipes favorites, eux qui affronteront les Wildcats de Moncton au premier tour.
À lire aussi : Neuf joueurs à surveiller lors des séries de la LHJMQ
« Les principaux artisans de ça, ce sont les gars, a fait valoir le pilote. Le groupe de vétérans a fait un travail incroyable. Oui, nous avons des jeunes talentueux, mais ils ont été menés par de beaux exemples. Je pense qu'on a réussi à trouver un bon équilibre et tout le mérite revient à nos vétérans là-dedans. »
Une arme qui ne pardonne pas
Au-delà du nombre de buts ou de points qu'il a amassés, c'est surtout le taux d'efficacité tirs/buts de Lafrenière qui fait écarquiller les yeux. L'attaquant, qui sera admissible au repêchage de la LNH en 2020, a déjoué le gardien adverse sur 20,5 pour cent de ses tirs, ce qui le classe parmi l'élite de la LHJMQ à ce chapitre.
« J'essaie de lancer quand l'occasion est bonne, a simplement relaté Lafrenière. Si j'ai la chance de lancer d'une position où je peux marquer ça va m'avantager plutôt que de lancer des places où ça ne donne rien. Si mes coéquipiers sont mieux placés que moi, j'essaie de les repérer pour leur donner une chance. »
Même s'il a dirigé 205 tirs au but, dont 124 dangereux, Beausoleil insiste pour que son poulain utilise encore davantage son arme de prédilection.
« Il a un tir des poignets qui est absolument foudroyant, a-t-il vanté. Je lui dis de l'utiliser le plus souvent possible parce que c'est une chance de marquer pratiquement toutes les fois. »
Reste maintenant à voir si Lafrenière sera en mesure de faire la différence à son premier printemps dans la LHJMQ. Il semble prêt à la faire, du moins.
« Ça va être le fun, a-t-il lancé. C'est la vraie saison qui commence. »