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Pascal Vincent ne se voit pas ailleurs qu'à Winnipeg… pour le moment. Son contrat avec les Jets arrive à échéance, mais son avenir au sein de l'organisation est actuellement le cadet de ses soucis.
L'entraîneur du Moose du Manitoba vit au rythme des Jets en finale de l'Association de l'Ouest depuis l'élimination de l'équipe-école en séries éliminatoires dans la Ligue américaine de hockey (LAH). Il gravite dans l'entourage du personnel d'entraîneurs. Il partage ses observations et amène des idées.

« J'agis en quelque sorte comme un autre adjoint à l'entraîneur (Paul Maurice), explique-t-il. On est une grande famille chez les Jets. Avant de diriger le Moose du Manitoba, j'ai passé cinq ans avec l'équipe comme entraîneur adjoint. C'est un peu comme revenir à la maison. »
Le Lavallois âgé de 46 ans se sent comme chez lui dans la capitale du Manitoba. Il y est d'ailleurs établi en permanence avec sa famille. Le Moose partage l'amphithéâtre des Jets et il a tissé des liens très étroits avec l'entraîneur Paul Maurice. Le directeur général Kevin Cheveldayoff le tient également en très haute estime. Il ne manque pas une occasion de souligner à grands traits son professionnalisme.
Vincent caresse le rêve d'être entraîneur dans la LNH.
« Je comprends mieux ce que c'est pour avoir vécu l'expérience pendant cinq ans », offre-t-il en entrevue à LNH.com. « C'est difficile d'avoir une bonne compréhension si tu ne le vis pas. D'avoir baigné dans l'environnement au quotidien et d'avoir vu ce que c'est de diriger les meilleurs joueurs de hockey au monde, je possède certainement une meilleure compréhension de l'emploi.
« C'est sûr que je prêterai l'oreille si l'occasion de graduer dans la LNH se présente, mais je serai heureux de poursuivre mon cheminement avec l'organisation des Jets, ajoute-t-il du même souffle. Je m'estime privilégié de travailler avec des gens compétents. Mon bagage de connaissances s'est extrêmement élargi depuis sept ans. »
Des rats d'aréna
Il apprécie au plus haut point la grande complicité qu'il a créée avec Maurice, qui est de six ans son aîné à l'âge de 51 ans.
« Ç'a cliqué rapidement entre nous, souligne-t-il. Nous sommes deux passionnés, mais surtout deux étudiants du jeu. Nous avons une soif d'apprendre afin d'être meilleurs. Depuis quelques étés, comme nous habitons tous les deux à Winnipeg à l'année longue, nous passons nos journées de semaine à travailler ensemble à l'aréna. Il n'y a personne d'autre que nous. On peut dire que nous sommes des rats d'aréna », lance-t-il en esquissant un sourire.
« Nous échangeons dans un contexte plus objectif qu'émotif. Nous parlons uniquement que du jeu. Nous cherchons à trouver de meilleures façons d'enseigner ou de préparer nos équipes. Nous poussons nos connaissances et nous nous remettons en question comme individus. Ça nous permet d'aborder des aspects que nous n'avons pas nécessairement le temps de traiter pendant la saison parce que ça va trop vite.
« C'est très bénéfique pour moi. C'est comme aller à l'université du hockey. »
La récompense
Le beau parcours des Jets en séries cette saison est sa grande récompense pour tous les efforts qu'il consacre.
« C'est extraordinaire de voir tous les jeunes qui ont fait leur place dans l'équipe au fil des saisons », mentionne-t-il en parlant des Mark Scheifele, Nikolaj Ehlers, Kyle Connor, Jacob Trouba et les autres. « C'est un bon sentiment parce que nous passons tellement de temps avec les joueurs. Au-delà des liens entraîneur-joueurs, on apprend à connaître les individus et tout ce qui se cache derrière leurs succès. C'est très valorisant. »
Les Jets seront très bons pour plusieurs saisons à venir parce que la relève foisonne. Le Moose a été une des meilleures équipes de la Ligue américaine grâce à des jeunes comme le défenseur Sami Riku et l'attaquant Mason Appleton.
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Cheveldayoff et son groupe de recruteurs ont fait de l'excellent travail. Les six choix de premier tour de l'équipe, entre 2011 et 2016, sont des rouages importants en finale d'association. Comme quoi le repêchage n'est pas qu'une science inexacte.
Mais c'est une chose de bien repêcher, c'en est une autre de maximiser le potentiel des espoirs.
« Je dirais que la règle no 1 d'un bon développement, c'est la communication, estime Vincent. Nous chez les Jets, nous brossons un portrait très défini des jeunes qui débarquent dans l'organisation. Nous savons très bien pourquoi ils ont été repêchés et quels sont les objectifs de développement pour chacun. Partant de là, nous mettons à profit nos connaissances et nous travaillons avec eux afin de renforcer leurs points forts et d'améliorer leurs lacunes. On élabore un plan à long terme.
« La communication, ça part d'en haut et ça fait boule de neige dans toute l'organisation, des dirigeants aux recruteurs en passant par les entraîneurs, ajoute-t-il. Il y a un flot constant d'informations qui est échangé à tous les paliers. Tout le monde doit être ouvert d'esprit.
« S'il y a une chose que nous faisons bien dans cette organisation, c'est de communiquer ensemble. »