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MONTRÉAL- Lyle Odelein appréciait pleinement la seconde chance que la vie lui a donnée en avril dernier en mettant les pieds au Centre Bell, jeudi.

L'ancien défenseur des Canadiens de Montréal, membre de l'équipe championne de 1993 qu'on a honorée avant le match d'ouverture à domicile, arborait son éternel sourire d'adolescent en renouant avec ses potes et les dirigeants du temps.
« Il y a des gars que je n'avais pas revus depuis 25 ans », a-t-il souligné lors d'une mêlée de presse avant l'affrontement contre les Kings de Los Angeles. « Personne n'a changé, à part d'avoir pris un peu de poids. »
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Odelein, âgé de 50 ans, peut s'estimer très chanceux d'avoir eu l'occasion de participer aux retrouvailles. Il n'a pas que frôlé la mort, il s'est retrouvé dans l'antichambre de la Grande Faucheuse, comme l'a rapporté l'Athlétique dans un long article publié la semaine dernière.
C'est un miraculé de la médecine, un rare survivant d'une triple greffe « cœur-foie-rein ». Au moment de procéder à la délicate intervention chirurgicale le printemps dernier, on ne lui accordait que cinq pour cent de chances de survie.
« J'ai su ça il y a quelques mois à peine. Je ne savais pas également que j'étais resté dans le coma pendant 40 jours. Il y a sûrement un Dieu là-haut parce que j'aurais pu mourir. Je dois énormément à mon épouse Laurel et à ma famille. Elles ont joué un rôle très important. »
Il est demeuré dans le coma pendant 40 jours et à son réveil de l'opération qui a duré 24 heures dans un hôpital de Pittsburgh, il était paralysé. Il a dû réapprendre à parler et à marcher. Quelques mois plus tard, il se déplace librement seul.
« Je continue de prendre du mieux chaque jour. C'est un défi quotidien, mais je reviens de loin. Je n'ai pas changé, je savoure la chance que j'ai, a-t-il mentionné. Je suis heureux d'être ici. C'est réellement agréable de revoir tout le monde.
« J'ai pris le souper avec des gars mercredi. Nous avons relaté une multitude d'histoires. Ç'a été très plaisant », a-t-il ajouté.
Quand il repense au printemps de 1993, Odelein revoit la belle et grande famille que les Canadiens ont formée.
« Nous n'étions pas la meilleure équipe, mais nous étions une famille heureuse, a-t-il affirmé. Tout le monde était très proche, les francophones et les anglophones, car nous n'avions pas d'Européens dans l'équipe. Patrick Roy était le ciment du groupe, avec les Guy Carbonneau, Kirk Muller, Mike Keane et les autres. Nous avions beaucoup de caractère. Les joueurs peu utilisés acceptaient leur rôle. Quand notre directeur général Serge Savard venait dans le vestiaire, nous pouvions entendre voler une mouche. Il ne venait pas souvent, mais nous savions que nous allions nous faire réprimander. »
Odelein, natif de Quill Lake, en Saskatchewan, a dit avoir réalisé un rêve uniquement en portant l'uniforme du Tricolore.
« Les Canadiens étaient mon équipe préférée dans mon enfance. D'avoir pu jouer et remporter la Coupe Stanley avec eux, ç'a été comme gagner 1 million $ à la loterie. »
L'histoire d'Odelein a touché ses anciens coéquipiers qui ont su pour la plupart le printemps dernier qu'il était à l'article de la mort.
« J'ai lu l'article au sujet de Lyle il y a quelques jours et je n'en revenais pas », a commenté l'ancien attaquant Vincent Damphousse. « Je savais qu'il était malade, Kirk Muller m'en avait parlé après l'avoir visité à Pittsburgh en mars. Quand j'ai terminé ma lecture, j'ai écrit à Lyle pour lui dire que j'avais hâte de le voir. Il a l'air quand même bien, il récupère bien, mais il a été dans le coma pendant plus d'un mois. C'est certain que ça remet les choses en perspective. On vieillit tous, ça fait 25 ans, c'est la moitié de notre vie. »