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Tout au long de la saison, les experts du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH. Aujourd'hui, on leur a posé la question suivante :
À l'aube de la période des Fêtes, quelle est selon vous la plus grande surprise dans la LNH (joueur ou équipe)?

Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com

Je trouve qu'il y a davantage de déceptions que de surprises à l'approche de la mi-saison, si on parle d'équipes. La plus agréable surprise selon moi, c'est la performance des Sabres de Buffalo. On voyait les Sabres quitter les bas-fonds cette saison, mais sûrement pas flirter avec l'élite.
Jason Botterill a pris une longueur d'avance sur ses homologues pour l'obtention du titre de directeur général par excellence. Il doit se frotter les mains de satisfaction d'avoir fait l'acquisition de Jeff Skinner des Hurricanes de la Caroline. Skinner représente une grande surprise sur le plan individuel. Il fait flèche de tout bois avec Jack Eichel, qui est méconnaissable dans son nouveau rôle de capitaine.
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Botterill a évidemment reçu un bon coup de pouce, le 28 avril, quand les Sabres ont remporté la loterie du repêchage. Le surdoué défenseur Rasmus Dahlin était le gros lot convoité et on comprend maintenant pourquoi Botterill ne pouvait pas arrêter de sourire après le tirage. Le Suédois est un véritable diamant brut, un talent générationnel.

Les Sabres sont équipés pour longtemps. Ils mettront fin à une disette de sept ans sans participation aux séries éliminatoires, en avril. Ils iront par la suite jusqu'où leurs gardiens les mèneront.

John Ciolfi, producteur senior LNH.com

Je suis d'accord avec toi, Bob, qu'en tant qu'équipe, les Sabres représentent la plus grande surprise de l'année, mais je veux surtout souligner l'incroyable début de saison que Skinner connaît.
Quand Buffalo l'a acquis des Hurricanes, je crois que tout le monde qualifiait cette transaction de raisonnable, prévoyant que Skinner allait être un solide joueur complémentaire avec les Sabres, mais pas nécessairement un joueur d'impact. Après tout, bien qu'il soit un attaquant talentueux et peut-être le patineur le plus doué dans la Ligue, Skinner semblait être un joueur dont la production n'allait plus jamais dépasser le plateau des 30 buts ou des 50 points. En effet, après un très lent départ où il n'a obtenu qu'un seul but et trois points lors de ses sept premiers matchs, Skinner était en voie de devenir l'une des plus grandes déceptions de la saison.
Cependant, à un certain moment entre le 18 et le 20 octobre, il a découvert la formule gagnante avec Jack Eichel et Sam Reinhart, et à partir d'un tour du chapeau face aux Kings, il n'a jamais regardé en arrière, amassant un total stupéfiant de 24 buts en 29 parties, un rythme qui rivalise avec celui d'Alex Ovechkin et des autres buteurs d'élite. Qui l'aurait prévu?

BUF@LAK: Skinner réussit son 5e triplé dans la LNH

À mon avis, le revirement de situation que Skinner a vécu -- dans la même saison! -- représente la plus belle surprise jusqu'ici. Lors des premières semaines de la campagne, presque tout le monde croyait que les Sabres venaient de se faire avoir par la Caroline. Et maintenant, tout le monde se demande si Skinner va atteindre, ou même dépasser, la barre des 50 buts. Incroyable…

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com

Difficile de vous contredire à propos de Buffalo, messieurs, mais je vous emmène à un peu plus de 600 kilomètres vers l'est, à Montréal, là où un certain Max Domi s'éclate depuis le début de la saison.
Quand les Canadiens de Montréal ont fait son acquisition en retour d'Alex Galchenyuk, le 15 juin, plusieurs personnes disaient à qui voulait l'entendre que le Tricolore venait de jeter l'éponge avec un potentiel marqueur de 30 buts pour mettre la main sur un fabricant de jeu. C'était un point valable : la plus grande lacune de Montréal était justement son nombre de buts marqués, et Domi n'avait inscrit que 18 buts au total lors des deux dernières saisons.
Force est d'admettre que beaucoup de gens ont parlé trop vite. Domi prouve soir après soir qu'il peut tout accomplir, comme en témoigne sa fiche de 33 points (14 buts, 19 passes) en 36 matchs. Non seulement Domi est-il en route vers sa meilleure saison sur le plan individuel, mais il rend également ses coéquipiers meilleurs. Avec 30 points (11 buts, 19 passes) en 36 rencontres, Jonathan Drouin, le principal compagnon de trio de Domi, est lui aussi en voie d'atteindre de nouveaux sommets.

OTT@MTL: Drouin et Domi profitent d'un revirement

Ça fait longtemps qu'un joueur n'a pas autant excellé offensivement à Montréal. D'ailleurs, il faut remonter à la saison 2009-10 pour trouver un joueur avec plus de points que Domi (33) après les 35 premières rencontres des Canadiens. Tomas Plekanec avait alors amassé 34 points (six buts, 28 mentions d'aide). Voilà qui remet en perspective ce que Domi accomplit depuis le début de la saison.

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Pour ce qui est de la progression des équipes, impossible de ne pas choisir les Sabres. Mais, ce qui se passe à Calgary est tout autant spectaculaire à mon avis. D'équipe qui a eu un long congé au printemps dernier, les Flames se battent pour la première place de l'Association de l'Ouest cette année.
On se rappellera qu'en mai dernier, les Flames ont congédié l'entraîneur-chef Glen Gulutzan après avoir raté les séries éliminatoires lors de deux des trois dernières saisons. Bill Peters, qui avait démissionné en Caroline trois jours plus tôt, a pris la relève.
C'est peut-être à celui qui a fait son embauche que revient le plus gros du crédit cette saison. Le DG Brad Treliving a non seulement pris cette décision derrière le banc, mais il a été chercher des éléments que dirigeait Peters avec les Hurricanes en Noah Hanifin et Elias Lindholm dans une importante transaction lors du repêchage qui a envoyé le défenseur Dougie Hamilton, Micheal Ferland et Adam Fox en Caroline.
Cette transaction semble avoir été un catalyseur, puisqu'elle a permis de former le trio de Johnny Gaudreau, Sean Monahan et Lindholm. Après avoir été la 24e attaque la plus prolifique l'an dernier, les Flames sont maintenant troisièmes cette saison. Les trois joueurs ont plus d'un point par match, tout comme Matthew Tkachuk et le défenseur Mark Giordano, qui ne ralentit pas malgré ses 35 ans.

WSH@CGY: Lindholm crée l'égalité 2-2 grâce à Gaudreau

Quant à Hanifin, il a 16 points cette saison, six de plus que Hamilton, qui était pourtant le morceau le plus important de la transaction avec les Hurricanes.
Les succès des Flames sont d'autant plus surprenants qu'ils ont dû faire face à de l'adversité devant le filet. Le gardien Mike Smith n'a pas fait le travail, en plus d'être blessé. Son adjoint David Rittich, qui n'avait disputé que 22 matchs dans la LNH avant cette saison, tient le fort avec de surprenantes performances (11-4-0; 2,29; ,923). Les Flames sont la huitième équipe à avoir accordé le moins de buts dans le circuit cette saison.
Si Rittich peut tenir le coup, les Flames seront non seulement en séries éliminatoires au printemps, mais ils y entreront par la grande porte.

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

Difficile de contester toutes vos réponses messieurs, il s'agit de toute évidence dans chacun des cas d'importantes surprises. De mon côté, ma surprise se trouve dans l'État de la Floride, et porte l'uniforme du Lightning de Tampa Bay.
Ce n'est assurément pas le rendement du Lightning qui me surprend, surtout que la fiche de l'équipe en l'absence de son gardien numéro un Andrei Vasilevskiy a dissipé le moindre doute qui pouvait subsister par rapport au statut de grand favori du Lightning dans l'Association de l'Est.
Non, ma surprise concerne le rendement d'un joueur en particulier, et de la très faible attention que ce joueur reçoit dans cette équipe remplie de vedettes, et j'ai nommé l'attaquant Brayden Point.
Quand des joueurs de la trempe de Nikita Kucherov, Steven Stamkos, Victor Hedman et Vasilevskiy partagent le même vestiaire, il est normal que les autres joueurs ne se retrouvent pas toujours sous les projecteurs. Point se maintient toutefois parmi les 10 meilleurs pointeurs de la Ligue depuis le début de la saison, avec une avance de huit points sur Stamkos. Jusqu'au réveil de Kucherov il y a environ un mois, c'est Point qui était le moteur de l'attaque de Tampa Bay, lui qui a déjà amassé 21 buts et 24 mentions d'aide.

TBL@NJD: Kucherov et Point font la paire en A.N.

Ce qui frappe le plus du côté de Point, c'est sa constance et sa polyvalence. Il a été blanchi dans deux matchs de suite à une seule reprise cette saison, alors qu'il avait été écarté au cours de trois parties consécutives entre le 8 et le 13 novembre. À l'exception de cette courte disette, il n'est arrivé que neuf fois en 33 matchs que Point ne parvienne pas à récolter un point, dont seulement deux fois à ses 14 derniers duels. Point est également parvenu à produire malgré le fait qu'on lui a assigné plusieurs compagnons de trio différents, en plus de lui confier des rôles autant offensifs que défensifs.
Il a beau ne pas être le plus gros nom dans la formation du Lightning, mais il devrait tout de même être de la conversation quand viendra le temps de nommer le joueur le plus utile de l'équipe au terme de la saison.

Guillaume Lepage, journaliste LNH.com

Si j'avais décidé d'y aller du point de vue collectif, j'aurais sans aucun doute choisi les Sabres comme la majorité d'entre vous, messieurs, mais je vais faire changement en identifiant l'attaquant des Canucks de Vancouver Elias Pettersson comme étant ma surprise de début de saison.
Vous direz peut-être que nous savions tous qu'il allait être bon puisque nous lui avons donné le trophée Calder avant même le début de la saison, mais pensiez-vous vraiment qu'il le serait à ce point?
Même moi, qui ai dû subir les moqueries de mes amis poolers en le sélectionnant en cinquième ronde d'un pool à 17 équipes, je ne m'attendais pas à une production aussi élevée. Du haut de ses 6 pieds 2 pouces et 176 livres, il a déjà récolté 36 points, dont 17 buts, en 32 rencontres.
Non seulement amasse-t-il des points, mais il en met plein la vue en le faisant. Soir après soir, il démontre sa vision du jeu hors du commun et ses habiletés techniques qui sont déjà parmi les meilleures de la Ligue.

STL@VAN: Passe parfaite de Pettersson à Horvat

C'est une surprise pour moi parce que je l'ai vu joué au Championnat mondial junior en 2017 et en 2018 et je ne peux pas dire qu'il avait complètement dominé la compétition. Son talent était indéniable, mais rien ne laissait présager qu'il serait en mesure de récolter plus d'un point par match dès son arrivée dans la LNH.
J'ai hâte de voir s'il finira par ralentir au fur et à mesure que les équipes s'adapteront à lui et que le niveau de jeu augmentera à l'approche des séries, mais il ne semble pas en avoir l'intention. C'est tant mieux comme ça!