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MONTRÉAL - Délaissé par les Canadiens de Montréal au terme d'une saison au cours de laquelle il avait regardé près de la moitié des matchs du haut de la passerelle, Nicolas Deslauriers n'a pas mis de temps à trouver sa niche chez les Ducks d'Anaheim.

Échangé contre un choix de quatrième tour pendant l'été 2019, l'attaquant québécois a été écarté de la formation à quelques reprises en début de saison, mais il s'est rapidement établi comme un incontournable.
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Deslauriers n'est pas le joueur qui va remplir les filets adverses - même s'il a atteint le plateau des 10 buts avec le CH en 2017-18 - ni celui qui va réussir un jeu qui va marquer l'imaginaire, mais il est quand même celui que Dallas Eakins prend en exemple pour montrer la voie à suivre aux jeunes joueurs de l'organisation.
« Il a un leadership incroyable, a vanté le pilote. Je ne crois pas qu'il y ait une journée où il n'a pas été le premier joueur arrivé à l'aréna. Ses habitudes de travail sont impeccables. C'est pourquoi je dis aux jeunes de le suivre et de voir ce qu'ils ont à faire pour être un bon professionnel. C'est ce qu'incarne Nicolas.
« Et pas seulement dans le vestiaire. C'est une bonne personne, un bon mari et un bon père. J'ai deux filles et je souhaite qu'elles tombent sur une personne comme Nicolas Deslauriers, un jour. C'est un réel plaisir de l'avoir dans notre équipe. »
Les Ducks sont en transition et passent lentement le flambeau aux Rickard Rakell, Ondrej Kase, Max Jones, Sam Steel, Troy Terry et Maxime Comtois - tous des joueurs offensivement doués qui ne risquent pas de jouer le même rôle que Deslauriers au cours de leur carrière. Reste qu'il est l'exemple à suivre.

« C'est un gars qui vient à l'aréna pour travailler, a fait valoir le capitaine des Ducks, Ryan Getzlaf. Il se défonce tous les jours. On sait ce qu'on va obtenir de lui en tout temps. Il a aussi la capacité de remonter le moral des troupes et d'être une énergie positive dans le vestiaire. »
Une énergie positive, mais aussi une présence rassurante. Deslauriers a déjà jeté les gants 11 fois cette saison - six fois de plus que ses plus proches poursuivants dans cette catégorie : Austin Watson des Predators, et Brendan Lemieux des Rangers.
« Tout le monde sait que c'est un peu plus robuste dans l'Ouest et ça allait bien avec mon style de jeu, a commenté Deslauriers. J'adore mon utilisation et j'ai carte blanche pour faire ce que je veux. C'est un avantage pour mon style de jeu. »
Bagarreur nouveau genre
Même s'il est de loin le bagarreur le plus actif de la LNH, le Québécois incarne parfaitement le nouveau type de dur à cuire. Il est loin d'attendre au banc que les esprits s'échauffent pour effectuer l'une de ses seules présences du match pour régler des comptes.
L'entraîneur des Ducks, Dallas Eakins, n'hésite pas à utiliser Deslauriers en moyenne 10 minutes par match et lui fait surtout confiance dans des missions défensives. On est loin du hockey comme dans le temps d'Eddie Shore.
« Il en prend parfois beaucoup sur ses épaules, et je suis encore convaincu que son rôle est encore le plus difficile à occuper dans le hockey, a dit le pilote. Sur le plan hockey, il est très responsable et il peut jouer dans n'importe quelle situation. Nous avons souvent fait appel à son trio dans des situations spécifiques cette année et il a fait tout un travail. »
« Peu importe s'il se bat ou pas, nous pouvons l'envoyer sur la glace et être en confiance parce que c'est un joueur fiable, a renchéri Getzlaf. C'est exactement de cette manière qu'a évolué le rôle de dur à cuire. Il joue bien, il joue physique et il jette les gants quand c'est nécessaire. Il est super. »