Therien MTL 92016

BROSSARD - Michel Therrien trouve qu'il y a trop d'ondes négatives dans l'entourage des Canadiens de Montréal. L'entraîneur a vu à les dissiper, lundi.
Therrien s'est livré à une longue tirade en présence des journalistes qui lui demandaient s'il était « inquiet » ou « préoccupé » par des aspects du jeu de ses troupiers, comme l'infériorité numérique ou la défense.

« Quand vous dites inquiet ou préoccupé. Comment je pourrais expliquer ça… », a-t-il commencé par dire avant de prendre une pause.
Puis, il a amorcé sa diatribe : « Nous voulions avoir un bon camp d'entraînement et un bon début de saison, avec tous les nouveaux arrivants. Nous avons connu un excellent camp qui nous a permis d'avoir un bon début de saison. Si vous m'aviez dit, après 12 matchs, que l'équipe n'aurait subi qu'une défaite (en temps réglementaire)... Nous devons être satisfaits, plus que satisfaits même. »
À ce moment, on avait déjà pigé que l'entraîneur était plus irrité que préoccupé.
« Je me souviens que la saison dernière, pendant une séquence au mois de décembre au cours de laquelle on perdait des matchs par des scores serrés, même si obtenait une quarantaine de lancers au but par match tout en n'en permettant qu'une vingtaine à nos rivaux, c'était la panique totale à travers la province. Cette saison, nous connaissons un bon début. Dernièrement, nous accordons plus de lancers, mais ce sont des choses qui vont se corriger. »
« On relaxe »
Therrien n'apprécie franchement pas qu'on mette l'accent sur les aspects négatifs des derniers matchs, comme la dégelée de 10-0 encaissée face aux Blue Jackets à Columbus vendredi, ou les six buts accordés en infériorité numérique dans les deux derniers matchs ou la moyenne de 37,8 tirs cédés dans les cinq dernières sorties.
On passe trop sous silence à son goût le fait que le Tricolore occupe le sommet du classement de la LNH.
« Je suis allé faire mon épicerie dimanche et les partisans sont tellement heureux de notre début de saison, a-t-il continué. Ils nous encouragent à continuer de travailler dans le même sens. Je suis revenu à la maison et j'ai entendu toutes sortes de commentaires (négatifs), de la part des médias.
« Je vais vous dire ce qui m'inquiète. C'est de voir le petit Simon que nous avons accueilli dans le vestiaire samedi (un jeune qui lutte contre le cancer qui a annoncé l'alignement de départ aux joueurs avant le match de samedi). Après le match, il a dû se rendre à l'hôpital. Dimanche, il a reçu des traitements. Et d'autres lundi. Ça, c'est inquiétant. Quand on dirige une équipe de hockey et qu'on a une seule défaite en 12 matchs, suis-je inquiet? Non. Je suis content. Je suis très, très content.
« Cela dit, est-ce que nous avons des choses à travailler? Bien oui. Je ne dis pas que tout est parfait. Il n'y a pas une équipe qui est parfaite. Inquiet, préoccupé? On relaxe. Il y a 29 autres équipes qui ont des choses à travailler. C'est tout à fait normal. Nous sommes au mois de novembre. Je trouve que nous avons un pas pire début de saison. »
Tout ce qui compte pour lui, c'est d'engranger des points de classement.
Les Canadiens les empilent au même rythme que la saison dernière, en début de saison. On se rappelle tous cependant de la dégringolade qui a suivi, à compter de décembre. D'où peut-être le scepticisme ou le cynisme.
Après avoir trouvé une façon de renouer avec la victoire samedi, 5-4 contre les Flyers de Philadelphie, le CH pourra véritablement prouver cette semaine qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter, avec une commande de quatre matchs sur les bras.
L'équipe accueillera les Bruins de Boston, mardi, les Kings de Los Angeles, jeudi, et les Red Wings de Detroit, samedi, avant d'aller rendre visite aux Blackhawks de Chicago, dimanche.
« Il y a tellement de bonnes équipes dans la ligue, a dit Therrien. Si vous ralentissez le moindrement, c'est difficile. Toutes les équipes doivent composer avec ça. Vous savez quoi? L'aspect positif, c'est que nous trouvons des façons de gagner. La chose la plus importante pour nous mardi, c'est de gagner le match. »
Montoya, du passé
Se disant en forme comme rarement, Therrien a accepté de revenir sur la décision qu'il a prise vendredi de laisser le gardien réserviste Al Montoya devant le filet pendant tout le massacre face aux Blue Jackets au lieu de le remplacer avec Carey Price.
Il a dit ne pas craindre que le lien de confiance naissant entre le vétéran gardien et l'organisation soit affecté.
« Ce n'est pas un jeune gardien qui en est à ses premiers pas dans la ligue, a-t-il soulevé. C'était une 'câline' de décision difficile à prendre. Il n'y avait pas une bonne décision dans ce cas-là. Dans notre situation, on jouait le lendemain. Nous voulions que Carey soit reposé. Nous n'avions même pas voulu qu'il saute sur la patinoire pour la séance d'entraînement matinale facultative, vendredi matin.
« Ça arrive parfois qu'il n'y ait pas de bonnes décisions. Si nous utilisons Carey et qu'il se blesse, on aurait dit : 'Mais qu'est-ce qu'ils ont pensé de le faire jouer?'. En le laissant (Montoya) devant le but, tu te dis : 'ça va finir par arrêter un jour'. Ç'a pas été le cas. »
Price a poliment décliné les questions sur les sujets, en relevant le caractère privé de situations semblables qui ne regardent que les joueurs et les entraîneurs.
Pour ce qui est de Montoya, il a manifesté le désir de ne pas rencontrer les journalistes.
On l'a vu discuter avec l'entraîneur des gardiens Stéphane Waite pendant une dizaine de minutes au cours de la séance d'entraînement.