Rasmussen

À quelques jours seulement du repêchage de la LNH, la seule perspective d'avoir la chance d'ajouter un joueur de la trempe de Michael Rasmussen à leur alignement fait saliver plusieurs équipes.
Non seulement Rasmussen a un instinct de marqueur, mais le joueur de centre de 18 ans a déjà le gabarit d'un homme. À 6 pieds 6 pouces et 221 livres, l'attaquant des Americans de Tri-City, dans la WHL, a le profil type du patineur moderne dont plusieurs équipes rêvent, surtout à la position de centre.

Mais trop souvent a-t-on vu des attaquants de ce gabarit être limités dans d'autres aspects de leur jeu comme leur coup de patin ou leurs habiletés avec la rondelle. Ce n'est pas le cas de Rasmussen.
Il utilise sa vitesse pour se rendre au filet, sa stature pour se planter devant le gardien, ses mains et sa portée pour récupérer tout ce qui traîne dans le demi-cercle.
« Je dirais que ma force, c'est mon jeu autour du filet, a déclaré Rasmussen. Je suis capable de bien protéger la rondelle et je fonce au but sans retenue. »
Et ça fonctionne.
En seulement 50 matchs - il a souffert d'une blessure au genou et d'une fracture du poignet - Rasmussen a fait scintiller la lumière rouge à 32 occasions en plus d'amasser 23 mentions d'aide et 50 minutes de pénalité. Il a marqué 15 de ses buts en avantage numérique où il est évidemment utilisé dans son bureau, à quelques pouces du gardien.
« Michael a le meilleur instinct naturel pour aller au filet et a la volonté de jouer autour du filet, a expliqué l'entraîneur des Americans, Mike Williamson. Et ç'a l'air simple, mais plusieurs gars jouent en périphérie, ne sont pas prêts à y aller ou se postent sur le côté sans embêter le gardien. Mais son instinct naturel quand il traverse la ligne bleue, c'est d'aller au filet. »
Cela explique probablement pourquoi Rasmussen est considéré comme le cinquième meilleur espoir en Amérique du Nord par le Bureau central de dépistage de la LNH, même si certains entretiennent certains doutes quant à sa production à forces égales.
Il suffit de regarder une poignée de matchs de la LNH pour constater que la majorité des buts se marquent à quelques pieds du filet. D'où l'importance d'une imposante présence à ce poste et surtout d'un attaquant capable de terminer le travail.
« Je ne crois pas que je corresponds à une seule description, lorsqu'on lui a demandé s'il se considérait comme un attaquant de puissance. C'est l'une de mes qualités parce que je vais au filet, mais je peux également orchestrer des jeux et je suis aussi bon en territoire défensif. »
Une denrée rare?
Au cours des 10 dernières années, 15 joueurs de plus de 6 pieds 5 pouces ont été réclamés au premier tour par les équipes de la LNH, mais seulement quatre d'entre eux étaient des attaquants.
Logan Brown (Sénateurs d'Ottawa - 11e) et Riley Tufte (Stars de Dallas - 25e) l'ont été l'an dernier, mais il faut remonter à Michael McCarron (Canadiens de Montréal - 25e), en 2013, et à Joe Colborne (Bruins de Boston - 16e), en 2008, pour retrouver les autres.
Si la tendance se maintient, Rasmussen pourrait donc devenir l'attaquant format géant sélectionné à l'échelon le plus élevé en au moins 10 ans.
« Je crois que le hockey s'en va dans cette direction, a-t-il dit lorsqu'on a mentionné les noms de Brown et de Tufte. Toutes les équipes veulent un gros joueur de centre, alors pour moi ça fonctionne. »
À lui maintenant de prouver qu'il s'agit bel et bien de la bonne direction.
Avec la collaboration de Mike G. Morreale