Maxime Fortier 3

BROSSARD - Maxime Fortier croyait bien que sa meilleure saison offensive en carrière allait forcer la main d'une équipe à sa deuxième année d'admissibilité au repêchage. C'est pourquoi il s'est présenté à Chicago rempli d'espoir.
Il a patienté, et patienté... Mais au bout de sept rondes et de 217 choix, aucune équipe n'avait osé tenter sa chance avec lui en le sélectionnant. C'était pour lui une autre claque au visage, une encore plus douloureuse que la première qu'il avait encaissée à Buffalo en 2016.

Dans les minutes qui ont suivi, Fortier a toutefois reçu l'appel des Canadiens l'invitant, pour une deuxième année de suite, à leur camp de développement qui se tient cette semaine à Brossard.
« C'est difficile quand le repêchage est terminé, a dit Fortier. Pour moi, il y a eu de la déception puis après j'ai eu l'appel des Canadiens. Mon but c'est de donner tout ce j'ai cette semaine et de démontrer ce que je suis capable de faire. »
Il l'a bien démontré cette saison avec les Mooseheads d'Halifax en complétant un menaçant duo avec le Suisse Nico Hischier, qui a été sélectionné au premier rang de l'encan par les Devils du New Jersey.
Le Montréalais a affiché une récolte de 87 points, dont 32 buts, en 68 matchs - une augmentation de 10 points par rapport à l'année précédente alors que son coéquipier suisse n'était pas encore débarqué à Halifax. L'attaquant n'est peut-être pas le plus grand ni le plus gros à 5 pieds 10 pouces et 179 livres, mais il a prouvé qu'il était en mesure de faire une chose bien importante au hockey : produire.
Et il n'est pas sans savoir que le repêchage n'est pas une fin en soi et que les histoires de persévérance sont nombreuses. Les Québécois Frédérick Gaudreau (Predators de Nashville) et Yanni Gourde (Lightning de Tampa Bay), qui ont percé leur formation respective cette saison sans jamais avoir été repêchés, en sont les plus récents exemples.
« Il y a des exemples partout dans la ligue, a dit Fortier. Il y a plusieurs joueurs qui ne sont pas repêchés qui ont leur histoire. C'est mon but, je veux jouer dans la ligue nationale et je vais tout faire pour l'atteindre. »
C'est probablement pour cette raison que l'état-major du Tricolore veut, pour une deuxième année, voir ce que le produit local a dans le ventre. Et il a bien l'intention de lui montrer avec l'espoir de repartir avec un contrat en poche qui pourrait éventuellement lui permettre d'évoluer pour le club-école de l'équipe à Laval.
« C'est une nouvelle expérience avec la nouvelle équipe à Laval, a-t-il ajouté en parlant du Rocket. C'est certain que pour des joueurs québécois ce serait un honneur et une fierté d'aller jouer pour Laval. »
Content pour Nico
Même s'il n'est pas reparti de Chicago avec les meilleurs souvenirs en tête, Fortier a tout de même pu être témoin de la sélection de son complice Nico Hischier au tout premier rang.
Si le débat faisait rage à savoir qui de Nolan Patrick ou d'Hischier allait être le choix des Devils, Fortier était convaincu que le Suisse serait le premier à entendre son nom.
« Je n'étais pas surpris, je savais que Nico allait sortir premier, a lancé Fortier. Il fallait qu'une équipe ait beaucoup de cran pour passer par-dessus un joueur comme ça.
« Je ne connaissais pas Patrick, mais je savais qu'une équipe devait y penser comme il faut pour ignorer Nico. »