Maxime Fortier 2

Ignoré l'an dernier à sa première année d'admissibilité au repêchage de la LNH, Maxime Fortier n'a pas perdu de vue son rêve d'atteindre un jour le plus haut niveau. Ni celui d'être repêché.
À 5 pieds 10 pouces et 178 livres, l'ailier droit des Mooseheads d'Halifax correspond parfaitement au profil des petits attaquants rapides et fougueux qui font leur marque dans la LNH d'aujourd'hui.

Pas besoin de regarder bien loin; ses compatriotes Jonathan Marchessault (Panthers de la Floride) et Yanni Gourde (Lightning de Tampa Bay) ont fait beaucoup jaser à travers la ligue au cours des dernières semaines, et pour les bonnes raisons. Les deux patineurs font 5 pieds 9 pouces et n'ont jamais été repêchés.
Mais Fortier, maintenant âgé de 19 ans, n'a pas encore écarté la possibilité d'enfiler le chandail d'une équipe de la LNH sur le parterre du United Center au mois de juin. Et avec une récolte de 87 points (32 buts, 55 aides) en 68 matchs, qui lui a permis de terminer au neuvième rang des pointeurs de la LHJMQ, il serait fou de le lui reprocher.
« Pour moi, le fait de ne pas avoir été repêché, ç'a été comme une tape dans le dos pour me dire que je devais être meilleur et je pense que je l'ai montré cette année », a déclaré celui qui a également amassé six points, dont quatre buts, en autant de matchs éliminatoires.
« J'ai fait ce que j'avais à faire. J'ai toujours des espoirs, j'ai toujours le rêve d'être repêché. Je pense que c'est possible, mais je ne me fais pas trop d'attentes envers ça. »
Tout au long de la saison, le Montréalais a fait la pluie et le beau temps à Halifax en compagnie du Suisse Nico Hischier - le deuxième meilleur espoir nord-américain - sur le premier trio de la jeune formation.
Certaines mauvaises langues diront que Fortier a eu la vie facile en jouant avec l'un des meilleurs joueurs du circuit, mais reste qu'il n'a récolté que dix points de plus qu'à sa deuxième saison dans la LHJMQ alors qu'Hischier évoluait encore en Suisse.
Même que son talentueux coéquipier affirme que c'est plutôt l'inverse, que c'est Fortier qui a contribué à ses succès.
« Il m'a beaucoup aidé à mon arrivée, a dit Hischier. Il en est déjà à sa troisième saison et on peut voir qu'il est un bon vétéran, il sait tout. Je suis content de jouer avec lui, c'est un bon "kid". »
Aux côtés du Suisse et sous les ordres de l'expérimenté entraîneur André Tourigny, Fortier a amélioré certains aspects de son jeu qui ont pu jouer contre lui, l'an dernier. Il avait notamment terminé la saison avec un différentiel de moins-19 au sein d'une équipe qui entamait sa reconstruction.

Maxime Fortier

« Son jeu défensif a peut-être fait peur à certaines équipes, a analysé le dépisteur Jérôme Bérubé, du site HockeyProspect.com. Elles pouvaient avoir de la difficulté à projeter son rendement au prochain niveau. Il est maintenant un joueur plus complet et il est l'un des plus dangereux en désavantage numérique (six buts). Il crée beaucoup de chances de marquer grâce à sa vitesse. »
Une tendance?
La mission n'est pas impossible, mais il est évidemment plus rare de voir un joueur être repêché après sa première année d'admissibilité au repêchage, à 18 ans. Pas moins de 53 joueurs plus âgés ont toutefois trouvé preneur l'an dernier, le plus haut total depuis 2004.
« Quand elles optent pour un joueur plus vieux, les équipes recherchent un joueur qui est en pleine progression, a fait remarquer Bérubé. Si tu repêches un gars de 19 ans, c'est qu'il progresse et qu'il s'est développé sur le tard.
« On va voir ça plus souvent dans les repêchages qui ont moins de profondeur. Et avec seulement sept rondes, ça va arriver plus fréquemment que certains joueurs vont être oubliés, puis repêchés l'année suivante. »
Les observateurs affirment depuis longtemps que la cuvée 2017 du repêchage affiche moins de profondeur que les précédentes, une situation pouvant favoriser Fortier qui avait été invité au camp de perfectionnement des Canadiens de Montréal, l'été dernier.
En plus de ça, le fait d'évoluer en compagnie d'un des meilleurs espoirs lui a certainement offert plus de visibilité auprès des dépisteurs des 31 équipes de la LNH.
Advenant cependant que les choses ne tournent pas en sa faveur à sa deuxième tentative, Fortier a tout de même bien l'intention d'emprunter un chemin certes plus sinueux, mais qui le mènera à bon port.