Duchene_skates

Lorsque les Sénateurs ont procédé à l'acquisition du joueur de centre Matt Duchene, il y a un peu plus deux semaines, les attentes envers la troupe de Guy Boucher ont grimpé d'un cran. Or, après deux victoires contre l'Avalanche du Colorado lors de la Série globale SAP 2017 en Suède, les choses se sont quelque peu gâtées depuis.
Les Senateurs ont subi une quatrième défaite consécutive mardi soir face aux Capitals de Washington (5-2), si bien qu'ils ont glissé au cinquième rang de la section Atlantique et seraient ainsi exclus des séries éliminatoires si celles-ci débutaient aujourd'hui.

Mais pire encore, Duchene est toujours à la recherche d'un premier point en six rencontres. Depuis son arrivée à Ottawa, l'Ontarien de 26 ans a décoché 23 tirs au filet passant près de 18 minutes en moyenne par match sur la patinoire.
Un autre aspect qui inquiète, voire dérange, au-delà de son manque de production - et ce même s'il n'est pas reconnu pour ses prouesses défensives - est que Duchene a terminé chacune de ses six rencontres avec les Sénateurs avec un différentiel négatif. Il présente une fiche cumulative de moins-8 avec sa nouvelle formation.
Pour l'instant, l'entraîneur-chef des Sénateurs prêche encore par la patience dans le cas de son nouveau joueur de centre.
« Ce qui se passe avec Matt est normal, on cherche encore où il peut cadrer, dans quel rôle, avec qui… Ça prend du temps, il a bien fait [jusqu'ici], mais il a juste besoin de plus de temps », avait déclaré Boucher au quotidien Le Droit tout juste avant le match face aux Capitals.
De son côté, le principal intéressé tente de ne pas trop s'en faire avec sa léthargie.
« Comme joueur offensif, ce serait facile de devenir frustré [par sa disette], mais comme je l'ai dit souvent depuis que je suis arrivé, une saison est faite de sommets et de vallées. Dans 10 parties, on pourrait avoir une conversation totalement différente », avait soutenu Duchene au Droit.
Pendant ce temps, Kyle Turris - que les Senateurs ont laissé partir dans cet échange impliquant Duchene - a amassé cinq points en six matchs aves les Predators de Nashville.
Pourquoi les récents déboires?
Outre la non-production de Duchene, plusieurs autres facteurs peuvent expliquer les récents insuccès des Sénateurs, qui sont en plein cœur d'une lourde séquence de dix matchs sur onze sur la route, qui s'est amorcée à Washington.
Lorsqu'on regarde la fiche des Sénateurs cette saison, 8-6-6, on remarque surtout le deuxième six. À six reprises, déjà, les hommes de Guy Boucher ont échappé un point en perdant soit en prolongation soit en tirs de barrage. Rajoutons deux ou trois de ces points laissés sur la table et Ottawa serait dans le portait des séries.
Ensuite, on ne peut passer sous silence les contre-performances des deux gardiens. D'abord, Craig Anderson n'est pas l'ombre de lui-même depuis le début de la campagne. Sa moyenne de buts alloués de 2,95 le place au 43e rang de la Ligue nationale de hockey, alors que son pourcentage d'efficacité de ,895 est bon pour le 55e rang… très loin des statistiques qu'on recherche d'un gardien numéro un.
Même son de cloche pour Mike Condon, ou presque. Le gardien de 27 ans figure au 43e rang pour la moyenne (3,00) et au 44e rang pour le taux d'efficacité (,904).
Puis, vient l'avantage numérique. Ah ce fameux avantage numérique! On dirait le secret de la Caramilk, car année après année, Ottawa est incapable de connaître du succès sur l'attaque à cinq. Après 20 matchs, les Sénateurs se classent au 23e échelon de la LNH, avec un taux de réussite de 16,9 pour cent. D'ailleurs, le désavantage numérique n'est guère mieux avec 78,6 pour cent d'efficacité (20e).
Finalement, pour en terminer avec ce registre, Erik Karlsson devra trouver une façon de se replacer, lui qui n'a pas récolté de points durant cette séquence de quatre défaites consécutives, en plus de présenter un différentiel de moins-5. Ne pas noircir la feuille de pointage quatre fois de suite, ce n'est pas dans les habitudes du Suédois.
Les signes encourageants
Rassurons-nous - et Guy Boucher du même coup - tout n'est pas noir quand même. Sur la route, ça va généralement bien pour Ottawa cette saison. Avant leur défaite face aux Capitals, les Sénateurs présentaient un dossier de 4-1-1 sur les patinoires adverses. C'est un aspect qui se devra de rester dans la colonne des signes positifs, surtout avec la séquence actuelle de neuf des dix prochains matchs sur la route.
Également dans la colonne des signes encourageants, on retrouve la tenue de Mark Stone. Le Manitobain de 25 ans occupe le quatrième rang des francs-tireurs du circuit avec ses 13 buts. De plus, avec 21 points à sa fiche, il a une moyenne légèrement supérieure à un point par match et il pourrait ainsi surpasser sa marque personnelle de 64 points récoltés en 2014-15.
Avec moins de 30 tirs accordés en moyenne par match - 29,5 pour être exact - les Sénateurs font bonne figure, alors que seulement trois autres formations de la LNH accordent moins de tirs par rencontre (Caroline, Dallas et San Jose). Encore là, c'est bien d'accorder peu de tirs, mais encore faut-il que ton gardien les arrête.
Bref, Boucher et la haute direction des Sénateurs vont espérer que la barque va se redresser le plus tôt possible, idéalement dès vendredi soir alors qu'Ottawa rendra visite aux Blue Jackets de Columbus.