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Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l'actualité chez le Rocket de Laval, ainsi que dans l'ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.
SYRACUSE -Plusieurs partisans du Rocket de Laval avaient baissé les bras alors que leurs favoris accusaient un retard de 0-2 en milieu de deuxième période, mardi soir.

Le club-école des Canadiens de Montréal n'avait pas marqué à forces égales depuis huit périodes au moment où Alex Belzile, la bougie d'allumage de son équipe pendant toute cette série face au Crunch de Syracuse, a marqué pour ramener son équipe dans le match sur un jeu de puissance. Du côté du vestiaire lavallois, un calme plat régnait alors que l'équipe se retrouvait plus que jamais le dos au mur.
« On n'a jamais baissé les bras et on a toujours cru qu'on était capables de revenir », a mentionné le capitaine Xavier Ouellet après la victoire dramatique des siens 3-2 en prolongation pour accéder au troisième tour des séries de la Ligue américaine. « Il n'y a pas eu un moment dans le match où on sentait que c'était fini, au contraire. Le but en fin de deuxième nous a donné un peu de jus pour revenir en troisième encore plus fort. »
Les vétérans ont eu un gros mot à dire dans le résultat de cette série âprement disputée qui méritait de se terminer à la limite. Ce sont deux vétérans de plus de 400 matchs disputés dans la LNH, dont plusieurs en séries, qui ont marqué les buts déterminants de la série. Avec une trentaine de secondes à disputer, Cédric Paquette a envoyé tout le monde en prolongation en complétant la manœuvre de Rafaël Harvey-Pinard derrière le filet après un arrêt miraculeux de Maxime Lagacé sur Jean-Sébastien Dea. Puis, en milieu de première période de prolongation, Gabriel Bourque a vu son tir dévier devant le filet pour se retrouver derrière Lagacé.
Qui n'a jamais rêvé de marquer un but pour « gagner » une série?
« J'étais sur le point de rentrer au banc pour un changement quand j'ai vu (Danick) Martel faire un beau jeu derrière le filet et j'ai décidé de revenir vers le but, a expliqué Bourque. J'ai tout fait pour réussir à toucher à la rondelle et ça a fini par entrer! »
Bourque est d'un naturel réservé. On ne compte jamais sur lui pour de grandes envolées oratoires, mais il est très facile de trouver de grands fans du natif de Rimouski autour et dans le vestiaire du Rocket. Le vétéran et papa de quatre enfants est très respecté de ses pairs. De son propre aveu, son lent début de saison, qui pouvait être expliqué en partie par une année sabbatique en dehors des patinoires l'an dernier, ne lui plaisait pas du tout. Bourque se retrouvait avec une fiche négative de moins-18 au début de l'année 2022 avant d'orchestrer un retour en force important pour terminer l'année avec un différentiel de 0!
« Ça fait longtemps que mon début de saison est oublié, a tenu à dire Bourque. Tout ce qui compte pour moi est de réussir à aider l'équipe à gagner. »
« Il le mérite tellement, a renchéri Ouellet au sujet de Bourque. Il joue très bien pour nous. Je pense qu'il aimerait être récompensé plus souvent sur la feuille de pointage, mais c'est un battant qui se bat férocement pour toutes les rondelles. Je suis content pour lui (qu'il ait marqué un gros but). »

Pour ces vétérans comme Paquette, Bourque ou Ouellet, le rêve de retourner dans la LNH est toujours bien présent et ils donneront tout ce qu'ils ont dans le ventre pour tenter de refaire leur place dans la grande ligue. Si ce n'est pas le cas, aussi bien tenter de tout rafler au niveau inférieur tout en remplissant des rôles importants.
« Ça n'arrive pas souvent dans une carrière que tu as une occasion de connaître du succès dans les séries éliminatoires », disait Ouellet avant le début du parcours éliminatoire de son équipe. « Je pense que nous avons au sein de l'équipe un bon mix de vétérans d'expérience et de jeunes qui peuvent bénéficier d'un tel parcours avant d'accéder à la LNH. Rendus où on est, on veut gagner! »
Quand on regarde le classement des meilleurs marqueurs du Rocket dans cette série, ce sont neuf jeunes vétérans qui occupent le haut du pavé. Jesse Ylönen et Harvey-Pinard ont été relativement éclipsés offensivement avec deux points chacun. L'idée de faire du Rocket une équipe plus expérimentée cette année s'est avérée payante au premier tour. On verra maintenant si ça pourra durer.
Si l'entraîneur Jean-François Houle avait fait de Kevin Poulin, un autre vétéran, son homme de confiance pour amorcer la série 3-de-5 face au Crunch, c'est le jeune Cayden Primeau qui aura conduit les Lavallois au prochain tour. Après une brillante performance de 37 arrêts dans le deuxième match à Syracuse, Primeau n'a plus jamais regardé derrière par la suite et est redevenu le numéro 1 incontesté devant le filet.
On a tendance à oublier que Primeau n'a toujours que 22 ans, et qu'il n'a que 100 matchs de saison régulière chez les professionnels au compteur. Il serait peut-être prématuré de lancer la serviette dans son cas malgré une saison difficile, surtout lors de ses 12 sorties devant le filet des Canadiens cette année. Primeau termine d'ailleurs la série face au Crunch avec une fiche de 3-1, une moyenne de buts alloués de 1,96 et un pourcentage d'arrêts de ,940.
Le Rocket est pour l'instant en attente de connaître son adversaire au troisième tour. Les Comets d'Utica recevront les Americans de Rochester dans un match ultime eux aussi jeudi soir. Si les Comets l'emportent, ils auront l'avantage de la patinoire et la série débutera samedi soir à Utica. Si Rochester triomphe, le Rocket aura la chance de débuter la série devant ses partisans dimanche et lundi pour les deux premières rencontres.