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Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l'actualité chez le Rocket de Laval, ainsi que dans l'ensemble de la Ligue américaine de hockey. Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.
Le Rocket de Laval avait causé une certaine surprise le 11 juin dernier en s'entendant sur les modalités d'un contrat de la Ligue américaine avec l'attaquant québécois Gabriel Bourque. Plus d'un mois avant l'ouverture du marché des joueurs autonomes, ce vétéran de 413 parties dans la LNH acceptait de repasser par la LAH pour se refaire une place au soleil après une année sabbatique.

Une année d'absence du hockey qui lui aura permis de recharger ses batteries, guérir de vieilles blessures, et surtout de s'occuper de sa vaste famille de quatre enfants. Bref, Bourque n'aura pas chômé sur les lignes de côté, mais la passion du hockey demeure viscérale chez ce féroce compétiteur.
« C'est certain que la famille a eu un gros impact dans cette décision (de signer à Laval), a candidement avoué Bourque près du vestiaire du Rocket. Laval était notre priorité. Je ne voulais pas repartir aux États-Unis dans un milieu instable pour mes enfants, surtout qu'on venait de les inscrire à l'école en français. On voulait rester près de la famille. Même si ce n'est pas la LNH, tout le monde est content de la décision. »
La pandémie aura nui à de nombreux athlètes professionnels, particulièrement ceux à qui rien n'est donné d'avance chaque saison. Gabriel Bourque est ce type d'athlète qui doit travailler ses contrats au pic et à la pelle chaque année.
Depuis la saison 2015-2016, Bourque n'a signé que des ententes contractuelles d'une saison, que ce soit à Nashville, au Colorado, à Winnipeg et maintenant à Laval. Comme rien de concret ne se présentait à lui au moment où l'action a repris en sortie de crise en janvier 2021, le Rimouskois de 31 ans a décidé de mettre sa carrière en pause.
« J'étais prêt à jouer, mais pas à n'importe quel prix, a poursuivi Bourque à ce sujet. Si je voulais le faire, il aurait fallu laisser la famille derrière et je n'étais pas prêt à faire ce sacrifice. J'avais quelques options en Europe, mais ça aurait été le même scénario et la famille n'aurait pas pu me suivre. Si on ajoute toutes les restrictions reliées à la pandémie, ça n'a pas été vraiment difficile (de ne pas jouer). »
Le principal intéressé se doutait bien que de retrouver ses jambes après un an d'absence des patinoires ne serait pas chose facile, surtout dans un calibre de jeu aussi relevé. Malgré une impression favorable au camp des Canadiens où il a disputé deux parties préparatoires, Bourque a connu un lent départ à Laval avec seulement deux points à ses 10 premiers matchs. Ce n'est qu'à sa 11e sortie qu'il a réussi son premier but de la saison. Depuis, les choses se replacent offensivement alors qu'il a pu inscrire son nom sur la feuille de pointage à trois reprises lors de ses cinq derniers matchs.
« Les choses ne sont pas encore à mon goût, mais je trouve que je joue mon meilleur hockey depuis cinq matchs, a dit Bourque. Je me sens plus à l'aise et surtout plus utile à l'équipe. Mon rôle n'est pas forcément de remplir le filet adverse, mais c'est toujours le fun de pouvoir contribuer. Je vis cependant très bien avec mon rôle plus défensif. »
L'entraîneur du Rocket de Laval Jean-François Houle ne tarit pas d'éloges à son égard.
« Je pense que parce qu'il n'a pas joué l'an passé, ça lui a pris un peu de temps pour retrouver son synchronisme. Il a marqué un gros but la semaine dernière contre Toronto et il excelle en désavantage numérique. Il a une bonne présence autour du filet et c'est un de nos joueurs les plus physiques qui termine ses mises en échec. Gabriel est un bon exemple à suivre pour nos jeunes. On aime beaucoup le leadership qu'il apporte dans le vestiaire. »
Parmi les jeunes de l'équipe, Rafaël Harvey-Pinard fait partie de ceux qui n'ont pas besoin de chercher très loin pour recenser toutes les qualités du vétéran Bourque.
« Il s'applique beaucoup sur les petits détails comme peu de joueurs le font, a expliqué le jeune ailier gauche. C'est important d'avoir le souci du détail pour réussir à te rendre loin dans le hockey. Je pense que c'est un gars très fiable des deux côtés de la patinoire et c'est sûr que c'est à cause de ça qu'il a joué aussi longtemps dans la LNH. »
Assurément, Gabriel Bourque s'acquitte bien de sa tâche à Laval, mais il en veut plus. Le rendement de l'équipe ne le satisfait pas jusqu'à maintenant, comme en fait foi la fiche de ,500 de l'équipe après 15 matchs. De plus, les Lavallois accordent trop de buts alors qu'ils arrivent au 27e rang du circuit avec 51 buts concédés. Se rapprocher de la famille, c'est bien. Le faire en gagnant, ce serait bien mieux.
« Il y a quelques petites choses qui me dérangent, dont le fait qu'on ait de la difficulté à jouer 60 minutes, a-t-il pesté. Il y a toujours un 10 ou 15 minutes où on baisse de régime et ça nous fait perdre des matchs. Ce n'est pas normal qu'on ait sept défaites à notre fiche avec tout le talent qu'on possède. Même si la saison est jeune, il faut déjà penser en fonction des séries, car personne ne nous fera de cadeaux dans la division. »
En rafale
• Le Rocket a une semaine plutôt tranquille à son horaire alors qu'il disputera une série aller-retour face aux Sénateurs de Belleville vendredi et samedi. D'ici là, Jean-François Houle s'est même permis de diviser le groupe en deux pour travailler au développement de ses attaquants et défenseurs.
• L'attaquant Danick Martel et le défenseur Gianni Fairbrother ont été ajoutés à la liste des blessés. Leur statut est réévalué sur une base quotidienne et les deux patineurs ne devraient pas revêtir l'uniforme en fin de semaine.
• Avec le retour de Cayden Primeau à Laval, il pourrait y avoir un ménage à trois pour un certain temps devant le filet. Pour l'instant, Kevin Poulin demeure à Laval après avoir fait du bon boulot lors des deux matchs de la semaine dernière.
• Les Comets d'Utica ont réécrit le livre des records de la LAH cette semaine en inscrivant une 12e victoire d'affilée pour amorcer une saison. Le précédent record de 11 appartenait aux Americans de Rochester en 1984. Le Québécois Claude Verret avait été le meilleur marqueur lors de cette année historique.