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PITTSBURGH - Le défenseur des Penguins de Pittsburgh Kris Letang a passé plus de 75 minutes sur la glace au cours des trois premiers matchs de la saison. Il y a six mois, son cou se trouvait dans un collet cervical, immobilisé à la suite d'une opération, et il craignait ne jamais pouvoir redevenir le joueur qu'il était.
« J'avais peur », a admis Letang samedi, quelques heures avant d'être utilisé pendant 25:59 dans un gain de 4-0 contre les Predators de Nashville au PPG Paints Arena.
Letang a subi de multiples commotions cérébrales, une fracture de l'orteil, une fracture du pied, une fracture de la main, une infection au coude, des blessures à l'aine et au genou, ainsi que des blessures non divulguées au haut et au bas du corps au cours des six dernières saisons, lui qui a raté l'équivalent de près de deux campagnes complètes (153 matchs). Il a notamment subi un AVC, ce qui lui a coûté environ trois mois d'action au cours de la deuxième moitié de la saison 2013-14.

Mais Letang affirme que la blessure au cou avec laquelle il a dû composer tout au long de la dernière saison, une hernie discale qui a entraîné une opération en avril, a été la plus douloureuse pour lui, et celle dont il a été le plus difficile de se remettre.
« L'AVC, ça arrive comme ça, a expliqué Letang en claquant des doigts. Ça survient. On se retrouve à l'hôpital pendant trois ou quatre jours afin de découvrir ce qui s'est passé, ce qui en va pas. C'est épeurant. Je ne vais pas mentir, c'est très effrayant. Mais pour ma carrière, le cou a été un plus gros problème que mon AVC. L'AVC touchait davantage ma vie à l'extérieur de la patinoire, mais pour ma carrière au hockey, le cou m'a fait plus peur. »
Letang a mentionné que l'opération, qui l'a forcé à rater toutes les séries éliminatoires de la Coupe Stanley et donc la deuxième conquête consécutive de la Coupe Stanley de Pittsburgh, ne pouvait attendre la fin de la saison. Il ne s'agissait pas seulement de jouer malgré la douleur.
« Je souffrais de problèmes majeurs, a révélé Letang. J'ai été contraint de me faire opérer lorsqu'ils s'en sont rendu compte. C'est seulement cela qui m'a fait peur. À partir de là, j'ai reçu l'assurance que tout allait être correct, mais après l'opération, j'étais cloué au lit ou encore pris avec un collet cervical. C'était très difficile.
« Avec les autres blessures, on peut bouger. S'il s'agit d'une blessure à l'épaule, vous pouvez encore faire plein de choses avec vos jambes. Avec le cou, on ne peut même pas sauter. C'est votre cou. Il est impossible de conduire. On ne peut rien faire. C'est ce qui a rendu le tout très difficile. »
Letang assure qu'il se sent bien maintenant, qu'il est redevenu lui-même.
L'entraîneur des Penguins Mike Sullivan affirme qu'il n'a aucune crainte concernant Letang ou encore à propos du temps qu'il lui fait passer sur la glace. Cela ne devrait pas changer lorsque les Penguins vont affronter les Capitals de Washington au Capital One Arena mercredi (19 h 30 (HE); TVA Sports, NBCSN, NHL.TV). Les Penguins ont éliminé les Capitals des séries éliminatoires de la Coupe Stanley au cours des deux dernières saisons.
« Il est le même joueur, a souligné Sullivan. Il est peut-être plus en santé aujourd'hui qu'il ne l'a été depuis un bon moment. »
Letang apprécie peut-être davantage le fait de jouer plus que jamais. Il apprécie surtout le fait de jouer en santé. Il n'a jamais été en mesure de le faire la saison dernière.
« J'ai disputé 41 parties avec cette blessure, a noté Letang. Je recevais traitement après traitement. Je rencontrais les médecins juste pour pouvoir disputer cinq matchs de plus. Je les revoyais par la suite. C'était douloureux. »
Il a atteint un point où il ne pouvait continuer.
« C'était tout simplement trop, a résumé Letang. Chaque petite poussée me rendait fou de douleur. À un certain point, j'ai commencé à éprouver un problème avec mes bras également. Lorsque j'ai décidé de dire "C'est assez", j'avais déjà accumulé beaucoup de choses. »
Il a décidé de s'arrêter après avoir été utilisé pendant 28:49 contre les Hurricanes de la Caroline le 21 février.
« Nous avions convenu que je prendrais un mois de repos, puis que je reprenne l'entraînement pour être prêt pour le début des séries », a évoqué Letang.
Tout semblait en ordre pour qu'il effectue un retour contre les Maple Leafs de Toronto le 8 avril, soit l'avant-dernier match de la saison régulière de Pittsburgh.
« Je me sentais tellement bien. J'étais de retour à la normale, a indiqué Letang. Nous avons même pris un peu plus de temps afin que je puisse revenir à 100 pour cent, mais un jour, quelque chose s'est produit au gymnase. Ce n'est pas que j'avais poussé de la mauvaise façon ou quelque chose comme ça, c'était simplement quelque chose qui n'était pas normal. »
Les Penguins ont annoncé le 5 avril que Letang allait devoir être opéré et qu'il allait avoir besoin d'une période de convalescence de quatre à six mois.
« J'ai été placé au repos forcé, a commenté Letang. « Ce fut difficile à prendre. »
Les craintes de Letang se sont dissipées après quelques semaines de réadaptation, lorsqu'il a recommencé à faire du vélo stationnaire et qu'il a pu retrouver ses coéquipiers. Il patinait régulièrement en survêtement à 'entraînement et agissait en quelque sorte comme un entraîneur pendant les séries.
Il se trouvait sur la glace avec son équipement complet après le match no 6 de la Finale de la Coupe Stanley à Nashville afin de célébrer le deuxième championnat de suite des Penguins, un championnat que plusieurs observateurs croyaient impossible sans Letang.
« Je me trouvais avec l'équipe, alors je commençais à me sentir mieux, à me sentir à nouveau moi-même, a-t-il expliqué. C'est alors que j'ai retrouvé ma confiance et que je me suis dit "Tout va bien aller". »
Jusqu'ici, il a raison.
Il est aussi rapide qu'avant, a relevé le défenseur des Penguins Justin Schultz. Il peut passer toute la partie sur la glace s'il le souhaite. »
Letang veut surtout prendre part aux 82 matchs de la saison, une chose qu'il n'a pas réussie depuis la campagne 2010-11. Maintenant qu'il est de retour, il touche du bois et parle d'espoir.
« J'espère que tout est derrière moi, a souhaité Letang. J'ai eu 30 ans (le 24 avril). J'espère que je peux placer toutes ces blessures derrière moi et que je suis sur la bonne voie. »