Je n'aurais pas pensé écrire ça en début de saison. Avec les départs des attaquants Artemi Panarin, Matt Duchene, Ryan Dzingel et du gardien Sergei Bobrovsky, personne ne donnait bien cher de la peau de la troupe de John Tortorella cette saison.
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Certes, le punch offensif de la formation soulevait des questions, mais c'est devant le filet que se trouvait le plus gros point d'interrogation : Joonas Korpisalo allait-il pouvoir s'emparer du poste de no 1 pour la première fois de sa carrière et le faire avec brio? Après des débuts difficiles, il a rassuré tout le monde.
Et puis, quand le Finlandais s'est blessé le 29 décembre, Elvis Merzlikins a vu la porte s'ouvrir et n'a pas mis de temps à mettre le feu aux planches. Depuis le 30 décembre, il est l'un des gardiens les plus dominants de la LNH avec une fiche de 9-2-0, une moyenne de buts alloués de 1,65 et un taux d'efficacité de ,951 et trois blanchissages.
Encore une fois, personne - mais absolument personne - n'aurait parié là-dessus. Avant cette date, il présentait un dossier de 0-4-4, une ronflante moyenne de 3,41 et un taux d'efficacité de ,889 à huit premiers départs dans la LNH. On avait déjà vu plus encourageant.
Nul doute que le déclic s'est fait quelque part. Il ne faut quand même pas oublier que Merzlikins n'est pas un jeune blanc-bec. Le Letton de 25 ans a disputé au moins 40 matchs pendant cinq saisons consécutives dans la Ligue A en Suisse après avoir été sélectionné par les Blue Jackets en troisième ronde (76e au total) au Repêchage 2014 de la LNH.
Il a même été d'office pour 49 matchs - son plus haut sommet en une saison - en 2014-15 avec Lugano. Même si ce n'est pas au même niveau, il est retombé dans ses pantoufles de partant et elles lui vont comme un gant. Je le répète souvent, c'est difficile de trouver son rythme dans un rôle d'auxiliaire et d'obtenir seulement quelques départs ici et là.
Ça se passe dans la tête d'abord et avant tout. Le hockey, ce n'est pas prévisible. C'est une question de confiance et d'occasion. Merzlikins en a obtenu une; il a su la saisir et il occupe maintenant tout le plancher.
C'est un gardien que j'aimais bien avant même qu'il fasse le saut chez les Blue Jackets. Il a un style bien adapté à la LNH d'aujourd'hui : c'est un gros bonhomme (6 pieds 3 pouces, 181 livres) athlétique qui n'abandonne jamais devant son filet. Ça lui a pris quelques matchs pour s'adapter à la LNH et force est d'admettre que ç'a fini par cliquer.