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NEW YORK - Les Sénateurs d'Ottawa ont un plan pour déjouer le gardien des Rangers de New York Henrik Lundqvist. C'est l'attaquant Alexandre Burrows qui l'affirme.
Burrows n'a bien évidemment pas poussé l'audace jusqu'à partager ledit plan avec les journalistes, lundi.
Force est de reconnaître toutefois que le plan fonctionne bien jusqu'à maintenant pour les Sénateurs. Mieux que le « plan » des Canadiens de Montréal, pourrait-on dire.
Les Sénateurs ont réussi 15 buts en cinq matchs contre Lundqvist. C'est mieux que les 11 filets en six rencontres du Tricolore.

Le vétéran Lundqvist a paru contrarié pour la première fois des séries éliminatoires cette année au cours de la première période du match no 5, samedi. Il était tellement agité devant le filet qu'on a même vu, à un moment donné, le capitaine Derek Stepan faire un aller-retour du banc des siens afin de lui demander de se détendre.
Les Sénateurs auraient-ils trouvé une faille dans l'armure du roi Henrik?
« Nous avons un plan pour le battre, a affirmé Burrows. C'est un bon gardien. S'il voit la rondelle, il va l'arrêter. »
Le plan pourrait bien être celui qui a permis à Derick Brassard de réussir le but égalisateur vers la fin du temps réglementaire dans le cinquième match. Rappelez-vous de la séquence : Clarke MacArthur tire haut en provenance de l'enclave, le retour a abouti directement devant le gardien. Brassard a fouetté le caoutchouc au vol. Il a vu la chance lui sourire, le disque se frayant un chemin au travers de plusieurs joueurs des Rangers.
Il est de notoriété publique que Lundqvist permet énormément de retours de lancer. Les retours qu'il offre sur des tirs élevés retombent de façon plus prévisible tout juste devant lui.
Brassard s'est bien gardé d'élaborer sur la thématique du plan, lundi.
« Je pense qu'il a été bon au dernier match. Il a été extraordinaire », a-t-il commencé par dire en ne convainquant personne. « Nous nous attendons à ce qu'il soit à son mieux mardi, comme il l'a été dans le dernier match. Il a donné une chance à son équipe de l'emporter. »
Quand on lui a soumis qu'il ne voulait sans doute pas fournir un élément de motivation additionnelle à son ancien coéquipier, Brassard en a remis :
« Honnêtement, il ne pouvait pas faire grand-chose sur les buts que nous avons marqués. Je connais bien Henrik. Il a été bon depuis le début de la série, comme notre gardien. Chacun donne une chance à son équipe de gagner. On s'attend à ce qu'il soit à son mieux. »
Une partie du plan consiste à appliquer la stratégie avouée des 40 lancers ou plus de l'entraîneur Guy Boucher.
« Nous avons tiré beaucoup dans le match no 5. Nous avons tiré de partout, a noté Brassard. C'est ce qui nous a permis de connaître du succès en saison régulière. Pour une raison que j'ignore, nous ne l'avons pas fait dans les deux matchs disputés à New York. »
Burrows a rappelé que peu importe la qualité du gardien, la meilleure façon de marquer des buts demeure de multiplier les tirs et de créer beaucoup de mouvement devant lui.
« Tu marques souvent sur des déviations. Ce ne sont pas toujours de beaux buts. Nous pouvons oublier les jeux tic-tac-toe. Tu dois travailler tes buts pour déjouer un gardien du calibre de Lundqvist, qui est un des meilleurs de la Ligue nationale. »
Brassard libéré
La bonne nouvelle dans le camp des Sénateurs, c'est que Brassard semble moins intimidé de jouer contre son ancienne équipe. Le but très important qu'il a réussi samedi lui a permis de briser la glace dans la série.
« Ce n'est pas un sentiment agréable d'affronter des amis. La série est rendue au match no 6, je suis un peu plus habitué », a avoué Brassard.
« Comme je le mentionnais avant le début, ce sont sept matchs. À la fin, tu donnes la main à tes anciens coéquipiers et tu passes à d'autres choses. »
Boucher a dit avoir remarqué que Brassard s'est imposé une forte pression.
« Il peut vous le dire mieux que moi. Quand j'ai su que nous allions affronter les Rangers, j'ai immédiatement pensé à Derick. C'est un être humain. Il peut difficilement mettre de côté qu'il joue contre son ancienne équipe et plusieurs bons amis. Il ne peut pas oublier le temps qu'il a passé à New York. Il a connu des années très positives. »
L'entraîneur a souligné que le détachement émotif n'est jamais facile à faire, peu importe le caractère d'un individu.
« Tu n'y échappes pas. Il devait gérer ses émotions. Je sais qu'il n'avait pas l'esprit libre depuis le début de la série. Il combat ça. Qu'il le dise ou pas, c'est certain que c'est le cas. En marquant un gros but au dernier match, il a été libéré d'un poids énorme.

« Il a été un joueur exceptionnel pour nous au premier tour des séries. Il est encore très bon contre les Rangers, mais ça ne débloquait pas. Maintenant, je crois qu'il a l'esprit plus tranquille. »
Brassard a dit ressentir que la rivalité gagne en importance à mesure que la série progresse.
« L'intensité augmente. [L'attaquant des Rangers] Tanner Glass, de la façon dont il joue, il dérange. Ça nous a réveillés quelque peu. C'est ce qui alimente la rivalité. »