Radulov-goal 4-16

NEW YORK - Le but d'Alexander Radulov était spectaculaire, le fait saillant parfait pour amorcer une émission d'après-match analysant la victoire des Canadiens de Montréal 3-1 contre les Rangers de New York dans le match no 3 de leur série de première ronde de l'Association de l'Est au Madison Square Garden dimanche.
Sa mention d'aide sur le but gagnant de Shea Weber, celui qui a permis à Montréal de prendre les devants 2-1 dans cette série quatre de sept, était tout aussi brillante en raison de la manière dont il a lu la défensive et réalisé que les Canadiens étaient en surnombre près du filet.

Ces jeux hors du commun qui font le tour des bulletins sportifs sont ceux qui définissent Radulov et qui l'ont rendu spécial depuis un bon moment, avant même qu'il ne s'amène en Amérique du Nord pour évoluer dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec il y a 13 ans.
Mais sa défensive? Non, Radulov n'a jamais été reconnu pour cela. Son dévouement? Ce n'est pas sa tasse de thé non plus, n'est-ce pas?
Faux. Oubliez cette fausse perception de Radulov, puisqu'elle n'est plus vraie, si jamais elle l'a déjà été.
« C'est un joueur qui est vraiment engagé, a affirmé l'entraîneur de Montréal Claude Julien. Il veut gagner et il ne se soucie que de la victoire. »
Afin de soutenir ces propos, référez-vous à la séquence où Radulov neutralise le bâton du défenseur des Rangers de New York Ryan McDonagh dans les dernières secondes de la deuxième période. Sans son intervention, les Canadiens auraient très bien pu amorcer le troisième tiers avec une égalité plutôt qu'avec une avance de 1-0. Sans son intervention, le troisième engagement aurait pu prendre une tout autre tournure pour Montréal, et pour Radulov.
McDonagh a reçu la rondelle de J.T. Miller en transition, et il se trouvait en position de tirer dans le cercle gauche alors que le gardien Carey Price se déplaçait de gauche à droite. Radulov l'a tout simplement empêché de décocher son tir en utilisant parfaitement son bâton.
« Je tentais simplement de faire quelque chose pour qu'il ne lance pas, a mentionné Radulov. J'ai juste voulu placer mon bâton sur le sien et le maintenir en place, mettre tout mon poids sur lui. Il est un joueur très fort, mais il n'a pas pu tirer. »
McDonagh était tellement frustré après la séquence qu'il a frappé Radulov derrière la jambe avec son bâton.
« Je n'ai rien senti », a assuré Radulov.
Les Rangers ont quant à eux senti la présence de Radulov tout au long de la rencontre. Après sa performance dans le match no 2 au Centre Bell vendredi, au cours duquel il a marqué le but gagnant en prolongation en plus de récolter trois points, il a peut-être enchaîné avec un effort encore plus impressionnant du début à la fin du match no 3.
Il était dominant avec la rondelle et semblait faire vaciller la volonté des joueurs des Rangers qui s'approchaient de lui.
« Il est tellement difficile à contenir, et sa manière de contrôler la rondelle et de la protéger fait en sorte que les joueurs adverses sont attirés vers lui, et il permet à d'autres joueurs de se libérer, a analysé l'attaquant des Canadiens Brendan Gallagher. À mesure que le match progresse, et en raison de la façon dont il joue, nous tentons simplement d'épuiser nos adversaires et de les faire travailler. Chacune de nos présences est un investissement dans la série, et un joueur comme Radu est un exemple parfait de cela. À chacune de ses présences, il pourchasse les joueurs adverses et leur rend la vie difficile. C'est le genre de chose qui rapporte habituellement en fin de match. »
Cela a rapporté à Radulov au troisième tiers.
Il a transporté le disque en zone offensive et a attiré McDonagh et Kevin Hayes vers lui. Il faisait dos au but, mais il savait que les Canadiens attaquaient en surnombre, surtout qu'ils évoluaient en avantage numérique et que deux joueurs se trouvaient près de lui. Il a donc envoyé la rondelle plus loin en territoire offensif vers Alex Galchenyuk, ce qui a mis la table à un 3-contre-2 entre les cercles de mises en jeu et le filet.

Galchenyuk a repéré Weber, qui a marqué d'un tir sur réception du cercle gauche à 7:42 pour porter l'avance de Montréal 2-0.
« Je me suis amené dans leur territoire et j'ai vu que McDonagh fonçait vers moi avec un autre joueur, alors j'ai pensé que nous devions avoir un joueur au centre de la glace, a raconté Radulov. J'ai pris un certain risque, mais nous étions en supériorité numérique et nous sommes censés avoir un joueur au centre, et ce fut le cas. »

Radulov a ensuite touché la cible à 15:35, un jeu qui a pris naissance en raison de sa position en échec-avant, qui lui a permis d'intercepter la passe de Kevin Klein qui tentait de sortir de la zone des Rangers.
Radulov a ramené la rondelle en zone adverse et l'a remise à Phillip Danault, qui l'a ensuite poussée au centre, où Radulov l'a récupérée dans le haut de l'enclave. Radulov a contrôlé le disque, a feinté et a tiré avec sa seule main droite, alors qu'il utilisait sa main gauche pour contrer Hayes.

« Je ne suis pas capable de faire ça », a indiqué Gallagher en riant.
Radulov n'a pas réfléchi avant d'effectuer ce jeu.
« C'est quelque chose que l'on fait comme ça, a-t-il plaidé. Je n'ai rien planifié puisque leur joueur était sur moi et que j'ai vu [Henrik] Lundqvist s'avancer dans ma direction. J'ai juste ramené la rondelle quelque peu et j'ai fait ce que j'ai pu, et tout s'est bien déroulé. »
Il n'avait pas encore terminé.
Radulov a effectué deux autres présences au cours des dernières 2:56 alors que les Canadiens tentaient de conserver une avance de 3-1 et que Lundqvist se trouvait au banc des siens à la faveur d'un sixième patineur.
Il a appliqué un échec-avant soutenu, il a subtilisé le disque aux joueurs de New York dans leur zone et l'a rejeté plus profondément avec 2:30 à écouler. Il a ensuite plongé à la ligne bleue de Montréal et a harponné la rondelle hors de sa zone, allongé sur la glace, avec 1:56 au cadran. Il s'est relevé, s'est encore rué en échec-avant et est passé bien près d'aider Montréal à obtenir un but dans un filet désert.
« S'il se trouve sur la glace comme ce fut le cas en fin de match, son objectif est d'obtenir la rondelle, et il va faire tout ce qu'il peut pour réaliser ce jeu supplémentaire, pour travailler fort et s'assurer de faire la bonne chose, a confié Julien. C'est agréable de miser sur des joueurs comme lui qui adhèrent à ce que vous prêchez et qui font les petits gestes qui font en sorte qu'ils sont récompensés à la fin de la partie. »