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Choix de première ronde des Nordiques de Québec au Repêchage 1993 de la LNH, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est désormais propriétaire et directeur général du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 31 filets de la Ligue.
La date limite des transactions n'est que dans quelques jours et les Rangers de New York en sont peut-être arrivés à la croisée des chemins en ce qui concerne leurs gardiens.

Avec l'émergence du Russe Igor Shesterkin depuis le début janvier, les besoins en termes de développement du Bulgare Alexandar Georgiev et le respect que mérite Henrik Lundqvist pour l'étendue de la carrière qu'il a connue dans la Grosse Pomme, le directeur général Jeff Gorton a une importante décision à prendre.
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Une rotation à trois gardiens n'est jamais l'idéal. Je l'ai vécu personnellement avec les Nordiques de Québec à ma toute première saison en 1993-94 et plus tard avec les Blackhawks de Chicago en 2003-04. Ça se passe habituellement bien avec les autres gardiens, mais c'est difficile en termes de volume d'entraînement et de temps de jeu.
Ce n'est évidemment pas une situation qui peut perdurer à moyen et à long terme, et je serais surpris de voir les Rangers terminer la saison avec trois gardiens. Avant d'aller plus loin, voici un bref portrait de la situation :
- Henrik Lundqvist, 37 ans - 28 MJ; 10-11-13 - MBA de 3,12 - %ARR. ,907
- Alexandar Georgiev, 24 ans - 28 MJ; 14-12-1 - MBA de 2,98 - %ARR. ,912
- Igor Shesterkin, 24 ans - 8 MJ; 8-1-0 - MBA de 2,25 - %ARR. ,938
La logique voudrait que les Rangers gardent les deux jeunes gardiens puisqu'ils sont tous les deux fort prometteurs et que l'organisation est en plein cœur d'un processus de reconstruction. Mais la situation contractuelle de Lundqvist et ce qu'il signifie pour l'organisation vient compliquer la décision.
Au terme de la saison, le gardien suédois aura une dernière année à écouler au contrat de sept ans et 59,5 millions $ qu'il a signé en 2013. À 37 ans, il est difficile pour un gardien d'inverser la courbe et il est bien évidemment clair que ses meilleures années sont derrière lui, même si ses statistiques ne sont pas si atroces.
Il est encore capable de livrer la marchandise et de tenir son bout dans la LNH. Sauf qu'en ce moment, ses deux jeunes homologues font mieux que lui et il n'y a pas de doute qu'il a perdu son poste de numéro un. Reste qu'il s'agit d'une situation qui dépasse largement les limites de la patinoire.
Lundqvist a passé toute sa carrière avec les Rangers - l'un des rares à le faire à notre époque - et il est une icône à New York. Lorsque les Rangers ont annoncé leur intention de procéder à une reconstruction, il a accepté la situation et a indiqué qu'il ne souhaitait pas aller conclure sa carrière sous d'autres cieux, même si cela signifiait qu'il pourrait passer à côté d'une Coupe Stanley.
Lundqvist ne peut tout simplement pas être envoyé dans les gradins ou être écarté des plans comme un vulgaire numéro. Gorton et l'entraîneur David Quinn doivent aborder la situation avec respect, et je ne suis pas inquiet que ce soit le cas parce que les Rangers sont une organisation de grande classe.
Je vois très mal comment cette rotation pourrait se poursuivre durant une autre saison et être bénéfique pour toutes les parties impliquées.
Shesterkin en pole
Pour l'instant, et même si l'échantillon est plutôt mince, Shesterkin est l'homme de confiance de Quinn. Les Rangers ont beau être en reconstruction, ils ne sont qu'à quatre points de la deuxième et dernière place de quatrième as donnant accès aux séries dans l'Association de l'Est.
Même si elle ne vise pas les grands honneurs dès cette année, l'équipe doit aligner les victoires maintenant qu'elle est dans cette position et c'est le jeune Russe qui leur permet de le faire avec régularité.

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C'est d'ailleurs assez impressionnant de voir ce qu'il a été en mesure de faire à sa première campagne en Amérique du Nord. Il a maintenu une fiche de 17-4-3, une moyenne de 1,90 et une efficacité de ,934 en 25 matchs dans la Ligue américaine de hockey (LAH) avant d'être rappelé chez les Rangers, où ses succès se poursuivent.
Il y a présentement une vague de gardiens européens qui débarquent ici à la mi-vingtaine et qui connaissent immédiatement du succès - on n'a qu'à penser à Elvis Merzlikins chez les Blues Jackets de Columbus. C'est une tendance forte et force est d'admettre que les pays européens développent d'excellents gardiens modernes au physique imposant et au style athlétique.
C'est d'ailleurs au chapitre des capacités athlétiques qu'ils se distinguent particulièrement. J'ai l'impression que plusieurs pays mettent l'accent là-dessus et sur leur agilité dès un jeune âge. Ça se transpose en situation de match et c'est ce qui fait qu'ils arrivent dans la LNH bien prêts à faire le saut.
Shesterkin s'inscrit dans cette lignée et il sera intéressant de voir s'il pourra prendre la relève du Roi Henrik.
\ Propos recueillis par Guillaume Lepage, journaliste LNH.com*