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Rarement a-t-on vu autant de gardiens de premier plan changer d'adresse au cours d'une même saison morte, et ce jeu de chaise musicale aura évidemment un impact pour les poolers.

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Afin de s'y retrouver un peu, voici un récapitulatif des gardiens qui ont vu leur situation se détériorer depuis le début de la saison morte, ainsi que ceux dont le changement d'adresse ne leur procurera pas un avantage particulier.

Thatcher Demko, Canucks de Vancouver

Plus le départ de Jacob Markstrom semblait se confirmer, plus les poolers voyaient en Demko le gardien numéro un des Canucks, surtout avec son excellent rendement en séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Il n'avait cédé que deux fois sur 130 tirs contre les Golden Knights de Vegas en deuxième ronde lorsqu'il était venu en relève à Markstrom, prouvant ainsi qu'il était en mesure de tenir son bout dans les moments cruciaux après avoir connu une saison régulière ponctuée de hauts et de bas (13-10-2, moyenne de buts alloués de 3,06 et pourcentage d'arrêts de ,905). C'est probablement en raison de cette inconstance que la direction de l'équipe a cru bon de lui adjoindre le vétéran Braden Holtby, qui a accepté une entente de deux saisons. Holtby vient de connaître une campagne difficile avec les Capitals de Washington (moyenne de 3,11, taux d'efficacité de ,897), mais il devrait néanmoins gruger environ la moitié des départs à Demko cette saison.

Corey Crawford, Devils du New Jersey

Avec le départ de Robin Lehner à la date limite des transactions, Crawford aurait été le gardien numéro un incontesté s'il était resté avec les Blackhawks de Chicago. En s'entendant plutôt avec les Devils, Crawford va au mieux partager la tâche avec le jeune Mackenzie Blackwood, qui a fait écarquiller bien des yeux la saison dernière avec une fiche de 22-14-8, une moyenne de buts alloués de 2,77 et un pourcentage d'arrêts de ,915. Crawford, qui a éprouvé plusieurs ennuis de santé au cours des dernières campagnes, a conservé une fiche de 16-20-3 avec une moyenne de 2,77 et un taux d'efficacité de ,917 avec Chicago, la saison dernière, et il passe d'une équipe en reconstruction à une autre, sauf que les Devils ne sont possiblement pas aussi avancés cette saison dans leur plan de relance que ne l'étaient les Blackhawks l'an dernier.

Alex Stalock, Wild du Minnesota

Stalock a fait tout ce qu'il pouvait la saison dernière pour obtenir, à 33 ans, la chance d'occuper le rôle de gardien numéro un avec le Wild. Le Minnesota a toutefois décidé d'accorder à Cam Talbot une entente de trois ans, ce qui met la table au minimum à un partage égal des tâches entre les deux cerbères la saison prochaine. Fort d'une fiche de 20-11-4, d'une moyenne de buts alloués de 2,67 et d'un pourcentage d'arrêts de ,910 avec quatre jeux blancs, Stalock a éclipsé son coéquipier Devan Dubnyk à tous points de vue. Tout sera à recommencer pour lui, alors que les statistiques de Talbot (12-10-1, moyenne de 2,63, taux d'efficacité de ,919) se comparaient aux siennes.

Martin Jones, Sharks de San Jose

La saison 2019-20 a été très pénible pour Jones. Il a connu la pire campagne de sa carrière avec seulement 17 victoires, une moyenne de buts alloués de 3,00 et un pourcentage d'arrêts de ,896. Ses déboires ont permis à son auxiliaire Aaron Dell d'obtenir 30 départs au cours de la campagne, mais comme Dell n'a guère fait mieux (12 victoires, moyenne de 3,01, taux d'efficacité de ,907), le poste de gardien numéro un de Jones n'a jamais été vraiment menacé. Le directeur général des Sharks Doug Wilson souhaitait toutefois mettre la main sur un gardien qui pousserait davantage Jones à se surpasser, et c'est pourquoi il a fait l'acquisition de Devan Dubnyk, du Wild. Si Dubnyk a lui aussi connu une saison difficile l'an dernier, alors qu'il a souvent quitté l'équipe pour être au chevet de son épouse, Jenn, aux prises avec des problèmes de santé, il a excellé depuis son arrivée au Minnesota. Pendant son séjour avec le Wild, Dubnyk a été le meneur de la LNH pour les matchs joués (328), il a occupé le deuxième rang pour les victoires (177), le troisième pour la moyenne de buts alloués (2,41) et il a terminé à égalité au cinquième rang pour les blanchissages (23) ainsi qu'à égalité au sixième rang pour le pourcentage d'arrêts (,918, minimum de 200 matchs joués). Si Jones continue d'éprouver des ennuis, la qualité de son adjoint pourrait l'empêcher de conserver son poste de partant assez rapidement.

Marc-André Fleury, Golden Knights de Vegas

Fleury a connu une saison en dents de scie en 2019-20 (fiche de 27-16-5, mais une moyenne de buts alloués de 2,77 et un pourcentage d'arrêts de ,905), ce qui a poussé le directeur général Kelly McCrimmon à faire l'acquisition de Lehner à la date limite des transactions. Fleury a ainsi occupé le rôle d'auxiliaire pendant les séries éliminatoires, alors que Lehner offrait un rendement exceptionnel. Lorsque Lehner a accepté une prolongation de contrat de cinq ans pour demeurer à Vegas au cours de la saison morte, le départ de Fleury semblait inévitable, mais il pouvait au moins se consoler en se disant qu'il pourrait redevenir le gardien numéro un au sein d'une autre équipe. McCrimmon a toutefois confirmé que Fleury allait former un tandem avec Lehner la saison prochaine, une décision motivée en partie par le fait que Lehner a subi une opération à l'épaule au terme des séries éliminatoires. Les poolers qui voyaient en Fleury un solide gardien partant au moins jusqu'à la fin de son contrat, encore valide pour deux ans, devront se contenter d'une minorité de départs.

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Du pareil au même

Jacob Markstrom, Flames de Calgary

Il a fallu plusieurs saisons à Markstrom avant de finalement s'établir comme gardien partant dans la LNH, mais il est parvenu à connaître une très bonne saison à sa dernière année de contrat avec Vancouver. Il a compilé un dossier de 23-16-4 avec une moyenne de buts alloués de 2,75 et un pourcentage d'arrêts de ,918 en plus de signer deux jeux blancs. L'émergence de Demko en séries éliminatoires lorsque Markstrom s'est blessé ainsi que la disponibilité de nombreux gardiens sur le marché des joueurs autonomes ont toutefois poussé les Canucks à ne pas accepter les demandes de Markstrom, qui a finalement obtenu un contrat de six ans et 36 millions $ avec les Flames. À Calgary, Markstrom va se retrouver derrière une équipe qui a accordé exactement le même nombre de buts que les Canucks l'an dernier (214) et un nombre de tirs par match semblable (Calgary : 32,4; Vancouver : 33,3). Markstrom a changé de province et d'uniforme, mais les poolers ne devraient pas remarquer de grands changements dans ses statistiques cette saison.

Braden Holtby, Canucks de Vancouver

Comme les Canucks ne souhaitaient pas s'engager à long terme avec Markstrom en raison de l'arrivée imminente de Demko comme gardien numéro un, ils ont été beaucoup plus enclins à accorder une entente de seulement deux saisons à Holtby, qui venait de connaître la pire saison de sa carrière avec les Capitals. Holtby a présenté un dossier de 25-14-6 ainsi qu'une moyenne de buts alloués de 3,11 et un pourcentage d'arrêts de ,897, ce qui a permis au jeune Ilya Samsonov de s'établir de plus en plus fermement à titre de gardien d'avenir, et du présent, de l'équipe. À Vancouver, Holtby aura plus ou moins le même rôle que la saison dernière à Washington, soit celui de mentor à un jeune gardien prometteur qui est appelé à prendre sa place comme gardien numéro un. En 2020-21, Holtby devrait donc avoir un léger avantage sur Demko au chapitre des départs et présenter une fiche gagnante, mais rien ne laisse présager qu'il va améliorer ses statistiques périphériques de manière importante.

Thomas Greiss, Red Wings de Detroit

Greiss va vivre tout un dépaysement avec les Red Wings cette saison. Il quitte une équipe, les Islanders de New York, qui fait partie des meilleures défensivement dans la LNH depuis quelques saisons, pour se joindre à la défensive la plus poreuse du circuit. Greiss occupait le poste d'auxiliaire à Semyon Varlamov à New York, mais il peut légitimement aspirer au poste de gardien numéro un devant Jonathan Bernier avec les Red Wings. Il pourrait donc obtenir un plus grand nombre de départs, et ainsi obtenir plus d'arrêts et un nombre semblable de victoires, mais aussi voir sa moyenne de buts alloués grimper et son pourcentage d'arrêts chuter. En fonction du format de votre pool et des catégories comptabilisées, il peut s'agir d'une bonne ou d'une mauvaise nouvelle.

Henrik Lundqvist, Capitals de Washington

Après avoir servi de chaperon à Igor Shesterkin et Alexandar Georgiev chez les Rangers de New York au cours des deux dernières saisons, Lundqvist aura sensiblement la même mission avec les Capitals. Il aura encore une fois à prendre sous son aile un jeune gardien russe prometteur en Samsonov. Lundqvist n'est plus le gardien qu'il a déjà été, et il serait surprenant de le voir atteindre le plateau des 20 victoires ou encore de voir son pourcentage d'arrêts grimper au-dessus de ,910 pour la première fois en trois ans. Le seul avantage de Lundqvist à Washington, c'est qu'il ne va pas évoluer dans un ménage à trois devant le filet, comme ce fut le cas au cours de sa dernière saison dans la Grosse Pomme. Pour le reste, ce sera blanc bonnet ou bonnet blanc pour les poolers.

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