ehlersmeiermackdrouinHFX

HALIFAX -- Passion, dévouement, excellence. Ces trois mots, les joueurs des Mooseheads d'Halifax les voient tous les jours en sortant du vestiaire pour sauter sur la patinoire du Scotiabank Centre.
Mais ce sont plus que trois simples mots. Il s'agit de la philosophie qui dicte chaque décision prise par l'équipe, autant au niveau de la patinoire que dans les bureaux de l'état-major.
« Chaque équipe a sa propre culture. Ce sont des mots sans grande signification à la base, mais ils veulent dire beaucoup, a expliqué le directeur général de la formation, Cam Russell. Nous voulons des joueurs qui sont dévoués, des joueurs qui veulent être à Halifax, qui vont tout donner pour l'équipe. Ces trois mots sont très importants pour nous. »

Et quand les joueurs respectent cette culture, l'organisation le leur rend bien. En mettant l'accent sur leur développement et sur l'importance de bâtir l'équipe pratiquement de A à Z à partir du repêchage, les Mooseheads s'assurent d'obtenir en retour une « loyauté » qui peut contribuer à accomplir de grandes choses.
À preuve, seulement six joueurs de l'édition championne de la Coupe Memorial en 2013 avaient enfilé un autre uniforme que le vert, blanc et rouge des Mooseheads.
« C'est important pour nous de bien repêcher, d'amener les joueurs dans la formation, de leur donner une chance et de travailler avec eux quand ils sont jeunes », a énuméré Russell, qui a occupé différents postes au sein de l'organisation depuis l'an 2000.
« Ils vont tout faire pour l'équipe, ils vont travailler fort à chaque match pour gagner avec les Mooseheads d'Halifax. Nous n'aimons pas trop faire des transactions. »
Cette approche n'est certainement pas étrangère au nombre de joueurs de grand talent qui sont passés par Halifax avant d'être sélectionnés au premier tour au repêchage de la LNH.
On n'a qu'à penser à Jonathan Drouin (Lightning de Tampa Bay) et à Nathan MacKinnon (Avalanche du Colorado) en 2013, à Nikolaj Ehlers (Jets de Winnipeg) en 2014 ainsi qu'à Timo Meier (Sharks de San Jose) en 2015.
Au mois de juin, ce sera au tour de l'attaquant suisse Nico Hischier - considéré comme le deuxième meilleur espoir nord-américain - puis viendront possiblement ceux de l'attaquant Benoît-Olivier Groulx et du défenseur Jared McIsaac, deux espoirs bien en vue pour le repêchage de 2018.
Même s'il est le premier à reconnaître qu'il faut un peu de chance pour repêcher « les meilleurs joueurs au bon moment », Russell éprouve visiblement de la fierté lorsque tous ces noms sont évoqués.
« C'est très satisfaisant pour notre organisation, pour l'équipe de gestion, les recruteurs, les entraîneurs et les propriétaires de voir nos joueurs être repêchés, que ce soit en première ronde ou en septième, a fait valoir le directeur général. C'est satisfaisant parce que nous savons que nous les avons aidés à se rendre où ils sont. »
Et on ne manque pas de le rappeler aux joueurs actuels en affichant une imposante mosaïque de tous les choix de premier tour de l'équipe chapeautée du mot « excellence » tout près du vestiaire.

Excellence

Continuité
Cette culture, qui fait désormais la renommée de l'équipe à travers la planète hockey, est d'ailleurs ce qui a incité André Tourigny à accepter l'offre de la formation des Maritimes quelques jours après avoir été limogé de son poste d'adjoint chez les Sénateurs d'Ottawa au printemps dernier.
« J'aime le développement, la façon dont ils ont bâti leur club par le passé, a fait valoir celui qui a occupé le poste de directeur général de d'entraîneur-chef des Huskies de Rouyn-Noranda de 2002 à 2013. Ils sont passés par le repêchage et ils ont travaillé avec leurs gars. C'est quelque chose en laquelle je crois.
« Je savais que c'était une bonne organisation. J'avais déjà côtoyé Cam et je connaissais sa philosophie. Ça correspondait à mes valeurs. »
En confiant les rênes de l'équipe à Tourigny, qui a passé deux saisons avec l'Avalanche et une avec les Sénateurs, Russell s'est assuré que la tradition d'excellence s'étant amorcée sous la gouverne de Dominique Ducharme se poursuive. Les joueurs - même ceux qui en sont à leur toute première saison - en sont bien conscients.
« Il faut qu'on soit une équipe professionnelle, a lancé Groulx, le tout premier choix du dernier encan de la LHJMQ. Tout ce qu'on fait ici, c'est pour devenir un joueur de la Ligue nationale. La façon dont André gère l'équipe, le vestiaire, c'est en fonction de nous aider à devenir des joueurs de hockey professionnels. »
Il n'est donc pas étonnant d'entendre Hischier vanter les mérites de son entraîneur, un aspect qui a contribué à le convaincre de quitter la Suisse pour venir s'installer à Halifax au début de la saison pour poursuivre son développement.
« Il m'a beaucoup aidé, a admis celui qui deviendra le plus récent produit de la formation des Maritimes. Il sait exactement ce que ça prend pour devenir un joueur de la LNH.
« Tu peux vraiment améliorer ton jeu ici, c'est une excellente organisation, et surtout, une vraie ville de hockey. »