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Le hockey offensif a commencé à s'imposer dans la LNH durant les années 1970.
Au cours d'une décennie où la ligue a ajouté deux équipes en 1970, deux autres en 1972 et encore deux en 1974, marquer des buts s'est retrouvé à l'avant-scène. La moyenne de buts marqués par match est passée à un peu moins de six, au début de la décennie, à sept en 1979. Voir des joueurs de premier plan atteindre le cap des 50 buts et/ou des 100 points n'était plus chose rare.
Ç'a été une décennie où l'attaquant des Bruins de Boston Phil Esposito a fracassé les records pour les buts et les points en une saison, alors qu'en 1970-71 il a trouvé le fond du filet 76 fois et enregistré 152 points. Quatre ans plus tard, le coéquipier d'Esposito, Bobby Orr, s'est retrouvé meilleur marqueur dans la LNH pour la deuxième fois, avec une récolte de 135 points.

Orr est sans doute le joueur qui a transformé le plus la LNH. Avant qu'il arrive, on ne s'attendait pas à ce que les défenseurs contribuent de façon importante à l'attaque. Mais dans les années 1970, toutes les équipes ont commencé à ressentir le besoin d'avoir au moins un défenseur capable de transporter la rondelle en zone adverse afin d'arriver à suivre la tendance qui se dessinait un peu partout dans la ligue.
« L'effet qu'a eu Bobby, c'est d'amener les entraîneurs à réaliser qu'ils n'étaient pas obligés de se contenter de placer un joueur qui ne sait pas patiner à la ligne bleue, mais qu'ils pouvaient plutôt utiliser un joueur qui sait patiner - et l'envoyer sur la glace plus souvent », a déclaré Brian Leetch, un défenseur membre du Temple de la renommée du hockey, à LNH.com en 2013.
L'attaque étant à ce point à l'honneur à cette époque, qu'un Match des étoiles disputé à 3-contre-3 durant les années 1970 aurait certes été fort spectaculaire. LNH.com s'est donc aventuré à proposer une équipe d'étoiles à 3-contre-3 des années 1970. La voici.
Trio no 1 : Phil Esposito, Marcel Dionne, Bobby Orr
Personne dans les années 1970 n'a marqué plus de buts (509) ou récolté plus de points (1087) qu'Esposito, dont le tir balayé de l'enclave aurait été fatal dans un match avec autant d'espace de manœuvre. Il était également bon dans le cercle des mises en jeu, ce qui est un élément important à considérer dans un format où le contrôle de la rondelle est un élément crucial. Esposito était par ailleurs sous-estimé à titre de fabricant de jeu, alors il est important de lui jumeler un joueur capable de finition devant le filet. Dionne, qui a été un coéquipier d'Esposito à la Coupe Canada en 1976, fournirait un élément de vitesse qu'il est crucial d'avoir à 3-contre-3, en plus d'offrir un bon mélange de finition et de capacité à fabriquer des jeux.
Esposito et Orr ont été une combinaison irrésistible durant la période où ils ont joué ensemble chez les Bruins. On n'ose imaginer ce que Orr, le défenseur le plus rapide de la décennie (sinon de tous les temps), aurait pu faire en profitant d'autant d'espace. Orr, le seul défenseur à avoir été couronné champion marqueur de la LNH et le meilleur pointeur parmi les défenseurs ayant joué au cours de cette décennie avec des totaux de 192 buts et 659 points en 407 matchs - à noter qu'il a disputé seulement 36 rencontres après la saison 1974-75 -, était déjà difficile à maîtriser à 5-contre-5. Alors, en enlevant quatre joueurs de la patinoire, on peut supposer sans crainte de se tromper qu'il prendrait le contrôle du match.
Trio no 2: Bobby Clarke, Guy Lafleur, Denis Potvin
Clarke a peut-être été le meilleur joueur dans la LNH au milieu des années 1970. On trouvait chez lui une combinaison rare d'habiletés, de cran et de leadership, des qualités qui lui ont permis de mener les Flyers de Philadelphie vers la conquête de la Coupe Stanley en 1974 et 1975. Il a remporté le trophée Hart à trois reprises en l'espace de quatre saisons, et il a amassé 89 mentions d'aide lors de saisons consécutives, en 1974-75 et 1975-76. Ce talent de passeur se marierait parfaitement avec Lafleur, le meilleur joueur de la LNH de la fin des années 1970. Lafleur a atteint le cap des 50 buts et des 100 points dans six saisons de suite, et il a été le deuxième marqueur de la décennie avec une récolte de 405 buts et 941 points. Sa vitesse et sa finition feraient de lui un bon complément à Clarke, qui était davantage un fabricant de jeux qu'un franc-tireur.
Ce duo serait fort bien complété par Potvin, la première pierre d'assise de la dynastie des années 1980 des Islanders de New York à arriver à Long Island, alors qu'il a été choisi au premier rang du repêchage 1973 de la LNH. Offensivement, Potvin a été à son sommet dans les années 1970, quand il a inscrit 163 buts et 544 points en 498 matchs. À-3 contre-3, Potvin serait une double menace : il était assez rapide pour transporter la rondelle et il était parmi les meilleurs pour effectuer la première passe en sortie de zone - un talent qui provoquerait un bon nombre d'échappées.
Trio no 3: Gilbert Perreault, Richard Martin, Brad Park
Perreault et Martin représentaient les deux tiers du renommé trio de la « French Connection » des Sabres de Buffalo. À 3-contre-3, Perreault, un des meilleurs patineurs de son époque, aurait eu plus d'espace pour repérer Martin, qui a réussi 375 de ses 384 buts dans la LNH durant les années 1970. Martin a été le quatrième buteur le plus prolifique de la décennie, un rang devant Perreault, qui a pris le cinquième rang au chapitre des points avec 869 en 753 rencontres. Avec tout cet espace, Perreault aurait toute la marge de manœuvre voulue pour créer des jeux et Martin aurait plus de place pour se démarquer et recevoir les passes de son compagnon de trio de longue date.