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MONTRÉAL -- Les temps sont difficiles chez les Kings de Los Angeles, et ils n'iront probablement pas en s'améliorant. Avec leur défaite de 3-2, samedi face aux Canadiens de Montréal, les Kings s'approchent dangereusement de la dernière place du classement. C'est une longue traversée du désert qui est amorcée.

Les Kings payent durement tous les sacrifices qui ont été effectués lors de leur vague de succès des dernières années. Entre les saisons 2009-10 et 2016-17, ils n'ont raté les séries qu'à une seule occasion. Surtout, ils ont remporté les deux premières Coupes Stanley de leur histoire, lors des séries éliminatoires de 2012 et 2014.
Depuis, le noyau a vieilli. Certains joueurs, tels que Drew Doughty et Anze Kopitar, qui a marqué contre les Canadiens, sont encore en mesure de livrer la marchandise. Mais pour d'autres, c'est plus difficile. Les Kings sont 26e dans la LNH pour les buts marqués par match et 30e pour les filets accordés par rencontre. Le gardien Jonathan Quick, récipiendaire du trophée Conn-Smythe lors de la première conquête de la Coupe Stanley des Kings, n'est plus l'ombre de lui-même. Ses statistiques individuelles sont parmi les pires chez les gardiens de la LNH.
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Ce qui fait d'autant plus mal à l'équipe, c'est le manque de profondeur en offensive. Lors de la saison 2017-18, Kopitar avait inscrit 92 points, 31 de plus que son plus proche coéquipier. On a tenté de brasser le pommier lors de l'été suivant en offrant un contrat de trois saisons à Ilya Kovalchuk, qui était alors âgé de 35 ans et qui venait de passer les cinq saisons précédentes dans la Ligue continentale de hockey. Une décision qui n'a pas porté fruit. Kovalchuk n'a obtenu que 34 points, dont 16 buts, en 64 matchs l'an dernier, et il n'en a amassé que neuf en 17 rencontres cette saison, dont un seul lors de ses six dernières parties. Face aux Canadiens, il évoluait sur le quatrième trio et il a été blanchi.
« Kovi, c'est un aimant pour les médias et tout le monde à cause de sa carrière digne du Temple de la renommée. Tout le monde voudrait qu'il soit le marqueur de 50 buts qu'il était il y a quelques années et nous voulons ça aussi, mais il doit nous offrir un effort constant tous les soirs, et jusqu'à présent, il y a des soirs où il a fait un très bon travail et d'autres où ça lui échappe », a souligné l'entraîneur-chef Todd McLellan, qui dirige le club pour une première saison après avoir passé quatre ans chez les Oilers d'Edmonton.
Les Kings subissent maintenant la rançon de la gloire de toutes ces années à tenter de se renforcer dans le but de connaître un long printemps. Les nombreuses transactions ont vidé la banque d'espoirs de la concession californienne. Samedi, lors du match face aux Canadiens, un seul joueur de la formation, Adrian Kempe, a été repêché en première ronde par l'organisation dans les 11 dernières années. Pourtant, le manque d'expérience est l'une des raisons du mauvais début de saison de l'équipe selon McLellan.
« Nous n'avons pas une équipe jeune si on regarde uniquement les dates de fête, mais lorsque nous avons commencé la saison, nous avions huit gars qui n'avaient pas disputé une saison complète dans la Ligue. C'est important comme nombre pour une formation et on sent le manque d'expérience. »
Malheureusement pour les Kings, les renforts attendront. Le bassin d'espoirs commence à peine à se regarnir avec l'addition d'Alex Turcotte, le cinquième choix du Repêchage 2019. Malheureusement pour les Kings, l'autre espoir qui s'annonçait des plus prometteurs, Gabriel Vilardi, souffre d'une importante blessure au dos. Repêché au 11e rang en 2017, il n'a disputé que quatre matchs l'année dernière dans la Ligue américaine de hockey, et aucun jusqu'à présent cette saison. Il a récemment recommencé à patiner et l'équipe espère qu'il se remettra complètement de cette blessure. On prône avant tout la patience dans ce dossier.
Samedi face aux Canadiens, les Kings ont employé un trio surnommé la « Kid Line », sur laquelle on retrouve Carl Gundstrom (21 ans), un choix de deuxième tour qui a été acquis des Maple Leafs de Toronto l'an dernier, Blake Lizotte (21 ans) et Austin Wagner (22 ans). Lizotte n'a jamais été repêché alors que Wagner est un choix de quatrième ronde. Bref, on ne parle pas d'espoirs de la trempe d'un Jack Hughes.

Et pourtant, ce sont eux qui ont le mieux paru face aux Canadiens. Lizotte a enfilé son premier but en carrière, et les trois joueurs se sont retrouvés sur la glace en fin de match alors que le gardien Jonathan Quick était au banc à la faveur d'un sixième attaquant.
« Je veux tenter de jouer avec cette énergie tous les jours. Ce soir, c'était vraiment un bon match pour moi, Carl et Austin. Nous avons très bien joué », a souligné Lizotte, un Américain du Minnesota qui dit avoir des racines francophones dans sa famille.
McLellan espère maintenant que ces jeunes pourront donner le ton pour le reste de la saison, et forcer les vétérans à en faire plus. Sinon, l'année sera longue.
« (Wagner, Lizotte et Grundstrom) méritaient d'être sur la glace parce qu'ils ont été notre trio le plus efficace. Ils ont joué de la bonne façon, ils ont été constants et ils méritaient d'être sur la glace. C'était une décision facile. Normalement, ça aurait été d'autres joueurs sur la patinoire, mais ils n'ont pas eu d'impact sur le match. »