Flames team photo

PÉKIN - Les bras appuyés sur une brique vieille de 500 ans, Johnny Gaudreau a regardé loin à l'horizon, un horizon qui ne semblait pas vouloir se terminer en cette belle journée d'été. Son esprit voyageait dans ses souvenirs, à l'époque où il allait à l'école à Carneys Point au New Jersey, 11 000 km plus à l'est.
Comme ses coéquipiers, Gaudreau a visité pour la première fois de sa vie la Grande muraille de Chine, dimanche. Un endroit dont il n'avait entendu parler que dans les livres et en photo.

Pour être honnête, je ne pensais jamais me retrouver en Chine un jour, encore moins sur la Grande muraille », a exprimé l'attaquant alors qu'il prenait place sur la section Mutianyu de la muraille, située au nord de Pékin.
« Quand je grandissais, c'est le genre de choses qu'on entendait parler dans les cours d'histoire, mais tu ne penses jamais te retrouver à cet endroit. Tu dois en profiter parce que c'est possiblement la dernière fois que tu pourras le faire. »
Cette visite ne se serait jamais matérialisée si les Flames de Calgary ne s'étaient pas rendus au pays du Soleil-Levant afin de participer aux Matchs de la LNH en Chine O.R.G. contre les Bruins de Boston.
En plus de s'entraîner et de disputer deux rencontres préparatoires, la deuxième aura lieu mercredi au Cadillac Arena de Pékin (7 h H.E.; NBCSN, SN), les joueurs ont la chance de découvrir la culture de la Chine, l'histoire et le mode de vie des habitants du pays.

BOS@CGY: Monahan marque avec une seconde à faire

Une visite de la Grande muraille se retrouvait au sommet de la liste pour plusieurs.
« C'est difficile de trouver des mots. C'est une expérience si spéciale d'être ici. Quand on pense à tout ce que ç'a dû prendre pour bâtir la muraille, son histoire, tout ça alors qu'on marche dessus, c'est vraiment quelque chose. C'est génial d'avoir pu vivre cette expérience en équipe », a renchéri le capitaine Mark Giordano.
Les Flames ont quitté leur hôtel à 13 h pour se rendre sur le lieu historique. Un voyage qui a pris deux heures et demi, une heure de plus qu'à l'habitude puisqu'il y avait du trafic. Les joueurs n'étaient pas les seules personnalités connues à se retrouver à cet endroit puisque le président du Venezuela Nicolas Maduro avait lui aussi décidé de visiter la section Mutianyu de la Grande muraille… en compagnie de son équipe de sécurité. Les soldats étaient nombreux dans les rues avoisinantes.
À LIRE : La LNH pourrait disputer des matchs de saison régulière en Chine | Les Bruins profitent de l'ambiance
Dans l'attente, les joueurs ont pu discuter de l'histoire de la Grand muraille et la raison de sa construction. Le défenseur Noah Hanifin avait eu la chance de se préparer en lisant sur le sujet et parce qu'il en avait discuté avec un ami. Il n'était pas le seul puisque d'autres joueurs avaient fait quelques recherches sur Internet.
« C'était vraiment une des choses que nous avions le plus hâte », a mentionné l'attaquant Matthew Tkachuk.
« C'est une chose que tu dois visiter une fois dans ta vie et on a la chance de le faire en équipe », a ajouté Derek Ryan.
Sur place, les joueurs en ont profité pour faire un peu de magasinage. Gaudreau a acheté un couvre-chef qui lui donnait des oreilles de panda. Curtis Lazar, Garnet Hathaway, Dalton Prout et Rasmus Andersson ont sauté sur des chapeaux de forme conique fabriqués à partir de bambou… ou du moins, une imitation de qualité douteuse de bambou.
Les voyant aller, plusieurs autres membres de l'équipe ont effectué le même achat.
« Le soleil frappe fort aujourd'hui », a lancé Lazar en rigolant.
Après une promenade en navette, la plupart des joueurs ont emprunté le télésiège qui devait les mener au sommet de la Grande muraille. Pas tous, dont Gaudreau qui a peur des hauteurs.
Une fois au sommet, les rires ont fait place à l'admiration. La vue était spectaculaire, permettant de voir à des kilomètres à la ronde. Une scène bien différente pour l'entraîneur adjoint Martin Gélinas qui a visité l'endroit un mois plus tôt et qui ne pouvait voir qu'à quelques dizaines de mètres devant lui puisque la région était recouverte d'un brouillard.
« C'est incroyable, a lancé Hathaway qui, posté sur la Muraille, regardait partout autour de lui. Ça te coupe le souffle. La Muraille est impressionnante et la vue te permet de contempler tellement de chose. Je me sens vraiment chanceux d'être ici. Je vais m'en souvenir toute ma vie. »

Johnny Gaudreau rides a toboggan in China

Pour Gaudreau, il avait peine à croire qu'une telle œuvre ait été bâtie par des humains.
« Et ça tient encore aujourd'hui. On est chanceux que le hockey nous ait permis d'être ici. »
Giordano se questionnait quant à lui à savoir comment toutes ces briques avaient pu être transportées jusqu'au haut de la montagne. Il n'y avait pas de télésiège ou de gondole à l'époque.
« Ça devait prendre tellement de monde », a-t-il réfléchi.
Puis, ce fut le temps des égoportraits et des photos en équipes. Les joueurs ont rigolé et se sont surtout rapprochés. Certains ont bu une bière, alors que d'autres ont sauté sur les quatre pizzas achetées par le gardien Mike Smith et transportées au sommet par le troisième portier de l'équipe, Nick Schneider.
« Au-delà du plaisir, c'était une expérience des plus spectaculaires, a dit l'attaquant James Neal. Ce n'est pas facile de se rendre ici, avec l'avion, l'autobus et tout, mais une fois que tu mets le pied ici, ça vaut vraiment la peine. »