Les Canadiens ont entrepris les séries éliminatoires en balayant les Blues de St. Louis en quatre matchs et en les surclassant 19-4. Montréal a poursuivi en éliminant les Islanders de New York en six parties, sans jamais tirer de l'arrière, puis ils ont balayé les Bruins de Boston en quatre matchs en Finale de la Coupe Stanley, les dominant 16-6.
« Tous les records sont faits pour être battus, mais perdre huit parties en une saison avec neuf futurs membres du Temple de la renommée?, a lancé Bowman. Quand on parle de la meilleure équipe de l'histoire de la LNH, c'est une des sérieuses candidates. »
Cournoyer a disputé sa première campagne complète dans la LNH en 1964-65 sous les ordres de l'entraîneur Toe Blake. L'équipe était alors si puissante que même avec tout son talent offensif, il était presque uniquement utilisé en avantage numérique à ses premières saisons. C'est sous la gouverne de Bowman, qui est arrivé derrière le banc des Canadiens en 1971-72, que Cournoyer a remporté cinq de ses dix titres de la Coupe Stanley.
« Comme Toe le disait toujours : "Si on gagne le trophée Vézina, on a une chance de finir premiers et de gagner la Coupe Stanley" », a récemment mentionné Cournoyer.
Effectivement, les gardiens des Canadiens Ken Dryden et Michel Larocque ont remporté le trophée Vézina, alors remis à l'équipe qui accordait le moins de buts.
Dryden ne faisait que se mettre en appétit : il a disputé les 14 matchs des séries éliminatoires et il a conservé une moyenne de buts alloués de 1,55.
Le championnat de 1977 des Canadiens était le deuxième de quatre consécutifs. L'année précédente, Montréal avait interrompu la séquence de deux conquêtes d'affilée des Flyers de Philadelphie en balayant les « Broad Street Bullies » et en mettant fin au règne d'une équipe qui s'imposait autant par les poings que par son talent.
« Je vous garantis que notre victoire contre les Flyers, qui était un prélude à notre saison 1976-77, a été très populaire », a indiqué l'attaquant des Canadiens Steve Shutt. « Si les Flyers avaient encore gagné, la LNH serait retombée dans du hockey digne du film Lancer frappé [Slap Shot]. Je pense que les autorités de la ligue étaient très heureuses qu'on ait gagné. »
Shutt se souvient que le défenseur Guy Lapointe surnommait Bowman « L'ordinateur » en raison de son esprit analytique qui pouvait mémoriser plus de statistiques qu'un disque dur.
Quarante ans plus tard, seulement en plongeant dans ses souvenirs et après une carrière de 2494 parties en saison régulière et en séries éliminatoires, Bowman a affirmé qu'en « 1976-77, nos défenseurs ont marqué 63 buts. » En vérifiant les statistiques, on réalise qu'il a tapé dans le mille : Lapointe a compté 25 buts, Robinson, 19 et Serge Savard 9, tandis que Pierre Bouchard, Bill Nyrop et Rick Chartraw ont complété avec un total de 10 buts.
« Notre différentiel offensif et défensif était de plus 216. Imaginez. On a gagné beaucoup de parties (22) par plus de quatre buts », a ajouté Bowman, encore une fois avec justesse. « Et on avait Dryden devant le filet. On n'avait aucune lacune. »
En effet, les Canadiens de 1976-77 avaient tout pour eux, même la Coupe Stanley.