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OTTAWA -Leurs noms ont été graduellement rayés de la liste des options possibles : Torey Krug, Brandon Carlo, David Krejci, Colin Miller. Avant le début de la troisième période au Centre Canadian Tire à Ottawa, les Bruins de Boston devaient se débrouiller sans trois de leurs défenseurs réguliers ainsi que sans leur deuxième centre David Krejci - et ils venaient de disputer une période où ils n'avaient pas dirigé un seul tir au filet.
Pas un seul.

Néanmoins, lorsque tout fut terminé, ce sont les Bruins qui ont célébré, ce sont eux qui ont quitté la patinoire en avant 1-0 dans leur duel de première ronde de l'Association de l'Est des séries de la Coupe Stanley après être venus de l'arrière pour l'emporter 2-1 contre les Sénateurs mercredi.
La troisième période n'aurait pas dû se dérouler comme elle s'est déroulée. Après tout, les Sénateurs avaient déjà vaincu les Bruins au cours de leurs quatre duels en saison régulière. Cela aurait pu jouer dans la tête des joueurs des Bruins, les déconcerter, les mener tranquillement vers la défaite. Néanmoins, Boston a gagné, courtoisie du 40e but inscrit par Brad Marchand au cours de la saison 2016-17, lui qui revenait d'une suspension de deux matchs qui avait mis un terme à sa saison régulière.
« J'ai utilisé le mot résilience très souvent. Je crois que ce mot est en quelque sorte devenu notre deuxième prénom, a avancé l'entraîneur des Bruins Bruce Cassidy. Nous avons affronté bien des choses dans ce match, dont des blessures, et nous avons trouvé un moyen de l'emporter. Je pense que ce groupe mise sur beaucoup de caractère, et tout commence avec le leadership.
« Il faut parfois regarder le plan de match d'une manière un peu différente, mais au bout du compte, ce sont les joueurs qui sautent sur la glace et qui jouent. »
Les Bruins savaient qu'ils allaient disputer cette partie sans Krug et Carlo, qui s'étaient blessés respectivement contre les Sénateurs et les Capitals de Washington au cours des deux derniers matchs de la saison. Ces deux joueurs n'ont pas fait le voyage à Ottawa. Krejci a été rayé de l'alignement à la dernière minute en raison d'une blessure au haut du corps, alors qu'on s'attendait à le voir en uniforme. Miller a été victime d'une collision genou contre genou avec Mark Borowiecki à 4:52 de la deuxième période. Il a effectué une présence de 24 secondes par la suite.
Avec ces blessures, les Bruins se sont tournés vers d'autres joueurs, comme le défenseur recrue Charlie McAvoy, qui a été le deuxième joueur le plus utilisé de Boston (24:11) à son premier match dans la LNH. Ils ont également envoyé dans la mêlée l'attaquant Sean Kuraly, qui a été une addition de dernière minute dans la formation en remplacement de Krejci, et qui en était à un neuvième match dans la LNH.
Plus important encore, cependant, ils misaient sur leur équipe. Et sur leur détermination.
Même dans une situation trouble.
« Nous n'avons pas connu une bonne deuxième, a reconnu Marchand. Nous avons toutefois fait du très bon travail pour rebondir en troisième. C'est ce dont nous avons besoin. En séries, il faut être prêts à se battre contre l'adversité. […] Nous n'avons pas offert un grand effort. Nous avons été chanceux de remporter cette victoire. »
Les Bruins n'ont pas paniqué après le deuxième engagement. Comme Cassidy l'a dit, l'équipe était calme dans le vestiaire. Les joueurs n'étaient pas découragés. Ils n'étaient pas ébranlés. Ils étaient plutôt déterminés. Et ce, même s'ils n'avaient pas décoché de tir depuis la première période - celui de Patrice Bergeron avec huit secondes à faire - et qu'ils n'allaient pas en obtenir un autre avec 4:41 du troisième tiers.
Dans l'intermède, les Bruins ont vu Bobby Ryan s'amener à toute vitesse, battre Adam McQuaid avant de gagner son duel contre Zdeno Chara pour un retour, ce qui a donné de l'énergie à une foule déjà survoltée. Ce but donnait les devants aux Sénateurs 1-0 à 10:28 du deuxième engagement.
Mais 14 secondes après que les Bruins eurent obtenu leur premier tir depuis la première période, Frank Vatrano a nivelé la marque 1-1, son tir des poignets ayant raison de Craig Anderson à 4:55 du troisième tiers.
Le pointage allait demeurer inchangé jusqu'à ce que, alors que le temps s'écoulait et que la prolongation devenait de plus en plus probable, Marchand et son trio parviennent à passer près de 50 secondes en zone offensive, une présence au cours de laquelle les Sénateurs ont raté leurs tentatives de sorties de zone une demi-douzaine de fois. Elle s'est terminée lorsque Marchand a profité d'un retour alors qu'il restait 2:33 à écouler.
Elle a pris fin lorsque les Bruins ont remonté la pente.
« Le message était qu'il ne s'agissait pas du 83e match de la saison. Il s'agissait du match no 1 des séries éliminatoires de la Coupe Stanley, a expliqué Cassidy. Le sentiment d'urgence doit augmenter. La robustesse est plus élevée, il faut faire les petites choses, remporter les rondelles, et nous devions simplement revenir à nos standards que nous avions maintenus au cours des deux derniers mois. »
Ils n'effectuaient pas les petites choses. Ils étaient nerveux. Ils ne s'investissaient pas suffisamment.
Mais ils ont bien rebondi. Ils ont persévéré. Ils ont obtenu un but lorsqu'ils en avaient besoin, en plus de miser sur un Tuukka Rask exceptionnel toute la soirée. Ils ont inscrit un autre but. Ils sont ressortis du Centre Canadian Tire avec une victoire, et avec le sentiment que même sans quatre joueurs de premier plan, même sans jouer à leur plein potentiel, ils peuvent vaincre les Sénateurs. Ils peuvent remporter cette série.
Ils l'ont prouvé à eux-mêmes, et à tous les autres.
Néanmoins, la détermination et la résilience ont leurs limites. Comme Marchand l'a dit : « Nous allons devoir être bien meilleurs que nous l'avons été ce soir. Nous ne pouvons nous attendre à gagner cette série en jouant de la sorte. »